Festival Circulation(s) #15 : Entretien avec Clara Chalou, direction artistique, collectif Fetart 8 avril 2025
Sensibilités partagées à la Galerie Echo 119. Rencontre avec Salomé d’Ornano et Kinuko Asano 7 avril 2025
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 26 mars 2025
Masterclass Oeildeep : « Syncopée Méditerranée / Marseille », une série de Pierryl Peytavi 4 avril 2025
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 6) 31 mars 2025
Art Brut d’Iran à la Halle Saint Pierre, entre traditions millénaires et cosmogonies contemporaines 6 jours ago
Entretien avec Nele Verhaeren, Art Brussels, 41e édition : Un programme artistique très exigeant ! 8 avril 2025
Partager Partager Prolonger l’été dans la douceur du sud, riche de multiples festivals et propositions artistiques et se laisser porter loin du spectre en filigrane d’une rentrée politique et sociale qui promet d’être compliquée. Arles, tout d’abord et la magie des Rencontres même si une relative gentrification se remarque dans certains quartiers, la ville étant en intense chantier sous l’impulsion de la collectionneuse et mécène suisse Maja Hoffmann qui ne laisse personne indifférent depuis que le paysage est soudain devenu vertical par l’irruption de la tour Frank Gehry, vigie de son campus ultra désirable haute de 8 étages. Plus qu’une utopie, la Fondation Luma est devenue un emblème, les nostalgiques tournés vers le temps d’avant ne ménageant pas leurs critiques. Faut-il pour autant bouder les propositions d’Arthur Jaffa et de James Barnor ? Dommage en tous cas que la billetterie ne soit pas compatible entre les deux antennes. Ce préambule posé, revenons aux Rencontres qui dans leur ensemble tiennent leurs promesses. Il est difficile de finaliser une short-list d’une offre pléthorique et de très haut vol, alternant les têtes d’affiches (Arthur Jaffa, James Barnor, Lee Miller..) ou les révélations (Katrien de Blauwer, Bettina Grossman..) autour du féminisme, de la performance, des enjeux climatiques. Je vous propose de faire un pas de côté pour nous concentrer sur de vraies découvertes, loin des sentiers battus, beaucoup ayant été écrit sur les stars du marché. Chants du ciel, La photographie, Le nuage et Le cloud – Monoprix Noa Jansma. Nuages à vendre, 2020-2021. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. L’une des expositions les plus formellement réussies et brillantes intellectuellement qui joue de la polyphonie de sens du mot nuage, désignant le phénomène atmosphérique mais aussi le cloud computing, le stockage de données. Si le nuage a été une source d’inspiration majeure dans l’histoire de la photographique et l’on songe à la fameuse série de Steiglitz, ce motif projeté à l’ère d’aujourd’hui en devient une projection technologique liée à une vision capitaliste de la surveillance et de la captation des données. Louis Henderson. Tout ce qui est solide, 2014. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de LUX. Mention spéciale pour le court métrage de l’artiste Louis Henderson « All That is solid ». Mise en abyme et plongée dans les méandres de l’obsolescence de nos produits électroniques dont le recyclage est assuré en Afrique de l’Ouest par de jeunes gens qui brûlent le plastique sur des terrains vagues pour en récupérer le précieux métal, vendu et refondu de nouveau. Un étrange système dans lequel des africains cherchent des ressources minérales dans des matériaux venus d’Europe. Une vision sombre et critique sur la soi-disant immatérialité des nouvelles technologies. Katalog, Barbara Iweins (galerie Photosynthèses) « Absolument tout y est passé : de la chaussette trouée de ma fille aux Lego de mon fils en passant par mon vibromasseur, mes anxiolytiques, tout, absolument tout.» Barbara Iweins Barbara Iweins. Salle de bain, série Katalog. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. La photographe belge au cours de ses 11 déménagements à ce jour a réalisé sa relation ambiguë aux choses accumulées. Après son divorce et retour en Belgique, elle décide de faire l’inventaire de ses possessions en partant de sa garde-robe, sa bibliothèque, les jouets des enfants…dessinant un autoportrait en creux au-delà de ses compulsions à valeur sentimentale. Pendant 4 ans et suivant un rigoureux protocole elle a ainsi pris 12 795 photos de 12 795 objets. Barbara Iweins. Salon 1, série Katalog. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Que cachent les objets qui nous ressemblent et que l’on met en scène sur les plages glacées des magazines ? Ces témoins d’une gratification narcissique et d’un bonheur instagrammable ? Ces classements et ces listes que l’on passe son temps à échafauder au quotidien ? Un confinement volontaire et inventaire à valeur de thérapie alors que l’injonction du vide et du rangement n’a jamais été si forte dans la société à en croire les coachs qui fleurissent sur les réseaux sociaux comme Marie Kondo, la nouvelle papesse de la méthode KonMari. Une fois triés, ces objets dessinent des cartographies sensibles et originales, absurdes et dont la logique nous échappe. Le livre chez delpire & co retrace cet incroyable défi ! WORK IN PROGRESS WIP#22 : L’exposition annuelle de l’Association des étudiant·e·s de l’École nationale supérieure de la photographie (AEENSP) Simon Bouillère. Roulage, série Roulage, 2021. Avec l’aimable autorisation de l’artiste Ambre Husson. La nuit, tu mens, série La nuit, tu mens, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste Il faut un peu marcher et après les Alyscamps –sublimés par la proposition de Lee Ufan- quitter les sentiers battus de la Fondation Luma pour aborder un territoire encore vierge de toute emprise de marchandisation et formatage dans un lieu improbable, ancien bar-hôtel-restaurant « Le Printemps ». Le lieu resté dans son jus, outre l’exposition des 70 étudiant·e·s propose des workshops, concerts, projections…L’ancienne piscine est même investie ! Bettina Grossman « Poème du renouvellement permanent » Salle Henri Comte Bettina Grossman. Série New York phénoménologique / Stratégies énergétiques urbaines, Motifs de la circulation, New York, 1976-1986, photographie. Avec l’aimable autorisation de Bettina Grossman. Sous le commissariat de Yto Barrada et Gregor Hubert, première exposition en France de l’artiste américaine connue pour s’être retranchée au Chelsea Hotel dans les années 1970 jusqu’à sa mort. Photographies, dessins, vidéos, objets… l’américaine se nourrit et joue de ce qui l’entoure dans des expérimentations multi disciplinaires aux confins de l’abstraction. Frida Orupado – Mécanique Générale « A quelle vitesse chanterons-nous ? » Frida Orupabo. Grand écart, collage avec attaches parisiennes, 2022. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Galerie Nordenhake. En parallèle de l’impressionnant panorama Une avant-garde féministe qui vaut à lui seul le voyage, l’artiste et sociologue norvégienne-nigériane Frida Orupado déconstruit les stéréotypes liés à la représentation du corps de la femme noire, son objectivation et ses violences à partir d’imagerie populaire puisée dans des plateformes numériques et archives familiales liées au colonialisme. De grands collages où les corps, parsemés de cicatrices invitent à voir autrement qu’à travers les prismes dominants. Retrouvez le second volet de cet article dans notre édition du 7 septembre 2022 >>> INFORMATIONS PRATIQUES Les Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles lun04jul(jul 4)10 h 00 mindim25sep(sep 25)19 h 00 minLes Rencontres d'Arles 2022Visible ou invisible, un été révéléLes Rencontres d'Arles, 32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles Détail de l'événementUn été des révélations, cela semble presque une évidence. Comment nous faire voir ce qui nous crève les yeux, mais qui prend tant de temps à apparaître, comme si Détail de l'événement Un été des révélations, cela semble presque une évidence. Comment nous faire voir ce qui nous crève les yeux, mais qui prend tant de temps à apparaître, comme si la révélation ne pouvait être qu’une naissance forcée ? La photographie, les photographes et les artistes qui s’en emparent sont là pour nous rappeler ce que nous ne voulons ni voir ni entendre : pourtant, comme le rappelle Emanuele Coccia, « c’est donc au sensible, aux images que l’homme demande un témoignage radical sur son propre être, sa propre nature ». S’emparer d’une condition, revendiquer, critiquer, s’insurger contre les normes et catégories établies… chaque été les Rencontres d’Arles chahutent notre regard, d’un continent à l’autre, elles nous rappellent à notre nécessité absolue d’exister. Sismographe de notre existence dans tous ses états, la création photographique visible ne fut pas toujours à l’image de l’incroyable richesse et diversité des artistes. Depuis une quarantaine d’années, un long processus de reconnaissance des femmes photographes a été engagé. Cette année, dans la continuité de l’engagement des Rencontres, nombreux sont les lieux habités par ce rayonnement et cette créativité, de figures historiques à la découverte d’artistes oubliées ou méconnues, jusqu’à l’émergence de jeunes talents. La présentation dans l’atelier de la Mécanique de la collection Verbund, encore inédite en France, donne à voir Une avant-garde féministe des années 1970, mettant en évidence des pratiques performatives communes au-delà des continents. Fruit d’une recherche menée depuis dix-huit ans, l’exposition est consacrée aux artistes femmes pour lesquelles la photographie a été l’un des moyens d’expression majeurs d’émancipation pour se révolter, comme le dit Lucy Lippard, « contre le culte du génie masculin ou l’hégémonie de la peinture pour une réinvention radicale de l’image de la femme par les femmes ». De Cindy Sherman à ORLAN, de Helena Almeida à Martha Wilson, c’est toute une génération de passeuses qui a alors vu le jour et ouvert le chemin de la conscience et de la reconnaissance. La danse rejoint la performance dans le New York des années 1970, au cœur de l’église Sainte-Anne. Babette Mangolte, cinéaste et photographe, y documente la scène foisonnante marquée notamment par Trisha Brown, Richard Foreman, Lucinda Childs, Robert Wilson ou Simon Forti, pour ne citer que quelques noms. Elle développe un langage fondé sur la subjectivité de la caméra, où le spectateur prend un rôle central dans le dispositif et la relation du corps à l’espace. Plus près de nous, c’est une autre performance qui se déroule devant la caméra de Susan Meiselas : les gestes capturés de fragments de corps vieillissant rencontrent la composition musicale de Marta Gentilucci. C’est l’histoire d’un morceau à quatre mains, où l’énergie et la beauté dépassent le cours du temps. Les visiteurs des Rencontres retrouvent cet été certains lieux comme la salle Henri-Comte, où est à découvrir l’œuvre singulière de Bettina Grossman. Résidente du mythique Chelsea Hotel à partir de 1970, Bettina a construit son œuvre protéiforme sur un système complexe d’auto-référencement intégrant photographies, vidéos, sculptures, peintures et design textile, révélé grâce au travail d’Yto Barrada à ses côtés. L’expérimentation se poursuit à travers le répertoire étrange et poétique des figures qu’élabore Frida Orupabo. Dénonçant la brutalité de la représentation picturale des corps noirs à travers l’histoire elle en déconstruit les stéréotypes dans un processus de réappropriation d’images puisées sur internet et intégrées à son archive familiale. Dans le prolongement de cette perspective critique, les jeunes commissaires de Untitled duo portent au travers de l’exposition Si un arbre tombe dans une forêt un regard investigateur sur la mémoire individuelle et collective issue du colonialisme et des traumatismes de l’altérité. Par ailleurs, pour la première fois en France, l’exposition consacrée à James Barnor à LUMA révèle une sélection d’images iconiques associées à des documents d’époque. Le photographe réalisa sa carrière entre Accra, sa ville natale, où il ouvrit son premier studio à la fin de l’époque coloniale, et Londres, qu’il rejoignit ensuite, avant de faire des allers-retours entre les deux continents. L’humain est au cœur des premières attentions, mais la nature est aussi à l’honneur, impossible d’envisager l’un sans l’autre. Alors que Ritual Inhabitual nous alerte sur l’expansion vertigineuse au Chili de l’exploitation forestière industrielle, par la constitution de forêts géométriques, afin d’alimenter une industrie du papier toujours plus demandeuse, la communauté mapuche se voit repoussée de plus en plus loin de son territoire, et de fait coupée de sa culture si liée à la nature. Autre combat : Bruno Serralongue documente la lutte toujours actuelle du peuple sioux pour protéger ses terres ancestrales face à l’expansionnisme de l’industrie des hydrocarbures. Les Rencontres, c’est aussi un important dispositif de soutien à la création, avec de nombreux outils développés au cours des années avec nos partenaires publics comme privés, en France et à l’étranger. Cette année, pour la première fois, le lauréat de la bourse créée avec le festival Serendipity de Goa est exposé au cloître Saint-Trophime, alors que le Prix Découverte Louis Roederer retrouve l’église des Frères-Prêcheurs au cœur de la ville, sous le commissariat de Taous Dahmani. Nous poursuivons notre relecture de l’histoire avec deux expositions qui résonnent étrangement en cette période si terrible, où la guerre fait rage aux portes de l’Europe. Gaëlle Morel s’attache à proposer un nouvel éclairage sur la carrière professionnelle de Lee Miller, photographe au-delà de la muse que l’on a vue en elle, couvrant de 1932 à 1945 son activité de studio, de commande, mais aussi son rôle de photographe de guerre jusqu’à la libération des camps de concentration allemands. Et Un Monde à Guérir, en co-production avec le musée international de la Croix-Rouge, fruit de deux ans de recherche au sein des archives du musée, porte un regard critique sur cent soixante ans d’imagerie humanitaire. Cette année, c’est une photographie de Mitch Epstein qui fait l’affiche du festival, dont l’exposition En Inde, 1978-1989 est à retrouver à l’abbaye de Montmajour. Avec Aurélie de Lanlay et toute l’équipe, nous vous attendons donc pour découvrir ensemble le reste de la programmation, dès le 4 juillet à Arles. CHRISTOPH WIESNER Directeur des Rencontres d’Arles Photo : Mitch Epstein. Ahmedabad, Gujarat, Inde, 1981. Avec l’aimable autorisation de Black River Productions, Ltd. / Galerie Thomas Zander / Mitch Epstein. Dates4 Juillet 2022 10 h 00 min - 25 Septembre 2022 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuLes Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 ArlesOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal https://www.rencontres-arles.com/fr/ Arthur Jaffa et James Barnor : LUMA Arles 35 Av. Victor Hugo 13200 Arles https://www.luma.org/fr/arles.html Marque-page0
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