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Partager Partager Actu Art ContemporainOtherSide Mutations/Créations #4 : le Centre Pompidou pour les geeks ! Marie-Elisabeth De La Fresnaye20 mars 2020 Temps de lecture estimé : 5minsChaque année, le Centre Pompidou se transforme en laboratoire de la création et de l’innovation à la frontière des arts, de la science, et de l’ingénierie et réunit des artistes, des ingénieurs, des scientifiques et des entrepreneurs autour de grands enjeux mêlant le vivant et la prospective. Mutations/Créations 4 se penche sur le deep Learning et les sciences cognitives, dessinant un paysage aussi envoutant que déroutant où le son mêlé à l’image suscite effroi et fascination chez le regardeur. « Neurones, les intelligences simulées » “L’exposition que l’on pourrait appeler : ces data qui nous gouvernent, s’organise autour de cinq grands axes de recherche, définis par des champs de références historiques sous forme de graphes mettant en correspondance la chronologie des innovations et des créations. Ils dessinent une généalogie de la simulation de l’intelligence. Un premier graphe s’attache aux représentations historiques du cerveau, à travers une cinquantaine d’images. Les publics peuvent y voir des représentations du cerveau à toutes les époques, et notamment à la Renaissance, des gravures ou des dessins. Mais aussi un vrai cerveau dans le formol, et la Tête mécanique, de Raoul Hausmann. Cette œuvre préfigure l’idée de la mécanisation de la pensée. Un second graphe souligne l’intérêt constant des innovateurs du domaine computationnel pour la logique du jeu (échecs, go, etc.), et sa transcription à travers des arbres de décision. Nous présentons par exemple les arbres de décision de Deep Blue, le premier superordinateur spécialisé dans les jeux d’échecs conçu par IBM, et qui gagne contre le champion Garry Kasparov en 1997. C’est là un vrai point de rupture, le moment tant attendu par les chercheurs depuis près d’un siècle, où l’intelligence de la machine aurait dépassé celle de l’homme… Et puis nous présentons les recherches de DeepMind, la société britannique spécialisée en intelligence artificielle du neuroscientifique Demis Hassabis, rachetée par Google, qui a créé le programme AlphaGo. Ils développent également le jeu en ligne StarCraft par exemple, bien connu des gamers. Ensuite, l’exposition s’attache à raconter l’essor de la cybernétique et du développement de robots mobiles interagissant avec leur environnement. Nous avons appelé ça le cyberzoo, soit une collection de représentations d’animaux cybernétiques, inventés par Norbert Wiener ou Claude Shannon notamment, qui sont en réalité les premiers robots. Des coccinelles, des souris, un renard électronique… Nous avons omis volontairement les robots anthropoïdes, car trop synonymes de fantasme de la dépossession des facultés de l’homme par la machine. Le quatrième graphe sur l’extension de l’esprit rend compte de la simultanéité des recherches militaires et artistiques sur les facultés cognitives. On pourra voir notamment des œuvres psychédéliques de Richard Aldcroft, le casque Mind Expander du groupe viennois Haus-Rucker-Co, ou les travaux du musicien Alvin Lucier. Quant au dernier graphe, consacré aux classifications de la connaissance sous forme d’arbres et de schémas des réseaux de neurones, il montre l’importance de l’histoire des simulations statistiques et de la logique dans le déploiement de l’intelligence artificielle”. Frederic Migayrou, commissaire. Jeremy Shaw Phase Shifting Index L’exposition présente un projet immersif inédit, flirtant avec la science-fiction et les cultures alternatives. L’entreprise de Shaw se situe à la conjonction de plusieurs questionnements contemporains qui agitent tout autant la philosophie, l’anthropologie et la sociologie, les sciences, notamment les sciences cognitives et les neurosciences, et enfin, les dernières avancées technologiques comme les bionanotechnologies. Son œuvre s’affirme comme une tentative plastique et sonore pour rendre compte de ces multiples développements de la recherche, tout en les propulsant dans un champ fictionnel, flirtant avec la science-fiction et les cultures alternatives. Cette première grande exposition muséale s’inscrit dans la suite de sa série Quantification Trilogy dont le Centre Pompidou a acquis la vidéo Liminals en 2017, après sa présentation à la Biennale d’art de Venise en 2017. À l’entrée de l’exposition, le public découvre des photographies kaléidoscopiques reprenant des images de transes religieuses ou festives soumises à un processus d’éclatement et de fragmentation. À ces photographies produites pour l’exposition s’ajoute une grande installation conçue spécialement pour la Galerie 3, Phase Shifting Index. Cette œuvre visuelle et sonore apparaît comme l’acmé et la synthèse des installations et recherches précédentes de Shaw, tout d’abord par l’ambition d’une immersion plus intense encore du spectateur. Pénétrant dans une vaste salle par une longue rampe provoquant un sentiment claustrophobique, le visiteur se retrouve en hauteur sur des gradins qui surplombent quelque peu l’espace plongé dans le noir où, sur sept écrans suspendus, sont diffusés sept films montrant des groupes de danseurs semblant provenir d’époques différentes exécutant des mouvements de type rituels et cathartiques jusqu’à se synchroniser dans un moment d’extase collective sur une seule et même bande sonore et visuelle. Christine Macel, commissaire. En attendant la réouverture des expositions suite aux mesures sanitaires exceptionnelles, nous souhaitons continuer à soutenir les musées, les galeries en leur offrant une visibilité pendant cette difficile période. INFOS PRATIQUES : Neurones, les intelligences simulées Jeremy Shaw Jusqu’au 20 avril 2020 Centre Pompidou Galerie 4 Place Georges-Pompidou 75004 Paris https://www.centrepompidou.fr/ Marque-page0
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