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Pour la septième édition consécutive, l’International Women in Photo Association International – en charge de promouvoir la voix des femmes photographes – dévoile les photographes lauréates de son programme IWPA. C’est la photographe sud africaine Lee-Ann Olwage qui remporte le grand prix. L’américaine Sara Bennet quant à elle est la lauréate du Prix de l’émergence et Lorraine Turci, photographe française, se voit recevoir une mention spéciale. Les séries des lauréates et finalistes seront présentées dans le cadre d’une exposition itinérante internationale.

Palmarès du Prix International Women in Photo 2023

Lee-Ann Olwage, The Right to play, South Africa
Lauréate 2023

Portrait of girls attending Kakenya’s Dream school in Enoosaen, Kenya. The girls attending the school are having a positive impact on their community inspiring their peers and showing what is possible when girls are given the opportunity to finish their education.
© Lee Ann Olwage / Lauréate IWPA 2023

À travers la série « The Right To Play », l’artiste Lee-Ann Olwage met en scène les filles de l’organisation à but non lucratif Kakenya’s Dream, dont l’objectif est de promouvoir l’indépendance des jeunes filles kényanes par le biais de l’éducation, de la sensibilisation et de nombreux autres projets visant à contribuer à leur émancipation. Face aux nombreux défis qui sévissent dans les zones rurales du Kenya, tels que la pauvreté, le faible taux d’éducation, les pratiques médicales extrêmement violentes et le mariage des enfants, les jeunes filles sont les premières victimes. L’artiste collabore avec ces jeunes filles qui ont échappé aux mutilations sexuelles et aux mariages d’enfants, les présentant dans une série d’œuvres les décrivant comme des individus autonomes et résilients, dans une ambiance ludique et positive.

Portrait of Alishers Paranai Sakasah (11 years), a student at Kakenya’s Dream school in Enoosaen, Kenya. Sakasah dreams of becoming a pilot one day.
The flowers are used to create a playful world where girls are shown exuding pride and joy and in this way the flowers are also used to reclaim their futures and dreams and to re-imagine the narrative of child marriage.
© Lee Ann Olwage / Lauréate IWPA 2023

Lee-Ann Olwage est originaire d’Afrique du Sud. Son travail porte sur l’identité, la célébration et la collaboration. Son objectif est de créer un espace où les personnes avec qui elle collabore peuvent jouer un rôle actif dans la création d’images. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreuses galeries ainsi qu’à la World Press Photo Exhibition. Elle est également membre du Native, Women Photograph, and African Women in Photography.

Sara Bennet, « Looking Inside », USA
Lauréate du Prix émergence

© Sara Bennet

Dans cette série intitulée « Looking Inside: Portraits of Women Serving Life Sentences », l’artiste met en scène différentes femmes – de tous âges – qui ont été condamnées à la réclusion à perpétuité pour homicide. Sara Bennett est allée rendre visite à ces femmes pour en apprendre plus sur leur vie, et a été touchée et attristée par les histoires de chacune. Elle cherche à démontrer que ces femmes, qui sont « travailleuses, résilientes, dignes, introspectives et pleines de regrets », ne sont pas définies par l’acte pour lequel elles ont été jugées.

Sara Bennett, après avoir été avocate commis d’office pendant 18 ans, a décidé de se tourner vers la photographie de femmes condamnées à la réclusion à perpétuité, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons. Son travail est largement reconnu et régulièrement exposé (notamment dans le cadre d’expositions individuelles). Ses œuvres ont également été publiées, dans le journal The New York Times notamment.

Lorraine Turci, « The resilience of the crow », France
Mention spéciale

Hokkaido is a vast territory of wintry beauty, with forests, volcanoes, lakes and rugged coastlines. Before Japanese colonisation, it was inhabited by the Ainu people. After a century and a half of assimilation and discrimination, the situation in the country has gradually evolved. What is the identity of this ethnic group today?
Ainu culture doesn’t only belong in museums: thanks to the resilience of its people, it’s alive and kicking and forms a strong identity. Minority cultures are the vector of a diversity that brings a certain form of richness to our globalised planet.
This reflects on what it means to be an Ainu today, between demands and compromises, in the practices of everyday life; it addresses the sense of belonging within a community in the dual process of preserving and reinventing its own culture, following prolonged assimilation that has all but erased its society and language. Stories of activists, artists… and above all, ordinary people. After all, aren’t we all in search of our own identity?
© Lorraine Turci / Mention spéciale IWPA 2023

La série « The resilience of the Crow » documente ce que signifie être Aïnou aujourd’hui. Avant la colonisation japonaise, sur le territoire d’Hokkaido, vivaient les Aïnous. Grâce à la résilience de ce peuple, la culture Aïnou n’appartient pas uniquement aux musées : elle est toujours bien vivante, et en pleine forme – les Aïnous possèdent une forte identité. Ces photos représentent la vie Aïnou, ses attentes et ses compromis, les pratiques quotidiennes, la vie en communauté, la dualité entre la préservation et la réinvention de sa propre culture, et, finalement, des gens ordinaires… Puisque, en fin de compte, pour citer l’artiste, « ne sommes-nous pas tous à la recherche de notre identité ? »

Lorraine Truci est une photographe française. Elle a étudié à l’école des Beaux-Arts de Nantes et à la faculté des Arts de l’Université Paris 8 et son travail se concentre sur les relations complexes entre les humains et leur environnement. Elle a gagné plusieurs prix et a été exposée en France et dans le monde, notamment au Norway Nordic Light Festival et au Festival de la Gacilly.

https://iwpa.fr/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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