Festival Circulation(s) #15 : Entretien avec Clara Chalou, direction artistique, collectif Fetart 7 jours ago
Sensibilités partagées à la Galerie Echo 119. Rencontre avec Salomé d’Ornano et Kinuko Asano 7 avril 2025
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 26 mars 2025
Masterclass Oeildeep : « Syncopée Méditerranée / Marseille », une série de Pierryl Peytavi 4 avril 2025
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 6) 31 mars 2025
Art Brut d’Iran à la Halle Saint Pierre, entre traditions millénaires et cosmogonies contemporaines 4 jours ago
Entretien avec Nele Verhaeren, Art Brussels, 41e édition : Un programme artistique très exigeant ! 7 jours ago
Partager Partager L'Invité·e Carte blanche à Béatrice Tupin : « Je ne suis pourtant pas centenaire » La Rédaction15 septembre 2020 Temps de lecture estimé : 5minsPour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine, la fondatrice du festival Les Femmes s’exposent Béatrice Tupin, a rédigé pour nous un texte sur l’évolution du métier de la presse sur ces 30 dernières années. Il y est question de changements, d’abnégations, mais aussi de ras le bol, avec une furieuse envie de faire bouger les lignes. Il y est bien évidemment question de la place de la femme photographe, mais aussi et surtout celui du métier de photographe. C’était il y a presque 30 ans maintenant lorsque j’ai commencé à travailler dans un service photo. C’était l’âge d’or de la presse, les agences photo fonctionnaient à plein régime, les photographes avaient des commandes ou des parutions bien payées, ils partaient en reportage avec des garanties. J’ai connu le temps où pratiquement tous les journaux avaient des photographes salariés, j’ai connu le travail en argentique, les frais de laboratoire, l’excitation d’ouvrir les boites d’ektas ou de tirages à la sortie du laboratoire, j’ai connu les choix photos sur des planches-contacts avec un compte-fils sur des tables lumineuses, j’ai connu l’arrivée des bandes témoins plus pratiques que les planches–contacts… J’ai connu les moments où nous devions envoyer un motard récupérer des films à l’arrivée d’un avion quand un photographe en commande à l’étranger avait confié ses pellicules à l’équipage ou à un passager. J’ai connu le temps où pour faire une recherche photo on appelait les iconographes dans les agences ça prenait parfois trois jours entre la demande et la réception par coursier ou par les nombreux vendeurs des agences qui envahissaient quotidiennement les services photo pour y déposer tirages ou ektas, puis ils sont passés de moins en moins souvent jusqu’à pratiquement disparaître. À mes débuts, je n’ai pas connu beaucoup de femmes photographes elles étaient peu nombreuses. Et puis j’ai connu l’arrivée de la photo numérique avec une qualité médiocre et puis le moment où les boitiers sont devenus compétitifs jusqu’à devenir ultra-performants, j’ai connu la période où les journaux ont bénéficié de ne plus avoir à payer les frais de labo sans pour autant augmenter les photographes. J’ai connu les journaux qui cherchaient de plus en plus « économie et rapidité » et en ont trouvé l’occasion avec le numérique ce qui a enlevé du travail à certains reporters mais les photographes locaux dans différentes régions ou pays ont bénéficié de ce changement et de nouveaux talents sont apparus. Avec la photo numérique j’ai connu l’arrivée de nouveaux et nombreux photographes dont beaucoup de femmes sans en prendre vraiment conscience et sans les faire travailler pour autant. J’ai connu la crise de la presse, l’augmentation du papier, la diminution des publicités, les licenciements, le montant des piges photo resté figé pendant de trop longues années jusqu’à diminuer depuis quelques années pour différentes raisons comme la baisse des budgets photo, la baisse du nombre de tirages des journaux. J’ai connu la reprise de la presse par des hommes d’affaires qui ont trouvé normal de différer le paiement des factures de plusieurs mois voire d’un an ou deux parfois… J’ai connu l’arrivée des ordinateurs, les recherches qui se font en quelques clics, les journaux en ligne et les photos sous-payées comme parfois l’équivalent de 0,30 € et des directions qui voulaient imposer des fotolia and co avec une grosse préférence pour les photos libres de droits…avec toujours l’idée de gratuité qui l’emporte sur la qualité et là je pense sincèrement que les photographes et les agences n’ont pas su prendre le virage, ils auraient dû imposer des tarifs décents. J’ai connu à ce moment-là le début des forfaits entre certaines agences et les journaux ce qui a provoqué la fermeture de plusieurs structures. Il aurait fallu une action collective mais certains ont privilégié leurs propres intérêts, c’était et c’est toujours aux plus offrants pour le plus grand plaisir des groupes de presse ….J’ai connu les photographes qui partaient en commande avec un seul film pour des raisons financières le plus souvent. Aujourd’hui les photographes hommes ou femmes sont nombreux et je les trouve plus talentueux avec comme première raison le numérique qui permet de multiplier les prises de vue, de travailler sans lumière, à grande vitesse etc …alors je m’étonne parfois de voir de mauvaises photos ou de mauvais reportages. il y aura toujours celles et ceux qui feront la différence avec leur regard, leur angle journalistique et leur sensibilité, le matériel ne fait pas tout mais je me demande souvent si les bons photographes d’autrefois ne seraient pas noyés dans la masse aujourd’hui. Depuis quelques années les photographes subissent de plein fouet la crise de la presse et la Covid est une sorte d’achèvement pour certaines et certains mais le point commun entre mes débuts et aujourd’hui c’est que les photographes qui s’en sortent sont peu nombreux et encore moins nombreuses et sont malheureusement toujours les mêmes. INFORMATIONS PRATIQUES ven07aou(aou 7)10 h 00 minven25sep(sep 25)18 h 00 min3ème édition Les Femmes s'exposent OrganisateurLes Femmes s'exposent Détail de l'événementPhotographe : la profession subit violemment depuis des années la crise de la presse et ce qui en découle – les budgets en chute libre, les commandes en baisse, les Détail de l'événement Photographe : la profession subit violemment depuis des années la crise de la presse et ce qui en découle – les budgets en chute libre, les commandes en baisse, les tarifs de plus en plus bas, les paiements qui traînent honteusement en longueur… Photographe : une profession de plus en plus précaire, donc, et des situations préoccupantes. La crise du Covid-19 parachève le tableau et laissera un grand nombre de professionnel(le)s sur le carreau. Il est actuellement presque impossible de travailler ; les commandes et les départs pour l’étranger sont annulés ; les paiements restent en attente. Beaucoup n’ont plus de revenus. Le monde de la photo est en souffrance. Le confinement renforce les inégalités. L’absence des femmes photographes dans certains médias est alarmante. Et puis, dans cette période, les femmes, mères célibataires ou non, sont, comme trop souvent encore, les premières à gérer l’intendance, les enfants, leurs devoirs, etc. Rares sont les instants pour s’investir dans le travail et explorer de nouvelles pistes. Je rêvais d’une année 2020 ronde et généreuse, mais les conséquences de la crise du Covid-19 seront catastrophiques. Elles le sont déjà. Photographe : une profession dont l’avenir est plus que jamais en danger. Le monde entier est impacté par le virus. Plusieurs festivals ont dû annuler leur édition 2020, nous pensons à eux. Mais nous avons à cœur de maintenir, pour sa troisième édition, le festival « Les femmes s’exposent » : les expositions sont en extérieur et nous espérons, évidemment, que le déconfinement progressif nous permettra de revoir le public cet été. Le festival continue sur sa lancée, convivial, proposant toujours diverses écritures photographiques pour révéler la créativité des femmes photographes professionnelles. Les expositions toucheront, nous l’espérons, un large public, mais aussi des amateurs avertis et des professionnels. Ce festival ne s’est pas construit en opposition aux hommes et à nos confrères. Il existe pour tenter de réparer, compenser le manque de visibilité des femmes. Et susciter de nouveaux talents. Pour plus d’égalité, pour permettre que vive la pluralité des regards qui enrichit chacun. Béatrice TUPIN Présidente du festival Photo : © Nadia Ferroukhi Dates7 Août 2020 10 h 00 min - 25 Septembre 2020 18 h 00 min(GMT+00:00) OrganisateurLes Femmes s'exposentLearn More CalendrierGoogleCal Marque-page0
L'Invité·e Carte blanche à Pierre Ciot : Pourquoi fait-on des photographies ? Pour sa quatrième carte blanche, notre invité de la semaine, le photographe reporter Pierre Ciot, revient sur trois événements qu’il a couverts, ...
L'Invité·e Carte blanche à Pierre Ciot : Chronique de 50 ans de photographies Pour sa troisième carte blanche, notre invité de la semaine, le photographe reporter, Pierre Ciot revient sur ses 50 ans de carrière. ...
Evénements Les Franciscaines – Deauville : Panorama de l’œuvre de Sebastião Salgado Dans le cadre de l’Année du Brésil, l’exposition consacrée à Sebastião Salgado crée l’évènement aux Franciscaines à Deauville. Artiste majeur d’une grande ...
L'Invité·e Coups de Cœur de Pierre Ciot : le Printemps Photographique de Pomerol et Mélanie-Jane Frey
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria)
Festival Circulation(s) #15 : Entretien avec Clara Chalou, direction artistique, collectif Fetart 7 jours ago
Sensibilités partagées à la Galerie Echo 119. Rencontre avec Salomé d’Ornano et Kinuko Asano 7 avril 2025
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 26 mars 2025
Masterclass Oeildeep : « Syncopée Méditerranée / Marseille », une série de Pierryl Peytavi 4 avril 2025
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 6) 31 mars 2025
Art Brut d’Iran à la Halle Saint Pierre, entre traditions millénaires et cosmogonies contemporaines 4 jours ago
Entretien avec Nele Verhaeren, Art Brussels, 41e édition : Un programme artistique très exigeant ! 7 jours ago