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Partager Partager Temps de lecture estimé : 10minsPour sa troisième carte blanche, notre invitée de la semaine, Laurence Le Guen partage avec nous un entretien qu’elle a réalisé avec un jeune photographe découvert sur les réseaux sociaux. Laurence été particulièrement frappée par ses portraits photographiques qui donnent à celui qui les découvre le sentiment d’une rencontre avec une personnalité, une histoire. Découvrons Hassan Boujnikh et l’évolution de son travail photographique, entre paysage et portrait et couleur et noir et blanc… Laurence Le Guen : Peux-tu te présenter brièvement et nous dire comment tu t’es lancé dans la profession ? Hassan Boujnikh : Je m’appelle Hassan Boujnikh, je suis designer d’interface et photographe freelance. Je suis actuellement basé à Lisbonne, au Portugal. J’ai découvert la photographie par l’intermédiaire de ma grande sœur qui est photographe professionnelle. Quand j’étais au lycée, elle m’a mis un appareil dans les mains. Je n’y connaissais rien à l’époque, mais cela m’intéressait de voir ce qu’il était possible de faire en photo, de découvrir le matériel, son prix. C’était un canon 6D, un appareil lourd, qui permettait de faire de la photo de paysage et de portrait. Je me souviens que je ne l’exploitais pas à fond. Je l’utilisais seulement en mode automatique et je n’avais pas la curiosité de l’utiliser en mode manuel ou en priorité ouverture. Je suis passé de la découverte à la rencontre avec la photographie en 2018, lorsque j’ai commencé à voyager seul. Je suis parti en Espagne, puis en Grèce puis à la Réunion en solo. J’avais besoin de solitude à ce moment-là, de prendre conscience de qui j’étais, d’échapper aux influences. Ma sœur m’a laissé ce fameux 6D et j’ai commencé à faire de la photo de paysage. C’était un moyen pour moi d’avoir quelque chose à faire, d’abord, car seul on s’ennuie très vite, mais surtout cela me permettait de témoigner de ce que je voyais, de témoigner de mes rencontres, de mes découvertes, de les partager et de susciter la réaction de mes potes. Je ne les partageais que de manière très éphémère, en story, sur les réseaux sociaux. Il y avait un côté « rien n’est permanent ». Si les gens ne les voyaient pas dans ce temps court, c’était tant pis pour eux. Antoine, Islande (2022) © Hassan Boujnikh LLG : Que photographiais-tu ? HB : À mes débuts, je photographiais principalement des paysages. Je n’étais pas assez à l’aise pour réaliser des portraits. J’avais peur de croiser le regard des gens dans mon objectif, peur de leurs réactions, alors je me focalisais surtout sur les paysages. Cela a changé en 2019-2020 lorsque j’ai rejoint la Maison RJCP créée par Samir Er-Raji. Il m’a contacté pour que je l’aide dans le développement et la communication de sa marque de vêtements. Je devais mettre en contexte les modèles, les pièces, par des vidéos, des photos. Très vite, cela m’a plu et je me suis vite retrouvé dans la photo de personnes. J’aimais la connexion avec les gens. Le fait d’avoir un moment privilégié avec un modèle, de l’aider à être à l’aise, de développer une relation de confiance. La photo je l’associe aux relations humaines. A partir de ce moment-là, j’ai commencé à photographier les gens dans les rues, à leur parler. Amel, shooting pour Maison RJCP (2022) © Hassan Boujnikh Marie, clip “Crop Top” de Kaizen (2021) © Hassan Boujnikh LLG : Mais comment as-tu acquis la technique photographique ? HB : Je suis né avec Internet. Dès que tu as besoin de quelque chose, tu demandes à Google ou à YouTube. Tu lis des articles, tu tâtonnes, tu fais des erreurs et tu retournes visionner d’autres tutoriels. Je n’ai pas fini d’apprendre, merci à toutes celles et ceux qui prennent le temps de faire des tutoriels sur internet. Margaux, Islande (2022) © Hassan Boujnikh Antoine, Islande (2022) © Hassan Boujnikh LLG : Avec quel matériel travailles-tu ? HB : Quand Maison RJCP m’a contactée, je travaillais encore avec l’appareil de ma sœur, mais je me suis rendu compte qu’il ne convenait plus du tout. A ce moment, je commençais à gagner de l’argent en freelance en tant que designer et j’ai investi une belle somme dans un appareil de chez Sony, un Alpha 7R III avec un objectif de 55 mm 1.8 de la gamme Zeiss. C’est très révélateur car je savais qu’en l’achetant je n’allais faire que du portrait dans un premier temps. Un peu plus tard, je me suis procuré le 16x35mm 2.8 GM, car j’avais besoin d’un plus grand angle pour revenir au paysage. Inesse, shooting pour Maison RJCP (2022) © Hassan Boujnikh LLG : Quelle photographie fais-tu aujourd’hui ? HB : Aujourd’hui je fais de la photo professionnelle en studio, lors de shooting pour la Maison RJCP, ou à l’occasion d’événements, comme des cérémonies de remises de diplôme. J’ai un cahier des charges très précis pour ce genre de photos. Pour les photos de la maison RJCP, avec Samir, on discute beaucoup en amont des shootings, on partage nos idées de poses, de décors, le jour-j on modifie ce qui ne fonctionne pas, on réajuste. Cette collaboration, ces échanges me plaisent vraiment. Sur mon temps libre, ce qui me plaît c’est la photographie de rue, la capture de moments entre potes, d’événements, de choses qu’on ne voit pas forcément, ou tout du moins qu’on regarde passivement sans les voir vraiment. Mon maître mot c’est la spontanéité, la capture d’instants. J’ai besoin de revoir ces images plus tard pour les analyser et pour saisir ce que les gens ressentent. Inconnue, Paris (2021) Inconnus © Hassan Boujnikh Malaga (2022) © Hassan Boujnikh LLG : Quels échos as-tu eu lors de tes premières photos ? HB : Je n’avais que des retours de proches, retours forcément positifs devant des images de beaux paysages. Maintenant, ce qui m’intéresse, ce sont les réactions des gens qui me font part de leurs émotions devant mes images, ce qu’elles évoquent pour eux. Je me souviens d’une image faite à la Fashion Week d’une femme penchée sur son portable qui semblait attendre. Cette photo a suscité de nombreuses réactions de gens touchés par l’attente. Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir gagner de l’argent avec mes photos professionnelles. On peut retrouver mes photos sur mon compte Instagram (@iamfotzo). Je travaille actuellement sur la création d’un site web dans lequel je présente mon travail. Inconnue, Paris (2021) © Hassan Boujnikh Inconnu, Paris (2021) © Hassan Boujnikh LLG : As-tu une photo préférée ou une photo que tu regrettes d’avoir manquée ? HB : Il y en a tellement, des regrets. C’est trop difficile de trouver la photo qui hante mes nuits mais j’ai le souvenir de photos que je n’ose pas prendre par timidité et bien sûr des photos ratées par manque de compétences techniques ou par manque de réactivité. Je m’aperçois parfois que certaines photos “ratées” ont un charme que les autres n’ont pas. Elles racontent une autre histoire. Kaizen, clip “No Love No Pain” (2021) © Hassan Boujnikh Marina & Harvey, Paris (2022) © Hassan Boujnikh LLG : De quoi rêves-tu aujourd’hui ? D’une expo ? d’une publication ? de la presse ? HB : Je vais te répondre une chose aujourd’hui qui ne sera peut-être pas la même dans quelques mois. On m’a conseillé de vendre à la presse des photos prises à la Fashion Week, mais cela ne me convient pas. Ce qui me plairait, c’est de faire un livre photos, sur une thématique, ou faire une exposition qui raconte une histoire. Vendre une photo de paparazzi, ce n’est pas mon truc. J’aime raconter une histoire, provoquer des émotions. C’est la photo noble qui m’inspire. Tayeb & Sophie, Paris (2022) © Hassan Boujnikh LLG : as-tu des maîtres en photo ou une photo iconique ? HB : J’admire Platon, un britannique qui shoote surtout des portraits. Je l’ai découvert via une série Netflix, Abstract, sur les métiers artistiques. Il utilise une seule caméra, un siège sur lequel les gens se posent, sans distinction de classe sociale. Des personnalités incroyables comme des anonymes sont venues s’y asseoir. Sa manière de prendre les photos me touche énormément. Il crée une connexion avec le modèle en photographiant de très près et en prenant le temps de discuter avec afin de capturer le moment parfait. J’ai été bouleversé par son projet de photographie au Congo pour dénoncer les violences sexuelles pendant la guerre. Sa photographie d’une femme congolaise, Esther, abusée sexuellement est bouleversante. Tu ressens l’émotion de cette femme de façon impressionnante. La deuxième référence est un peu plus légère. Il s’agit du studio Six N. Five du designer argentin Ezequiel Pini. Il crée des mondes imaginaires et oniriques en 3D tellement réalistes que tu as du mal à faire la différence avec une photo. C’est finalement une image en 3D que j’ai longtemps pris pour une photographie qui m’a le plus touchée. Il s’agit d’une grande fenêtre partiellement obstruée par des rideaux qui donne sur la mer, avec une chaise posée devant. La lumière est parfaite. J’en ai même acheté une reproduction. Marina, Islande (2022) © Hassan Boujnikh Kevin, Islande (2022) © Hassan Boujnikh LLG : Noir et blanc ou couleurs ? HB : Je préfère les photos en noir et blanc parce que cela me touche plus. Ça permet de mettre en valeur les détails et les textures d’un portrait en y ajoutant de la dramaturgie, de la profondeur et de l’intimité. Mais je commence à changer d’avis car j’ai peur de tomber dans la facilité. J’ai lu un article qui disait quelque chose comme « ce n’est pas parce que vous les faites en noir et blanc que vos portraits sont réussis ». Cela m’a totalement remis en question. Désormais, je traite mes photos en couleurs et en noir et blanc, ensuite je vois ce qui fonctionne le plus selon la photo. Marie, clip “One Shot” de Kaizen (2021)© Hassan Boujnikh Jeanne, clip “One Shot” de Kaizen (2021) © Hassan Boujnikh © Hassan Boujnikh https://hassanboujnikh.com Marque-page5
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