Carte blanche à Maud Veith (revue FemmesPHOTOgraphes) : La photographie comme lieu de rencontre 13 février 2025
Carte blanche à Kim lan Nguyễn Thị (revue FemmesPHOTOgraphes) : Le vide et ses résonances 12 février 2025
Jeu de Paume, le festival : Interview Jeanne Mercier, commissaire, pour une émancipation des imaginaires ! 11 février 2025
Une journée au Centre Pompidou-Metz : Cerith Wyn Evans, Sud global émancipé et Katharina Grosse 13 février 2025
Centre Pompidou Metz : « Après la fin. Cartes pour un autre avenir » vers un sud global émancipé 11 février 2025
Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsPour sa troisième carte blanche, notre invitée de la semaine, Yasmine Chemali, directrice du Centre de la Photographie de Mougins, a souhaité apporter un éclairage particulier sur une des séries de Natasha Caruana « Muse on Muse » qui est actuellement exposée au Musée à l’occasion de « L’amour toujours » aux côtés de Jenny Rova. À voir jusqu’au 30 janvier, cette installation est un récit autobiographique autour d’une relation amoureuse triangulaire. La première série de Natasha Caruana, « The Other Woman » (2005) mettait déjà en avant des sujets cachés ou refoulés dans l’imaginaire culturel invitant le spectateur à confronter ses préjugés face à certaines situations d’amour. L’amour, fil conducteur dans la pratique de l’artiste depuis plus de 15 ans, se donne à voir au Centre de la photographie de Mougins jusqu’au 30 janvier 2022, avec les œuvres de Jenny Rova et de Natasha Caruana. Toutes deux ont développé une pratique autobiographique et s’offrent, avec générosité, au regard des visiteurs. « Muse on Muse », Natasha Caruana, 2021Installation au Centre de la photographie de Mougins© Communication Ville de Mougins « Muse on Muse », Natasha Caruana, 2021Installation au Centre de la photographie de Mougins© Communication Ville de Mougins Avec sa nouvelle série, « Muse on Muse » (2021), Natasha Caruana va encore plus loin : l’artiste revient sur la liaison extraconjugale qu’elle a eue, plus jeune, à l’âge de dix-huit ans et tisse un récit assez mystérieux, dont le point de départ est un rêve. Caruana se donne alors pour objectif de produire une image dans laquelle son mari et l’homme marié sont mis en scène, nus, en contact peau contre peau. Elle transforme ces deux hommes de sa vie en « muses ». Loin d’être des déesses, les muses de Caruana sont issu(e)s de sa vie personnelle. Un moment important du récit est le moment où Caruana retrouve l’homme marié, avec qui elle n’avait plus aucun contact, afin de lui proposer l’idée de la photo, nu avec le mari, Simon. L’homme marié (dont on ne connaîtra pas l’identité) accepte à l’unique condition que Caruana passe la nuit avec lui. Si l’artiste souhaite d’abord se rétracter face à son propre projet, c’est, encouragée par son mari, qu’elle accepte d’aller de l’avant, pour le bien de sa pratique artistique. Touching © Natasha Caruana En écoutant le récit, les visiteurs de l’exposition sont souvent gênés par cette pièce, parfois ils s’en amusent. Certains sont choqués, n’arrivant pas à croire que le mari la laisse passer la nuit avec l’ex-amant, ne concevant pas non plus l’idée-même qui préfigure à la rencontre ou encore le fait de mettre sur les murs une telle œuvre. Caruana, dans sa pratique, dépasse un certain nombre de comportements archétypaux. Ce dont il est question à travers ces images c’est de surveillance, une question de points de vue. L’installation « Muse on Muse » rassemble certaines photographies prises à partir d’une caméra cachée par la montre de Natasha Caruana, associées à des captures d’écran du mari qui utilise alors l’application Find My Phone pour suivre les mouvements de sa femme jusqu’à sa rencontre avec l’homme marié. La technologie de surveillance soulève des souvent questions sur la manière dont le corps des femmes est contrôlé. Avec « Muse on Muse », on parle aussi de la surveillance du soi, une surveillance contrôlée par les femmes, comme mesure de sécurité, que ce soit en rentrant chez elles après une soirée ou en rencontrant pour la première fois quelqu’un sur une application de rencontre. A priori, l’installation à Mougins ne donne pas à voir ce sujet car la plupart des visiteurs s’arrêtent à ce qui est sous les yeux, à l’immédiat. Consumed © Natasha Caruana Haunted by an image © Natasha Caruana Le travail de Natasha Caruana se situe souvent dans un entre-deux et un entre-soi aussi. Entre les idées préconçues, les règles de bienséance et la position du spectateur. Est-il spectateur-juge ou spectateur-voyeur ? Déjà dans sa série « Married Man » (2008-2009) l’artiste se plaisait à nous questionner sur celui ou celle qui est dans le « mauvais » : est-ce l’homme marié qui trompe ou l’artiste qui se fait passer pour quelqu’un d’autre ? Qui est utilisé ? Qui utilise qui ? Dans son travail « A Fairytale for Sale » (2011-2013), en utilisant des images faites par d’autres, sur lesquelles les personnes qui mettent en vente leur robe de mariée masquent leur visage à partir d’un logiciel de retouche d’image ou à main levée, au feutre noir, là encore l’artiste questionne la place de l’image. À qui appartient-elle ? au photographe de mariage, au couple photographié ou encore à Natasha Caruana qui compose un récit ? La maîtrise de la technologie confère-t-elle vraiment du pouvoir ? Pouvons-nous encore nous en protéger ? « Muse on Muse » est un projet interrompu par la pandémie. Cette photographie des deux hommes, peau contre peau, n’aura jamais lieu. Natasha Caruana prépare un nouveau chapitre à cette œuvre, pour un nouveau lieu. À suivre en 2022. INFORMATIONS PRATIQUES Centre de la photographie de Mougins43 rue de l’Église 06250 Mougins ven29oct(oct 29)10 h 00 min2022dim30jan(jan 30)19 h 00 minL’amour toujoursJenny Rova & Natasha CaruanaCentre de la photographie de Mougins, 43 rue de l’Église 06250 Mougins Détail de l'événementLe Centre de la photographie de Mougins est une institution dédiée à l’image fixe et en mouvement ouverte à toutes les formes de modernité photographique. Sa mission : soutenir la Détail de l'événement Le Centre de la photographie de Mougins est une institution dédiée à l’image fixe et en mouvement ouverte à toutes les formes de modernité photographique. Sa mission : soutenir la création et les artistes à travers la production, l’exposition, l’édition et l’accueil en résidence. Pour la deuxième exposition présentée, L’amour toujours, la photographie féminine est une nouvelle fois mise à l’honneur en invitant Natasha Caruana et Jenny Rova. Toutes deux nous présentent un travail s’appuyant sur leur récit personnel, issu d’expériences familières. Les photographes ne sont pas exempts de l’expérience sentimentale ! Qu’ils soient femmes ou hommes, tous partagent l’épreuve des relations amoureuses avec un partenaire, subissant, comme tout un chacun, le mystère du désir. Mais comment en parlent-ils aujourd’hui ? Et sont-ils à même de trouver une forme originale liée au support photographique pour décrire l’indescriptible ? Historiquement, si l’on exclut les portraits de l’être aimé, de l’autre désiré, de l’égérie-muse, les narrations de la vie de couple et la complexité des aventures de l’intime sont récentes. Et bien souvent, elles sont le fait de femmes photographes désirant inscrire leurs travaux dans le mouvement général des idées qui domine depuis les années soixante-dix. Jenny Rova et Natasha Caruana, clairvoyantes, n’ont aucune difficulté particulière à vouloir rendre compte de la question du commerce amoureux. Elles tentent une approche iconographique nouvelle à cet invariant humain, le fondement de toutes choses. Leurs oeuvres sont essentiellement une pensée en acte sur les sens, le corps sexué et les rapports entretenus par les deux sexes. Pour Jenny, le principal personnage des séries photographiques, la passion amoureuse domine et pour cela il faut accepter les conséquences d’une flamme ardente. Quant à Natasha, elle définit sa position par l’interrogation du regard masculin. Elle s’amuse, mais pas tant, de ce qui anime le désir du mâle. Nous voilà entraînés dans des univers où la fiction se confond avec l’autobiographie. DatesOctobre 29 (Vendredi) 21 h 00 min - Janvier 30 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuCentre de la photographie de Mougins43 rue de l’Église 06250 Mougins Centre de la photographie de Mougins43 rue de l’Église 06250 MouginsOctobre 10h → 19h Fermé les mardis Novembre → Janvier 13 h → 18h Fermé les lundis et mardis, 25 décembre et 1er janvier Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page0
L'Invité·e Carte blanche à Noémi Aubry (revue FemmesPHOTOgraphes) : Blackboard, Bouchra Khalili Pour la quatrième et dernière carte blanche de notre invité·e singulière, la revue FemmesPHOTOgraphes, c’est au tour de Noémi Aubry de prendre ...
L'Invité·e Carte blanche à Maud Veith (revue FemmesPHOTOgraphes) : La photographie comme lieu de rencontre Pour la troisième carte blanche de notre invité·e singulière, la revue FemmesPHOTOgraphes, c’est Maud Veith qui prend la plume. Elle a choisi ...
L'Invité·e Carte blanche à Kim lan Nguyễn Thị (revue FemmesPHOTOgraphes) : Le vide et ses résonances Pour la deuxième carte blanche de notre invité·e singulière, la revue FemmesPHOTOgraphes, c’est Kim lan Nguyễn Thị qui prend la plume. Elle ...
Carte blanche à Maud Veith (revue FemmesPHOTOgraphes) : La photographie comme lieu de rencontre 13 février 2025
Carte blanche à Kim lan Nguyễn Thị (revue FemmesPHOTOgraphes) : Le vide et ses résonances 12 février 2025
Jeu de Paume, le festival : Interview Jeanne Mercier, commissaire, pour une émancipation des imaginaires ! 11 février 2025
Une journée au Centre Pompidou-Metz : Cerith Wyn Evans, Sud global émancipé et Katharina Grosse 13 février 2025
Centre Pompidou Metz : « Après la fin. Cartes pour un autre avenir » vers un sud global émancipé 11 février 2025