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Les 4 lauréates du festival Les femmes s’exposent dévoilées

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La première édition du festival « Les femmes s’exposent » s’est inaugurée le week-end dernier, et à cette occasion, les noms des ses 4 lauréates ont été dévoilés. Le Grand Prix sur la condition des femmes a été remis à Anne Kuhn pour sa série « Héroïnes », le Prix OBS récompense Amélie Landry pour son projet « Cité vigilante », Stéphanie Buret obtient le Prix Nikon de la révélation photographique sur l’environnement et enfin Leslie Moquin reçoit le Prix SAIF du regard artistique sur la ville dans tous ses états avec Shanghai Cosmetic.

« Héroïnes » d’Anne Kuhn / Grand Prix sur la condition des femmes

Est-on jamais libre ? La liberté est-elle relative à nos contraintes, nos choix, nos erreurs, notre expérience ? Certaines héroïnes de la littérature nous donnent à réfléchir. Subordonnées à un monde masculin, victimes de leur condition ou de l’époque, mais aussi en proie à leurs propres tourments, nombres d’entre elles ne peuvent influer sur le cours de leur existence. A travers la photographie, Anne Kuhn modifie leur destin, ramène leur histoire dans un contexte actuel. Nombre de questions surgissent alors : « Comment s’affirmer en toute indépendance ? », « Qu’attendre au juste ? », « Quelle issue face au dépit ? »… Elle a posé ces questions à d’autres femmes en les incarnant dans ces héroïnes et nous interroge ainsi sur notre liberté.
https://www.annekuhn.fr/heroines

« Cité vigilante » d’Amélie Landry / Prix OBS

Au cours d’un précédent projet – Les Chemins égarés – qui m’a amenée à sillonner le territoire français, j’ai été a plusieurs reprises frappée par une série d’interpellations : des anonymes me demandaient de justifier ma présence dans l’espace publique.
Dans cet espace qui a priori appartient à tous, une personne qui n’est pas en mouvement, est – peut-être – suspecte. Suspecte d’être là, sans activité claire et identifiable. L’espace publique se limiterait-il à un espace de circulation ?
Cette forme de contrôle, je l’ai également expérimenté en traversant des quartiers d’appellation « Voisins Vigilants ». Cette fois, sans interpellation, c’est moi qui me sentais suspecte, dans un léger malaise.
« Cité Vigilante. Le nouveau contrôle citoyen » propose d’interroger ces dispositifs et la position des citoyens qui s’engagent dans ce type de surveillance. On ne verra pas dans les images des forcenés ou des paramilitaires… Mais des hommes et des femmes qui nous sont familiers. A cette nuance près, qu’on ne peut plus les qualifier de « simples citoyens » », ils sont désormais des intermédiaires au maintien de l’ordre.
http://www.amelielandry.com

« A la recherche du Paradis Blanc presque perdu » de Stéphanie Buret / Prix Nikon de la révélation photographique, sur l’environnement

Face aux mythiques sommets et glaciers des Alpes suisses – qui fondent à vue d’oeil-, les touristes internationaux se pressent par centaines. Les technologies modernes les emmènent au « Paradis » en quelques minutes chères payées.
Sur ces hauteurs, on découvre des « non-lieux » dont fait référence Marc Augé, des espaces où « l’individu s’éprouve comme spectateur sans que la nature du spectacle lui importe vraiment. Comme si le spectateur en position de spectateur était à lui-même son propre spectacle. »
Téléphériques high-tech, ponts suspendus, restaurants, vitrines, musées, spectacles et installations à sensations transforment le paysage des cimes en un Disneyland unique.
A l’heure du dérèglement climatique, le fantasme d’une vie en harmonie avec la nature et la recherche d’espaces purs attirent. Cette tension dramatique sublime le « Paradis » presque perdu ; le désenchantement fait place à la quête éperdue, à la mélancolie proustienne.
http://www.stephanieburet.com/site/fr/projects/a-recherche-paradis-blanc-presque-perdu/

« Shanghai Cosmetic » de Leslie Moquin / Prix SAIF du regard artistique sur la ville dans tous ses états

À Shanghai les phénomènes esthétiques semblent intégrés à l’univers de la production, de la commercialisation et de la communication. Partout sont diffusées des images du bonheur, de la beauté, d’une nature épanouie : sur les écrans qui parcourent les tunnels du métro, sur les façades à LED des buildings, sur les tablettes et les smartphones que tout le monde possède.
Dans le même temps, les notions de compétition, d’efficacité, de mobilité, de vitesse, de performance sont au cœur de la dynamique sociale. « Shanghai Cosmetic » traduit mon expérience de cette ville, marquée par ses excès, son exubérance, son bruit, sa pollution. Cette série joue le mimétisme esthétique de la saturation visuelle et l’image révèle autant l’artifice que la fascination qu’il exerce.
http://www.lesliemoquin.com/shanghai_cosmetic.html

A LIRE : 
> Les femmes s’exposent à Houlgate (1ère Partie)
> Les femmes s’exposent à Houlgate (2nd Partie)

> Les femmes s’exposent : un nouveau festival photographique sur la côte Normande

INFORMATIONS PRATIQUES
Les femmes s’exposent
Festival dédié aux femmes photographes professionnelles
Première édition. Houlgate (14).
Du 8 juin au 16 juillet 2018. (Entrée Libre)
http://www.lesfemmessexposent.com

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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