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Carte blanche au galeriste Thierry Bigaignon, Collectors Confidential

Lovers Recline 1965 © Harold Feinstein / 15.000€
Temps de lecture estimé : 3mins

Il est mille et un sujets que je pourrais aborder en tant que galeriste, en premier lieu desquels mes coups de coeur artistiques évidemment. Mais comme galeriste j’ai la chance de pouvoir souvent exposer moi-même ces coups de coeur. Le meilleur moyen de les découvrir est donc encore de venir à la galerie !
Il me tient plus à coeur d’évoquer aujourd’hui l’une des questions qui est au centre de ma réflexion depuis de longues années déjà, à savoir, le marché de l’art.

Ralph Gibson m’a dit un jour au détour d’une conversation : « Il y a eu le temps des galeries, puis est venu celui des ventes aux enchères, et désormais nous sommes dans le temps des foires. La vraie question est de savoir ce qu’il y aura après ». Et je n’ai de cesse d’y réfléchir. Non seulement je ne peux me résoudre au fait que les foires auraient tout pouvoir sur le marché de l’art, mais je ne peux également m’empêcher d’essayer d’imaginer et donc d’anticiper ce que sera le marché de demain.

La première réponse qui vient à l’esprit lorsqu’on y réfléchit un tant soit peu, c’est évidemment Internet. Depuis quelque temps, nombreuses sont les tentatives de créer un marché ou de faire basculer une partie du marché vers le commerce en ligne. Bien que certaines de ces tentatives soient à la fois intéressantes, variées et pour certaines, couronnées de succès, force est de constater que ce marché en ligne n’a pas encore exploser et qu’il est encore loin de rentrer totalement dans les moeurs.

Ces tentatives, parmi lesquelles on peut citer au moins Artsy et Artsper, sont avant tout basées sur l’idée d’un « supermarché de l’art » où la logique quantitative prime, car comme dans un supermarché, il convient alors de proposer le plus de références possibles ! J’ai pour ma part pensé qu’il était plus intéressant de prendre le contre-pied de cette logique de supermarché lorsque j’ai créé « Collectors Confidential » (www.collectorsconfidential.com). Il s’agissait là d’une démarche qui visait en premier lieu à montrer qu’Internet n’est pas forcément synonyme de quantité, mais qu’on peut véritablement mettre l’accent sur la qualité, en s’appuyant même sur l’idée de la rareté.

Je pense en effet que c’est sur cette rareté qu’il faut miser, car si Internet offre à chacun l’avantage unique de pouvoir accéder à tout moment et en tout lieu à une offre artistique diverse, être le sésame donnant accès à des oeuvres rares serait un atout supplémentaire. Je continuerai ces prochains mois à approfondir cette réflexion dans les faits et j’invite d’ailleurs toutes celles et ceux qui veulent y contribuer à me contacter !

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