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Partager Partager Temps de lecture estimé : 3minsCette année, le festival des Rencontres d’Arles arbore une programmation à majorité féminine ! Dans le cadre du programme Woman In Motion, Kering et les Rencontres d’Arles remettront pour la quatrième année consécutive le Prix Women In Motion. Cette année, c’est la photographe franco-américaine Babette Mangolte qui se verra remettre le prix doté de 25 000 euros à l’occasion de la première soirée au théâtre Antique – le 5 juillet. Babette Mangolte. Trisha Brown répète « Line Up » dans son loft de Broadway avec, de gauche à droite, Wendy Perron, Judith Ragir, Trisha Brown, Mona Sulzman et Elizabeth Garren, 1977. Avec l’aimable autorisation de Babette Mangolte. Chaque année, depuis 2019, le Prix Women In Motion récompense la carrière d’une femme photographe. Il a précédemment été décerné à Susan Meiselas en 2019, Sabine Weiss en 2020 et Liz Johnson Artur en 2021. Pour l’édition 2022, c’est Babette Mangolte, qui sera présentée à l’église Saint-Anne pour cette 53ème édition du festival dans une exposition monographique, intitulée Capter le mouvement dans l’espace et curatée par María Inés Rodríguez. Autoportrait Installée à New York dans les années 1970, la cinéaste et photographe expérimentale Babette Mangolte a documenté la scène chorégraphique et performative de la ville. Dès cette période, elle a développé un langage photographique et cinématographique fondé sur la subjectivité de la caméra, le rôle central du spectateur dans le dispositif, et la relation du corps humain à l’espace. Dans les années 1980, elle poursuit cette recherche de manière active et rigoureuse, et participe activement à la définition et à la construction d’une archive de la performance, afin de l’inscrire dans un temps et un contexte précis. Son travail nous permet de parcourir plus de cinquante ans de création, marqués notamment par Yvonne Rainer, Trisha Brown, Richard Foreman, Lucinda Childs, Simone Forti, Robert Morris, Joan Jonas, Robert Whitman. À travers une sélection d’images et de films, l’exposition veut rendre hommage à l’une des figures majeures de notre temps. Babette Mangolte. L’opéra « Einstein on the Beach », de Robert Wilson et Philip Glass, libretto et scénographie par Robert Wilson, musique par Philip Glass et son orchestre. Acte 1 : Train, avec, de gauche à droite, Lucinda Childs, Dana Reitz et Sherryl Sutton, 1976. Avec l’aimable autorisation de Babette Mangolte. INFORMATIONS PRATIQUES Les Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles lun04jul(jul 4)10 h 00 mindim25sep(sep 25)19 h 00 minLes Rencontres d'Arles 2022Visible ou invisible, un été révéléLes Rencontres d'Arles, 32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles Détail de l'événementUn été des révélations, cela semble presque une évidence. Comment nous faire voir ce qui nous crève les yeux, mais qui prend tant de temps à apparaître, comme si Détail de l'événement Un été des révélations, cela semble presque une évidence. Comment nous faire voir ce qui nous crève les yeux, mais qui prend tant de temps à apparaître, comme si la révélation ne pouvait être qu’une naissance forcée ? La photographie, les photographes et les artistes qui s’en emparent sont là pour nous rappeler ce que nous ne voulons ni voir ni entendre : pourtant, comme le rappelle Emanuele Coccia, « c’est donc au sensible, aux images que l’homme demande un témoignage radical sur son propre être, sa propre nature ». S’emparer d’une condition, revendiquer, critiquer, s’insurger contre les normes et catégories établies… chaque été les Rencontres d’Arles chahutent notre regard, d’un continent à l’autre, elles nous rappellent à notre nécessité absolue d’exister. Sismographe de notre existence dans tous ses états, la création photographique visible ne fut pas toujours à l’image de l’incroyable richesse et diversité des artistes. Depuis une quarantaine d’années, un long processus de reconnaissance des femmes photographes a été engagé. Cette année, dans la continuité de l’engagement des Rencontres, nombreux sont les lieux habités par ce rayonnement et cette créativité, de figures historiques à la découverte d’artistes oubliées ou méconnues, jusqu’à l’émergence de jeunes talents. La présentation dans l’atelier de la Mécanique de la collection Verbund, encore inédite en France, donne à voir Une avant-garde féministe des années 1970, mettant en évidence des pratiques performatives communes au-delà des continents. Fruit d’une recherche menée depuis dix-huit ans, l’exposition est consacrée aux artistes femmes pour lesquelles la photographie a été l’un des moyens d’expression majeurs d’émancipation pour se révolter, comme le dit Lucy Lippard, « contre le culte du génie masculin ou l’hégémonie de la peinture pour une réinvention radicale de l’image de la femme par les femmes ». De Cindy Sherman à ORLAN, de Helena Almeida à Martha Wilson, c’est toute une génération de passeuses qui a alors vu le jour et ouvert le chemin de la conscience et de la reconnaissance. La danse rejoint la performance dans le New York des années 1970, au cœur de l’église Sainte-Anne. Babette Mangolte, cinéaste et photographe, y documente la scène foisonnante marquée notamment par Trisha Brown, Richard Foreman, Lucinda Childs, Robert Wilson ou Simon Forti, pour ne citer que quelques noms. Elle développe un langage fondé sur la subjectivité de la caméra, où le spectateur prend un rôle central dans le dispositif et la relation du corps à l’espace. Plus près de nous, c’est une autre performance qui se déroule devant la caméra de Susan Meiselas : les gestes capturés de fragments de corps vieillissant rencontrent la composition musicale de Marta Gentilucci. C’est l’histoire d’un morceau à quatre mains, où l’énergie et la beauté dépassent le cours du temps. Les visiteurs des Rencontres retrouvent cet été certains lieux comme la salle Henri-Comte, où est à découvrir l’œuvre singulière de Bettina Grossman. Résidente du mythique Chelsea Hotel à partir de 1970, Bettina a construit son œuvre protéiforme sur un système complexe d’auto-référencement intégrant photographies, vidéos, sculptures, peintures et design textile, révélé grâce au travail d’Yto Barrada à ses côtés. L’expérimentation se poursuit à travers le répertoire étrange et poétique des figures qu’élabore Frida Orupabo. Dénonçant la brutalité de la représentation picturale des corps noirs à travers l’histoire elle en déconstruit les stéréotypes dans un processus de réappropriation d’images puisées sur internet et intégrées à son archive familiale. Dans le prolongement de cette perspective critique, les jeunes commissaires de Untitled duo portent au travers de l’exposition Si un arbre tombe dans une forêt un regard investigateur sur la mémoire individuelle et collective issue du colonialisme et des traumatismes de l’altérité. Par ailleurs, pour la première fois en France, l’exposition consacrée à James Barnor à LUMA révèle une sélection d’images iconiques associées à des documents d’époque. Le photographe réalisa sa carrière entre Accra, sa ville natale, où il ouvrit son premier studio à la fin de l’époque coloniale, et Londres, qu’il rejoignit ensuite, avant de faire des allers-retours entre les deux continents. L’humain est au cœur des premières attentions, mais la nature est aussi à l’honneur, impossible d’envisager l’un sans l’autre. Alors que Ritual Inhabitual nous alerte sur l’expansion vertigineuse au Chili de l’exploitation forestière industrielle, par la constitution de forêts géométriques, afin d’alimenter une industrie du papier toujours plus demandeuse, la communauté mapuche se voit repoussée de plus en plus loin de son territoire, et de fait coupée de sa culture si liée à la nature. Autre combat : Bruno Serralongue documente la lutte toujours actuelle du peuple sioux pour protéger ses terres ancestrales face à l’expansionnisme de l’industrie des hydrocarbures. Les Rencontres, c’est aussi un important dispositif de soutien à la création, avec de nombreux outils développés au cours des années avec nos partenaires publics comme privés, en France et à l’étranger. Cette année, pour la première fois, le lauréat de la bourse créée avec le festival Serendipity de Goa est exposé au cloître Saint-Trophime, alors que le Prix Découverte Louis Roederer retrouve l’église des Frères-Prêcheurs au cœur de la ville, sous le commissariat de Taous Dahmani. Nous poursuivons notre relecture de l’histoire avec deux expositions qui résonnent étrangement en cette période si terrible, où la guerre fait rage aux portes de l’Europe. Gaëlle Morel s’attache à proposer un nouvel éclairage sur la carrière professionnelle de Lee Miller, photographe au-delà de la muse que l’on a vue en elle, couvrant de 1932 à 1945 son activité de studio, de commande, mais aussi son rôle de photographe de guerre jusqu’à la libération des camps de concentration allemands. Et Un Monde à Guérir, en co-production avec le musée international de la Croix-Rouge, fruit de deux ans de recherche au sein des archives du musée, porte un regard critique sur cent soixante ans d’imagerie humanitaire. Cette année, c’est une photographie de Mitch Epstein qui fait l’affiche du festival, dont l’exposition En Inde, 1978-1989 est à retrouver à l’abbaye de Montmajour. Avec Aurélie de Lanlay et toute l’équipe, nous vous attendons donc pour découvrir ensemble le reste de la programmation, dès le 4 juillet à Arles. CHRISTOPH WIESNER Directeur des Rencontres d’Arles Photo : Mitch Epstein. Ahmedabad, Gujarat, Inde, 1981. Avec l’aimable autorisation de Black River Productions, Ltd. / Galerie Thomas Zander / Mitch Epstein. Dates4 Juillet 2022 10 h 00 min - 25 Septembre 2022 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuLes Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 ArlesOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page0
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