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Partager Partager EvénementsL'ActuPhoto Sommes-nous de simples tâches de couleur ? L’exposition Virus d’Antoine d’Agata Sadreddine Arezki16 octobre 2020 Au printemps dernier, à mesure que les rues se vidaient les hôpitaux accueillaient de plus en plus de nouveaux malades. Quelques-uns parmi nous quittaient leur lieu de confinement soit simplement pour aller se promener, faire quelques courses (pour les plus chanceux). Pour d’autres moins chanceux, sans domicile fixe ou travailleurs en première ligne, ceux-ci continuaient à arpenter les rues désertées. Durant ce confinement, le photographe Antoine D’Agata a porté son attention sur ces ombres furtives qui peuplaient les rues. Il a aussi suivi quelques-uns parmi au parcours plus tragique jusqu’à l’hôpital. Présenté comme cela et hormis l’outil technique utilisé pour ce faire, rien ne distingue ce travail de tant d’autres réalisés dans des conditions identiques à ce moment-là. En effet, d’Agata a réalisé ces images muni d’un appareil thermophotographique. Ces images ont été quasi instantanément publiées dans les pages du journal Libération au printemps. Aujourd’hui une partie des 13 000 images réalisées est exposée à la fondation Brownstone et au Carré du Temple à Paris. Un livre paraitra aussi à la fin du mois d’octobre. Ce n’est pas la première fois que d’Agata utilise cette technique pour réaliser ses images. En novembre dernier par exemple, le quotidien Libération avait déjà publié des images réalisées avec le même type de caméra dans le quartier de Noailles à Marseille. Cette série intégrait un corpus plus large que l’auteur nomme « Psychogéographie ». Forgé par Guy Debord et endossé par le photographe, ce néologisme définit selon lui les rapports affectifs de l’humain à son environnement fonctionnel et urbain qui est le plus souvent dégradé et ennuyeux. Mais revenons à cette série « Virus » et sa genèse technique. L’outil thermographique est muni d’un capteur qui réagit à la chaleur et a divers usages. Dans le secteur du bâtiment, par exemple il est ainsi utilisé pour repérer des pertes d’isolation et donc des déperditions de chaleur. Dans le domaine médical il est utilisé à des fins de dépistage. Cette vision permet donc essentiellement de repérer des symptômes et d’établir un diagnostic avant une intervention de réparation. L’outil a aussi des usages plus controversés. Ainsi, lors de la crise sanitaire due au Sras en Asie en 2009, ce type de vision a été utilisé pour repérer la thermie anormalement élevée des corps et invisible à l’œil nu. Cette technique a aussi des applications militaires de vision nocturne. A l’évidence, l’usage artistique de ce type de vision dans le cadre de la Covid ne peut relever uniquement d’un simple partage de champ lexical normatif fait de chaleur symptômes, de diagnostics et de prise de température. D’autant plus, lorsque l’on se réclame d’une démarche situationniste. Cette technique est donc aussi un outil mis à disposition de l’artiste revendiquant une position politique et contestataire dans l’exercice de son art. On retrouve dans cette série « Virus » certaines des caractéristiques picturales très prononcées de quelques-uns de anciens travaux l’artiste. On y relève un glissement vers une abstraction des motifs avec des lignes de couleur dégradées qui s’opérait déjà dans beaucoup de ses autoportraits seul ou accompagné. Dans « Virus » point d’autoportrait. Le pouvoir habituel et tacite que le photographe exerce symboliquement sur ses sujets se trouve renforcé par l’entremise d’une technique intrusive et normative. Hélas, « Virus » reste au seuil de tout détournement anormatif qui semblait hautement séduisant sur le papier, avouons-le. Aucune ambiguïté ou dissidence à l’égard de l’objet initial de cette technique. Les sujets sont des silhouettes colorées. Sous des aspects esthétiques assez chatoyants, c’est une vision utilitaire ou fonctionnelle de la photographie qui se présente aux regardeurs. Le pseudo détournement de la technique normative s’apparente ici si ce n’est à un pacte faustien du moins à un jeu de dupes qui se résume à une esthétisation de la norme. Or, sommes-nous de simples tâches de couleur ? Le jeu avec la norme aurait pu être passionnant. Que faire de cet outil normatif ? Comment en donner une vision critique ou en souligner les insuffisances ou les dangers ? On est venu pour avoir des débuts de réponses à ces questions, on repart avec encore plus de questions. Ce n’est déjà pas mal, direz-vous. Dans l’espace restreint de la fondation Brownstone, il y a des tirages de grand format avec des silhouettes individuelles. Il y a aussi un mur entier fait de mille petits tirages aux cadres métalliques collés les uns aux autres. Assez ironiquement, en ces temps de distanciation physique, cette nécessaire solidarité symbolique imposée aux individus qui peuplent ces images est le seul élément dissonant de cette œuvre où c’est le beau normatif qui prime. A ce virus pauvrement esthétisant aucun antidote n’est proposé. INFORMATIONS PRATIQUES EN CE MOMENT Fondation Brownstone26 rue Saint Gilles 75003 Paris sam16jan(jan 16)14 h 00 min2020sam31oct(oct 31)19 h 00 minVirusAntoine d'AgataFondation Brownstone, 26 rue Saint Gilles 75003 Paris Détail de l'événementDans les circonstances qui ont marqué le monde ces derniers mois, nous avons souhaité vous faire découvrir VIRUS, le regard d’Antoine d’Agata sur la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 Détail de l'événement Dans les circonstances qui ont marqué le monde ces derniers mois, nous avons souhaité vous faire découvrir VIRUS, le regard d’Antoine d’Agata sur la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 et ses résonances sociales et politiques. L’exposition présente une installation de 1 000 photographies sur les 13 000 réalisées par Antoine d’Agata entre le 11 mars et le 11 mai 2020 et préfigure la sortie le 29 octobre 2020 du nouvel Opus de l’artiste édité par le Studio Vortex. “ Nous ne sommes qu’un peu de chaleur solaire emmagasinée, organisée, un souvenir de Soleil. Un peu de phosphore qui brûle dans les méninges du monde. ” Paul Cézanne Dès le premier jour du confinement consécutif à l’épidémie de Covid-19, Antoine d’Agata a parcouru les rues de Paris avec un appareil thermique pour enregistrer, à sa manière, l’épisode viral qui a fait de la ville un étrange théâtre d’âmes errantes, de têtes baissées et de corps fuyants. C’est comme « agent de contamination » qu’il s’est engagé dans l’expérience ouverte par l’épidémie et le confinement. D’abord attiré par la façon dont cet appareil thermodynamique enregistre les rayonnements infrarouges (ondes de chaleur) émis par les corps et qui varient en fonction de leur température, l’artiste a vite été fasciné par un processus qui réduit les sujets humains à des figures essentielles, dénuées de caractéristiques ou spécificités superflues. Installé deux mois durant dans les bureaux de l’agence Magnum à Paris, il a utilisé la technique thermique pour rendre compte de l’imprégnation de la ville désertée dans le confinement : ville plongée dans le silence, traversée par des corps aux attitudes stéréotypées, habitée surtout par les sans abris qui apparaissent, à l’image, comme les derniers corps véritablement vivants et résistants, les compositions austères et teintées de flammes offrant une vision alternative et dystopique des rues qui se vident. Antoine d’Agata : « Ce travail documentaire est dominé par l’utilisation de la technologie thermique car elle offre la capacité de capturer des informations auxquelles la photographie telle que nous la connaissons n’a pas accès. Il n’est pas question d’esthétique mais d’une technique qui me permet de générer un langage visuel qui appréhende la réalité de « la vie nue » dans une perspective à la fois sensorielle, politique et existentielle. Alors que le coronavirus déchirait le continent et que les populations s’isolaient, nourri de quelques mots d’Henry James cités par Jean-Luc Godard – Nous travaillons dans le noir – nous faisons ce que nous pouvons – nous donnons ce que nous avons. Notre doute est notre passion et notre passion est notre tâche – j’ai traqué la chaleur emmagasinée par les corps, dans la rue d’abord, puis très vite dans les unités de soins continus et de réanimation Covid-19. J’ai produit ces deux derniers mois 13 000 images (6 500 dans le rues de la capitale, 6 500 dans divers hôpitaux) dormant parfois des jours durant au sein même des structures hospitalières, photographiant les interactions entre docteurs, infirmiers, aide-soignants, ambulanciers et patients, les gestuelles et rituels médicaux, de soins, d’hygiène ou de confort. C’est cette ambivalence entre solidarité et contamination, cette inéluctabilité de la mort sociale et de la mort physiologique que j’ai tenté d’appréhender, à travers un langage des sens et de la résistance qui transfigure les corps, l’image thermique faisant surgir des formes, des postures, des figures, des courbes, des zones imperceptibles à l’œil nu. » La situation requérait des veilleurs. Mathilde Girard, philosophe et écrivaine, écrit dès le début du confinement des fragments de ce qu’elle perçoit dans l’emballement des discours et des règles sanitaires, ce qu’elle voit dans la rue, les histoires qu’elle entend. En écrivant, il s’agissait pour elle, sans juger, de veiller aux effets du confinement sur la séparation entre les corps ; décrire tout ce qui apparaissait de stupéfiant dans la ville, comment les habitants se comportaient les uns avec les autres, comment les oiseaux volaient. Au bout d’une quinzaine de jours, elle prend contact avec Antoine d’Agata pour prendre de ses nouvelles. Ils étaient seuls l’un et l’autre dans la ville. Ils ont commencé une correspondance : Antoine envoyant les photos qu’il prenait ; Mathilde ses fragments. Il est apparu très vite qu’une vérité se dégageait de cet échange et du rapport entre image et texte. Un sentiment de responsabilité, d’obligation collective, de voir et saisir en détail, jour après jour, le mélange de violence et de douceur, d’austérité politique et de solidarité a guidé leur démarche. Le geste photographique et le travail littéraire se sont rencontrés dans ce même souci, dans cette situation tragique et froide dont ils ne pouvaient se détourner. Dates16 Janvier 2021 14 h 00 min - 31 Octobre 2020 19 h 00 min(GMT+00:00) LieuFondation Brownstone26 rue Saint Gilles 75003 ParisOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Carreau du Temple4 rue Eugène Spuller 75003 Paris jeu15oct(oct 15)11 h 00 minlun02nov(nov 2)19 h 00 minVirusAntoine d'AgataCarreau du Temple, 4 rue Eugène Spuller 75003 Paris Détail de l'événementDans les circonstances qui ont marqué le monde ces derniers mois, nous avons souhaité vous faire découvrir VIRUS, le regard d’Antoine d’Agata sur la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 Détail de l'événement Dans les circonstances qui ont marqué le monde ces derniers mois, nous avons souhaité vous faire découvrir VIRUS, le regard d’Antoine d’Agata sur la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 et ses résonances sociales et politiques. 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D’abord attiré par la façon dont cet appareil thermodynamique enregistre les rayonnements infrarouges (ondes de chaleur) émis par les corps et qui varient en fonction de leur température, l’artiste a vite été fasciné par un processus qui réduit les sujets humains à des figures essentielles, dénuées de caractéristiques ou spécificités superflues. Installé deux mois durant dans les bureaux de l’agence Magnum à Paris, il a utilisé la technique thermique pour rendre compte de l’imprégnation de la ville désertée dans le confinement : ville plongée dans le silence, traversée par des corps aux attitudes stéréotypées, habitée surtout par les sans abris qui apparaissent, à l’image, comme les derniers corps véritablement vivants et résistants, les compositions austères et teintées de flammes offrant une vision alternative et dystopique des rues qui se vident. Antoine d’Agata : « Ce travail documentaire est dominé par l’utilisation de la technologie thermique car elle offre la capacité de capturer des informations auxquelles la photographie telle que nous la connaissons n’a pas accès. Il n’est pas question d’esthétique mais d’une technique qui me permet de générer un langage visuel qui appréhende la réalité de « la vie nue » dans une perspective à la fois sensorielle, politique et existentielle. Alors que le coronavirus déchirait le continent et que les populations s’isolaient, nourri de quelques mots d’Henry James cités par Jean-Luc Godard – Nous travaillons dans le noir – nous faisons ce que nous pouvons – nous donnons ce que nous avons. Notre doute est notre passion et notre passion est notre tâche – j’ai traqué la chaleur emmagasinée par les corps, dans la rue d’abord, puis très vite dans les unités de soins continus et de réanimation Covid-19. J’ai produit ces deux derniers mois 13 000 images (6 500 dans le rues de la capitale, 6 500 dans divers hôpitaux) dormant parfois des jours durant au sein même des structures hospitalières, photographiant les interactions entre docteurs, infirmiers, aide-soignants, ambulanciers et patients, les gestuelles et rituels médicaux, de soins, d’hygiène ou de confort. C’est cette ambivalence entre solidarité et contamination, cette inéluctabilité de la mort sociale et de la mort physiologique que j’ai tenté d’appréhender, à travers un langage des sens et de la résistance qui transfigure les corps, l’image thermique faisant surgir des formes, des postures, des figures, des courbes, des zones imperceptibles à l’œil nu. » La situation requérait des veilleurs. Mathilde Girard, philosophe et écrivaine, écrit dès le début du confinement des fragments de ce qu’elle perçoit dans l’emballement des discours et des règles sanitaires, ce qu’elle voit dans la rue, les histoires qu’elle entend. En écrivant, il s’agissait pour elle, sans juger, de veiller aux effets du confinement sur la séparation entre les corps ; décrire tout ce qui apparaissait de stupéfiant dans la ville, comment les habitants se comportaient les uns avec les autres, comment les oiseaux volaient. Au bout d’une quinzaine de jours, elle prend contact avec Antoine d’Agata pour prendre de ses nouvelles. Ils étaient seuls l’un et l’autre dans la ville. Ils ont commencé une correspondance : Antoine envoyant les photos qu’il prenait ; Mathilde ses fragments. Il est apparu très vite qu’une vérité se dégageait de cet échange et du rapport entre image et texte. Un sentiment de responsabilité, d’obligation collective, de voir et saisir en détail, jour après jour, le mélange de violence et de douceur, d’austérité politique et de solidarité a guidé leur démarche. Le geste photographique et le travail littéraire se sont rencontrés dans ce même souci, dans cette situation tragique et froide dont ils ne pouvaient se détourner. Dates15 Octobre 2020 11 h 00 min - 2 Novembre 2020 19 h 00 min(GMT+00:00) LieuCarreau du Temple4 rue Eugène Spuller 75003 ParisOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal BIENTÔT Galerie Les filles du calvaire17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris mer11nov(nov 11)14 h 00 mindim15(nov 15)19 h 00 minVirusAntoine d'AgataGalerie Les filles du calvaire, 17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris Détail de l'événementDans les circonstances qui ont marqué le monde ces derniers mois, nous avons souhaité vous faire découvrir VIRUS, le regard d’Antoine d’Agata sur la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 Détail de l'événement Dans les circonstances qui ont marqué le monde ces derniers mois, nous avons souhaité vous faire découvrir VIRUS, le regard d’Antoine d’Agata sur la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 et ses résonances sociales et politiques. 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D’abord attiré par la façon dont cet appareil thermodynamique enregistre les rayonnements infrarouges (ondes de chaleur) émis par les corps et qui varient en fonction de leur température, l’artiste a vite été fasciné par un processus qui réduit les sujets humains à des figures essentielles, dénuées de caractéristiques ou spécificités superflues. Installé deux mois durant dans les bureaux de l’agence Magnum à Paris, il a utilisé la technique thermique pour rendre compte de l’imprégnation de la ville désertée dans le confinement : ville plongée dans le silence, traversée par des corps aux attitudes stéréotypées, habitée surtout par les sans abris qui apparaissent, à l’image, comme les derniers corps véritablement vivants et résistants, les compositions austères et teintées de flammes offrant une vision alternative et dystopique des rues qui se vident. 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