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Pour cette première carte blanche, notre invitée de la semaine, Chantal Colleu-Dumond – directrice du domaine de Chaumont-sur Loire et commissaire de Chaumont-Photo-sur-Loire débute la présentation de cette 5ème édition du parcours photographique avec le photographe Michael Kenna. Son exposition réunit une sélection de photographies d’arbres réalisées partout dans le monde, jusqu’au parc historique du domaine. À voir jusqu’au 28 février 2023 !

MICHAEL KENNA présente, pour la première fois, à Chaumont-sur-Loire, plus d’une centaine d’extraordinaires portraits d’arbres du monde entier. Cette exposition a donné lieu à la publication d’un ouvrage bilingue aux éditions SKIRA. Dans un lieu qui célèbre sous toutes les formes les merveilles de la nature et notamment la splendeur des arbres, cette présence des images de Michael Kenna était à la fois un rêve et une évidence.
Chacun sait que Michael Kenna déploie, depuis près de 50 ans, une impressionnante œuvre photographique en noir et blanc, dont il tire lui-même les épreuves. Souvent réalisées à l’aube ou en pleine nuit, ses images portent sur l’interdépendance entre les paysages naturels et ceux où l’homme a laissé des traces.

Graceful Oak, Broughton, Oxfordshire, England. 2005 © Michael Kenna

Kussharo Lake Tree, Study 1, Kotan, Hokkaido, Japan. 2002 © Michael Kenna

L’architecture des arbres le fascine. « J’aime connaître intimement un arbre », « Je passe un bon moment à en faire le tour, j’essaie de faire sa connaissance. En fait, c’est comme si je lui parlais ». Allongé dans l’herbe, l’objectif pointé sur son modèle, Michael Kenna entre ainsi peu à peu dans l’âme des sujets qu’il observe.

Les arbres ne cessent jamais de grandir et de se développer. Il sculptent leurs formes, ils sont à la fois liés au temps long et sont en perpétuelle renaissance. C’est cette puissance, cette force créatrice des arbres qui captive l’artiste. En saisissant des instants intenses et fragiles, il nous fait partager sa vision particulière et poétique des arbres et du monde. Les images de Michael Kenna sont emplies d’un mystère particulier et d’un silence absolu qui leur donne un caractère d’évidence et d’universalité.

© Michael Kenna

© Michael Kenna

Michael Kenna est un photographe de paysage à la renommée internationale. Né à Widnes, petite ville industrielle du nord de l’Angleterre, en 1953, il s’intéresse à l’art très jeune. En 1972, il s’inscrit à la Banbury School of Art, puis étudie la photographie (publicité, mode, reportage) au London College of Printing, dont il sort diplômé en 1976. L’année précédente, la visite de l’exposition collective The Land, au Victoria and Albert Museum, à Londres, marque une étape importante de son parcours. La sélection d’œuvres, réalisée par le photojournaliste Bill Brandt, est une révélation pour le jeune photographe. Aux côtés des grands classiques, Eugène Atget, Ansel Adams, Aaron Siskind, Alfred Stieglitz, Paul Strand figurent non seulement de jeunes artistes de l’époque, comme Mario Giacomelli, Gianni Berengo Gardin ou Emmet Gowin, mais également des tirages anonymes ainsi que des images scientifiques ou documentaires, qui élargissent encore le regard sur le paysage. Installé aux États-Unis à partir de 1977, Kenna y poursuit donc un travail personnel sur ce thème, très influencé par Brandt, tandis qu’il exécute aussi des travaux de commande. Pendant plus de 10 ans, il assiste, dans la réalisation de ses tirages, la très réputée et exigeante photographe, Ruth Bernhard (1905- 2006), qui lui apprend beaucoup.

À l’écart des modes et des courants dominants, Michael Kenna a bâti un corpus inouï consacré à la représentation du paysage, un paysage qui oblige le regard par le choix du petit format. Héritier de la tradition esthétique et photographique anglaise, il déploie depuis près de 50 ans une œuvre argentique en noir et blanc dont il tire lui-même les épreuves. Souvent réalisées à l’aube ou en pleine nuit, ses photographies se concentrent principalement sur l’interaction entre les paysages naturels et les paysages où l’homme a laissé des traces. Grâce aux ouvertures de pose très longues, qui peuvent durer jusqu’à 10 heures, elles dévoilent souvent des détails insoupçonnables à l’œil nu. Grand voyageur, le photographe aime venir et revenir. Les deux pays qu’il a le plus photographiés sont la France et le Japon.


INFORMATIONS PRATIQUES

sam19nov(nov 19)10 h 00 min2023mar28fev(fev 28)18 h 00 minChaumont-Photo-sur-Loire 2022Domaine de Chaumont-sur-Loire Centre d'Art et de Nature, Ferme du Château 41150 Chaumont-sur-Loire

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La Rédaction
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