Festival Circulation(s) #15 : Entretien avec Clara Chalou, direction artistique, collectif Fetart 8 avril 2025
Sensibilités partagées à la Galerie Echo 119. Rencontre avec Salomé d’Ornano et Kinuko Asano 7 avril 2025
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 26 mars 2025
Masterclass Oeildeep : « Syncopée Méditerranée / Marseille », une série de Pierryl Peytavi 4 avril 2025
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 6) 31 mars 2025
Art Brut d’Iran à la Halle Saint Pierre, entre traditions millénaires et cosmogonies contemporaines 6 jours ago
Entretien avec Nele Verhaeren, Art Brussels, 41e édition : Un programme artistique très exigeant ! 8 avril 2025
Partager Partager Une 52ème édition resserrée mais toute aussi réussie portée par Christoph Wiesner qui a su imprimer sa marque en restant fidèle à la figure de Sam Stourdzé. Un « été des lucioles » célèbre ces veilleurs, les artistes qui nous donnent un reflet lumineux mais contrasté, à la hauteur des soubresauts de la planète. En profiter fin d’août loin de la foule a ses avantages même si quelques expositions ont déjà fermées leurs portes comme le Prix Découverte Louis Roederer qui se déployait dans l’Eglise des Frères Prêcheurs ou Incarnation autour de nouvelles expériences virtuelles avec le duo ultra doué Ittah Yoda rencontré à Poush et Romainville (Fiminco). Arles, graffiti août 2021 © MdF Rassurez-vous, il y a encore de quoi se faire plaisir ! Dans l’emblématique Tour et Fondation Luma se tient la proposition phare Masculinités, la Mécanique Générale (anciens ateliers SNCF) restant dans le giron des Rencontres. Il faut pour cela contourner ou traverser si l’envie vous prend, l’architecture de Frank Gehry qui ne rallie pas tous les suffrages avec une déclinaison assez formatée de ses principes fondateurs dispersés dans le monde entier. MASCULINITÉ – Sans titre, 1985 © Rotimi Fani-Kayode Néanmoins lors de cette visite (billet gratuit sur réservation) l’on peut découvrir la Face cachée des archives de Diane Arbus, Nan Goldin et Annie Leibovitz. A box of ten photographs réalisé un an avant que Diane Arbus ne se donne la mort a valeur de testament. Ce portfolio proposé à 1000 $ conçu dans une période de grande interrogation et incertitude est à la fois mélancolique et plein de possibles. Vue de La Face cachée de l’Archive, située dans la Galerie des Archives Vivantes, La Tour, LUMA Arles, Parc des Ateliers, France.Nan Goldin, Diane Arbus, Derek Jarman, revue Parkett, Sigmar Polke, Annie Leibovitz Nan Goldin rencontre Cookie Mueller en 1976 avec qui elle va vivre une passion incandescente dans le milieu underground new-yorkais jusqu’à la disparition de sa muse diagnostiquée séropositive. Cookie Mueller Portfolio a dès lors une coloration particulière dans le parcours de l’artiste. Pour revenir à Masculinités, cette exposition fleuve organisée par le Barbican Center de Londres où elle avait été présentée en 2020, prend une tournure forte à l’ère post #MeToo. La commissaire Alona Pardo, (Barbican Art Gallery), explique le pluriel de cette entité devenue mouvante qu’est devenu le masculin. « Parce qu’elle soutient l’idée qu’il existe de multiples masculinités plutôt qu’un unique idéal masculin, l’exposition défend une vision de la masculinité débarrassée des attentes sociales et des normes de genre » Les stéréotypes, le patriarcat, le genre, les contre-cultures, les mouvements de libération sexuelle.. c’est une vaste enquête qui se déroule dans ce parcours aux allures d’un dédale. Les signatures sont majeures de Mapplethorpe à Avedon en passant par Wolfgang Tillmans, Ana Fox, Isaac Julien, Karen Knorr, Duane Michals… mais pas de vraies audaces, si ce n’est ces deux talibans maquillés qui prennent la pause façon Bollywood, une image ahurissante à présent. Clarisse Hahn avec « Princes de la rue » se penche sur l’îlot de Barbès et ces petits revendeurs, leurs codes et postures. Une façon d’occuper l’espace qui n’a rien de neutre et qu’elle décode avec brio. THE NEW BLACK VANGUARD – Dana Scruggs Nyadhour, Elevated, Vallée de la Mort, Californie 20219 The New Black Vanguard est l’autre belle surprise de ces Rencontres, orchestrée par Antwaun Sargent, auteur de « The New Black Vanguard. Photography between Art and Fashion ». L’exposition itinérante qui se joue dans la magnifique Eglise Sainte-Anne réunit 16 photographes dans une perspective loin de l’essentialisation malgré les apparences. Cette jeune génération entend porter un regard affranchi sur le corps noir d’une façon décalée, ludique et créative. #BlackLivesMatters mais pas que ! Cette femme ébène qui fait la roue dans le désert prise par Danna Scruggs a quelque chose d’hypnotisant de même que ce tatouage d’un fusil sur le corps offert et alangui du mannequin Slick Woods par Renell Medrano.Arielle Bobb-Willis, originaire de New York et basée à Los Angeles très inspirée des peintres surréalistes se dit marquée par l’énergie et les couleurs de la Nouvelle Orléans. Autre talent à suivre, la londonienne Nadine Ijewere première femme de couleur à avoir shooté la couverture de Vogue et fortement marquée par son héritage nigérian et jamaïquain relu dans une perspective post coloniale. Les standards de la beauté et questions d’identité imprègnent sa démarche. Jean-Marie Périer, Femme de profil. Publiée dans Jazz Magazine n°190, juillet 1971. Archives Jazz Magazine Exposition Jazz Power © MdF Avec Jazz Power ! on reste dans le black power avec un panorama exclusif des grands maîtres afro-américains comme le revendique les commissaires, Clara Bastid et Marie Robert, lauréates de la Bourse de recherche curatoriale les Rencontres. L’influence de Jazz Magazine fondé par Daniel Filipacchi et Frank Ténot dès 1955 est retracée autour de 150 photographies d’archives et c’est une première réjouissante, rappelant le rôle de Paris et de Saint-Germain des Prés pour de nombreux artistes américains souvent victimes de racisme dans leur pays. Pieter Hugo, Alexandra, Londres, 2020, série Solus. Avec l’aimable autorisation de l’artiste. Il faut évidement citer l’immense Pieter Hugo et ses présences sud-africaines au Palais de l’Archevêché même si mon attention se porte davantage au Jardin des Voyageurs avec la série de Lebogang Tlhako (Saison Africa 2020, projet Afrique des Rencontres et Institut français) autour de la place des femmes photographes africaines, également Seuil de pauvreté des artistes Chow & Lin, vaste enquête menée à travers 36 pays et Etat d’esprit africain par le commissaire Ekow Eshun autour de la mutation sans précédent des mégapoles africaines. New York, 1955 © Sabine Weiss Dans les figures tutélaires de la photographie, Sabine Weiss illumine de ses 97 printemps la chapelle du tout nouveau Museon Arlaten relooké par Christian Lacroix. La commissaire Virginie Chardin fait ressurgir des instants moins connus dont Sabine Weiss se souvient encore parfaitement. Elle se dit reconnaissante de tant d’aventures aux côtés de son mari le peintre Hugo Weiss, l’homme de sa vie. Des jeunes mendiants de rue aux salons feutrés de la haute couture une touche foncièrement humaniste de cette grande dame de la photographie, lauréate en 2020 du Prix Women In Motion. A la Fondation Rivera-Ortiz, le charme de ce bâtiment et les multiples constellations proposées méritent de prendre un temps particulier de visite. Echos système sont autant de récits sur les grands enjeux de notre temps dans un labyrinthe parsemé de pépites. Les Marques © Elsa LEYDIER Elsa Leydier est l’un de mes coups de cœur. Dans le cadre du programme écosystème, projet sur l’éco féminisme avec un focus sur les femmes et la nature, elle déploie le 1er volet intitulé les marques. Elle fait le lien entre les corps des femmes sans diversité ni imperfections avec certaines pratiques dans l’agroalimentaire. Elle souligne le manque de diversité dans l’agriculture quand des géants industriels imposent des catégorisations et calibrages d’espèces. Des graines interdites à la vente qu’elle plante dans les images de corps de femmes stéréotypées comme des couvertures du magazine Lui. Sur une texture volontairement brillante l’artiste explique qu’elle a voulu les subvertir et les altérer peu à peu. Une perte de contrôle revendiquée. Liliana Maresca, Sans titre. Liliana Maresca et son travail, 1983. Photographie de Marcos López. Vue d’Expo Puisqu’il fallait tout repenser © MdF Autres femmes artistes qui se servent du corps comme acte de résistance, les sud-américaines rassemblées d’une exposition dont on a assez peu parlé et c’est dommage. « Puisqu’il fallait tout repenser » sous le commissariat d’Andrea Giunta, avec l’Institut français d’Argentine (catalogue Delpire) offre un panorama des années 1960 à nos jours de ces féministes qui affrontent les questions de pouvoir et de patriarcat dans des performances et mises en scène d’une grande radicalité. Liliana Maresca est une figure pionnière emblématique de la scène argentine dans l’ère de l’après dictature, auteure de nombreuses interventions dans l’espace public et morte du Sida en 1994. Graciela Sacco avec Bocanada dénonce les violences faites aux femmes dans de grandes photographies de cris sur affiches murales. Chez Jori Minaya il est question de genre, de stéréotypes dans l’espace des Caraïbes dont elle est originaire. La performance culinaire où elle ingurgite une grande quantité de sucre et de café renvoie à des notions coloniales de domination. Compagnie Internationale des Wagons-Lits à Bruxelles, 1900 Voyage, voyage pour finir sur une note plus légère avec Orient-Express & Cie. A l’heure où les wagons- lits sont relancés par la SNCF on ne retrouvera plus un tel niveau de raffinement avec ce flambeau d’un luxe synonyme de véritable diplomatie internationale. Les archives de l’ancienne compagnie internationale des wagons-lits contiennent des photographies mais aussi des documents promotionnels, affiches, menus à bord…Un témoignage qui renvoie à une certaine vision hégémonique des Empires. Dans le 2ème volet de notre exploration arlésienne focus sur le Off (www.arles-exposition.com), dont Graziano Arici au Musée Réattu et Laura Owens à la Fondation Van Gogh. INFORMATIONS PRATIQUES Les Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles dim04jul(jul 4)0 h 00 mindim26sep(sep 26)0 h 00 minLes Rencontres d'Arles 2021Les Rencontres d'Arles, 32, rue du Docteur Fanton 13200 Arles Détail de l'événementUn été de Lucioles CHRISTOPH WIESNER Directeur des Rencontres d’Arles Fallait-il inventer un nouveau rite de passage en ce moment si particulier ? Substituer à cette année blanche une nouvelle édition en Détail de l'événement Un été de Lucioles CHRISTOPH WIESNER Directeur des Rencontres d’Arles Fallait-il inventer un nouveau rite de passage en ce moment si particulier ? Substituer à cette année blanche une nouvelle édition en Technicolor ? Dans l’urgence du présent, il s’est agi avant tout d’un engagement. Celui des Rencontres d’Arles auprès des photographes, artistes, commissaires, des partenaires et des institutions avec lesquels le festival a noué des liens si forts depuis de nombreuses années. Loin d’envisager une tabula rasa nous invitant à rompre avec ce temps en suspens induit par la pandémie, il a fallu ensuite réfléchir à actualiser un héritage, celui de l’édition de 2020 construite par Sam Stourdzé autour du thème de la résistance, de cette photographie qui, selon ses mots, « se dresse, s’oppose, dénonce […] ré-enchante ». J’ai souhaité établir la programmation à partir de ces prémisses, en traçant des prolongements, des variations, des échos, de nouvelles complémentarités ou courts-circuits permettant de saisir aussi une intensité, une urgence à ce que les Rencontres d’Arles prennent le pouls de l’état du monde. Si l’horizon n’est pas encore dégagé, si la lumière sera cet été encore tamisée, il faut faire rendre perceptibles les éclats démultipliés saisis par les photographes et artistes invités. Si Pier Paolo Pasolini avait saisi combien la tension entre les puissantes lumières du pouvoir menaçait les lueurs survivantes des contre-pouvoirs, Georges Didi-Huberman nous redonne l’espoir dans la Survivance des lucioles (2009). Il s’agit avec lui de « reconnaître dans la moindre luciole une résistance, une lumière pour toute la pensée ». La photographie continue à émettre des signaux lumineux et à ouvrir l’espace pour de nouveaux modes de résistance. Au cœur de l’été arlésien, cette année sera comme une constellation, faite de mille feux illustrant la diversité des regards, la polyphonie des récits et symbolisant la survivance à travers l’image des espoirs et des prises de conscience. Les lieux choisis pour le festival cette année offriront autant de scènes que d’atmosphères différentes, en résonance avec la diversité de la programmation. Celle-ci investira des lieux historiques et patrimoniaux du centre-ville, l’atelier de la Mécanique au parc des Ateliers, le Monoprix et Croisière, et ira jusqu’à habiter plusieurs jardins de la ville. Au cœur d’Arles, dans l’église des Frères-Prêcheurs, l’Émergence prendra cette année ses nouveaux quartiers avec le Prix Découverte Louis Roederer dans un format repensé. Chaque année, un nouveau ou une nouvelle commissaire d’exposition insufflera dorénavant sa vision des tendances de la jeune création contemporaine. L’édition 2021 a été confiée à Sonia Voss, qui s’appuiera sur un nouveau concept scénographique mettant les projets en dialogue les uns avec les autres. Notre promenade dans les espaces modernistes du bâtiment du Monoprix nous conduira à la découverte d’univers où identité et fluidité se côtoient. Exploration multi-sensorielle avec Désidération de SMITH, qui nous entraîne à la croisée des pratiques, où photographie, narration, fiction et dispositif ne font plus qu’un ; voyage vers un cosmos poétique, qui posera à chacun d’entre nous la question essentielle de notre existence au-delà des genres et des frontières. De même, alors que la pandémie nous amène à nous interroger sur les limites de notre humanité, Puisqu’il fallait tout repenser nous introduira à la scène latino-américaine à travers les pratiques féministes, sondant le corps mais aussi la société sous tous ses aspects. Le questionnement de la représentation est également abordé par l’exposition The New Black Vanguard qui célèbre celle du corps noir dans ses diversités à la croisée de l’hybridation des disciplines entre art, mode et culture. Ces regards multiples sur le monde trouvent par ailleurs un écho dans l’introspection à laquelle se livre Pieter Hugo dans Être présent. Cette mise en lumière de la pratique du portrait nous conduira en divers lieux de la planète, mais nous fera toujours soutenir le « regard de l’autre ». Se tourner vers l’autre, vers des horizons lointains, c’est une autre proposition que nous vous faisons avec la séquence Atlas. Là encore, il s’agit d’une invitation au voyage, ainsi que d’une cartographie aussi bien géographique, historique, sociologique que mentale. Regards venus d’Afrique du Sud, donc, mais aussi du Soudan, du Chili et qui nous transporteront dans le monde entier. Les Rencontres, ce sont aussi des retours sur l’histoire du médium et ses acteurs et actrices. Ainsi, l’ouverture des archives de Charlotte Perriand nous permettra de découvrir que photographie et photomontage ont joué un rôle décisif dans son processus créatif, tant pour son développement esthétique que pour son engagement politique dans les années 1930. Et puis, comment ne pas mentionner Sabine Weiss, qui fête cette année ses 97 ans et dont les œuvres viendront habiter la chapelle des Jésuites du Museon Arlaten, nouveau lieu que les Rencontres investissent cette année. Ce ne sont là que les premières lumières que ces Rencontres d’Arles offriront cet été. Nous vous attendons donc avec la directrice adjointe du festival Aurélie de Lanlay et toute l’équipe pour découvrir ensemble le reste de la programmation dès le 4 juillet à Arles. Photo : SMITH, Sans titre, série Désidération, 2000-2021. Avec l’aimable autorisation de la galerie Les Filles du Calvaire. Dates4 Juillet 2021 0 h 00 min - 26 Septembre 2021 0 h 00 min(GMT-11:00) LieuLes Rencontres d'Arles32, rue du Docteur Fanton 13200 ArlesOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page1
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