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L'EditionPhoto Pleurer parfois, au creux des émotions par Sophie Guerrier Frédéric Martin27 septembre 2023 Partager Partager Temps de lecture estimé : 3minsC’est dans la touffeur arlésienne que Sophie Guerrier m’a confié son livre Pleurer Parfois. Paru chez Arnaud Bizalion, cet ouvrage aux images charbonneuses, granuleuses sonna alors comme un moment en suspens. Dehors la chaleur et la foule accablaient les rues. Dedans il faisait un peu plus froid, un peu plus de silence et de recueillement. Des flashs de lumière, trois, dans une nuit dense et complexe, le silence couvre le monde. Par une percée on distingue des rochers ; un pas de plus et une fenêtre, des murs en déshérence. Il ne se passe rien, le silence encore couvre le monde. Un nuage, plus tard, énorme et une rue anonyme et floue, on se perd dans le dédale des images, le souffle manque par moments, on espère la libération mais une chaise vide attend quelqu’un qui ne viendra pas. Faut-il prier, pleurer, se noyer dans les peaux ? Personne ne sait. On sait simplement que la perte est là, ce sentiment d’abandon, ces morts et ces ailleurs qu’il a fallu laisser encore et encore. © Sophie Guerrier © Sophie Guerrier Pleurer parfois nous ramène au plus profond de la psyché humaine, au creux des émotions. En effet, Sophie Guerrier par sa photographie part en quête non seulement de ces ruptures survenues il y a tant d’années et qui l’ont menées à se construire ainsi, mais elle plonge au cœur d’elle-même. Ici l’image n’est ni descriptive, ni narrative. C’est au contraire un flux, un continuum de moments, de lieux, d’états d’âme et d’émotions ressenties. Le où, le quand n’ont pas réellement d’importance, à contrario le quoi, qu’est ce qui me traverse prend toute sa place. La photographe affronte le monde, affronte craintes, doutes, peurs, s’affronte au sens propre du mot pour aller en elle, dans ce que son intime a de plus sombre, de plus douloureux, mais aussi cette éternité de grâce que chacun peut trouver en lui. © Sophie Guerrier © Sophie Guerrier Pleurer parfois ne se lit pas, ne se parcourt pas. C’est un ouvrage qui se vit, comme on vit la souffrance d’un.e ami.e, comme on ressent les blessures qui le rongent et qu’on écoute avec attention tant il est important pour lui, pour elle de les dire. Tant les images deviennent cathartiques une fois offertes à notre regard. Sophie Guerrier signe là un ouvrage remarquable, un de ces livres vers lesquels on prend plaisir à revenir régulièrement au gré de nos propres humeurs, de leurs fluctuations. On y trouvera toujours matière à émerveillement, parfois à la tristesse. On y trouvera toujours ce qu’est être humain. INFORMATIONS PRATIQUES Pleurer parfois Sophie Guerrier 64 pages, 37 photographies 20 x 28 cm impression bichromie sur Arena Smooth 140 g – Couverture sur Materica Gesso 360 g – Sous film à l’unité ISBN 978-2-36980-124-5 EAN 9782369801245 28€ https://www.arnaudbizalion.fr/435-guerrier-sophie https://www.facebook.com/sophie.guerrierbrayard Marque-page0 Article précédent Grande enquête nationale : Le niveau de vie des photographes Article suivant Le 28 septembre : Journée mondiale pour le droit à l’avortement Frédéric MartinFrédéric Martin est photographe, son travail questionne l'intime, la relation à l'autre. Il a publié l'Absente chez Bis Éditions. Frédéric Martin écrit aussi des chroniques de livres de photographies dans lesquelles il cherche à valoriser tout autant le travail du photographe que l'objet livre. Elles sont à lire sur son site : www.5ruedu.fre-mail Website
L'Edition Le bruissement entre les murs de Clara Chichin et Sabatina Leccia par Céline Pévrier (sun/sun éditions) 7 heures ago
L'Edition Cyrielle Lévêque. Les Joueurs par les éditrices Soraya Hocine & Sandy Berthomieu (Éditions de l’Épair)
L'Edition Eva Diallo. Bolol aux éditions Cécile Fakhoury par l’éditrice Véronique Prugnaud (The Eyes)
L'Edition Dorothea Lange. Day Sleeper chez Mack Éditions par l’éditrice Caroline Bénichou (L’Axolotl)
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