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Mali Twist* par Malick Sidibé à la Fondation Cartier

Temps de lecture estimé : 4mins

« Nuit de Noël » fait partie des 100 photographies les plus influentes de l’histoire d’après Time magazine, Malick Sidibé en est l’auteur, témoin captif de ces fêtes, l’Œil de Bamako qui s’est éteint l’année dernière, revit sous la magie de 250 clichés rassemblés par André Magnin qui le découvre et Brigitte Ollier à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

L’effervescence bamakoise des années 1960-70

Des portraits d’un âge d’or révolu, d’une atmosphère insouciante et joyeuse de l’après indépendance bamakoise quand la jeunesse découvre le twist, rock, rumba, madison, habillée pattes d’eph ou mini jupes pour avoir la classe et fréquenter le meilleur club ! Surprises party ou « bals poussière » Malick devient incontournable. Euphorie du samedi soir qui se prolonge le dimanche pendant les grosses chaleurs, au bord du fleuve Niger, « les garçons apportant des électrophones à piles et des disques, on faisait du thé, on se baignait, on dansait en plein air. Je faisais beaucoup de photos à l’improviste, ça me plaisait beaucoup »confiait -il.
Alors que son ainé Seydou Keita s’adresse à une clientèle privilégiée et élégante, Malick Sidibé s’attache plutôt aux classes moyennes et populaires plus décomplexées.

Studio Malick

« Peu d’accessoires dans le studio, mais chacun est libre d’apporter ce qui lui convient – moto, mouton, balafon.. Un tabouret, un sol en lino. A l’arrière plan, un tissu tendu (..) et puis le silence. « C’est l’esprit qui prend la photographie. Il faut de la confiance et du bonheur ». « Je n’aime pas la tristesse en photographie ».

Fils de paysan peul, né en 1935 à Soloba, petit village au sud de Bamako rien ne prédisposait Malick a un tel destin. Formé par Gérard Guillat, dit « Gégé la pellicule », l’apprenti portraitiste se lance et se déplace à bicyclette puis à solex pour courir d’une fête à l’autre. La suite fait partie de la légende et il est le premier photographe africain à recevoir, entre autres, le prestigieux prix Hasselblad, puis le Lion d’Or à la Biennale de Venise. Vibrant hommage dans ce bel espace de la fondation à partir du plus vaste ensemble de tirages d’époque développés par le maitre dans son modeste studio, d’une trentaine de portraits inédits montrés pour la première fois, ainsi qu’une sélection de pochettes destinées à ses archives de reportages de soirées.

Catalogue publié pour l’occasion aux Éditions Xavier Barral,sous la direction d’André Magnin en collaboration avec Brigitte Ollier.

*Le titre de l’exposition, Mali Twist, fait référence à la chanson éponyme du chanteur et guitariste malien Boubacar Traoré, sortie en 1963.

Autour de l’expo :

Le Studio Photo #Studio Malick
Installé dans la grande salle et réalisé par Constance Guisset, il rappelle le studio rue 30, angle 19 dans le quartier de Bagadadji à Bamako. Les visiteurs sont invités à prendre la pause avec leur smartphone.

Playlist
Bande son de l’exposition conçue par Manthia Diawara et André Magnin.
Des œuvres du peintre congolais JP Mika et du sculpteur ghanéen Paa Joe créées tout spécialement pour l’occasion illustrent l’influence de Sidibé sur toute une génération d’artistes.
Enfin un documentaire « Dolce Vita Africana » signé Cosima Spender, projeté en continu, montre le quotidien de Malick à Bamako et Soloba.

Soirées nomades
• Vendredi 10 Novembre 20h30
Omar Victor Diop & Adama Paris – Défilé / installation
Dakar-Bamako Express
• Lundi 27 Novembre 20h
Toumani Diabaté – Concert
Du Passé au présent, pour le futur
• Lundi 4 Décembre 20h
Songhoy Blues – Concert
Résistance
• Du Mardi 12 au Vendredi 15 Décembre
Yaya Coulibaly – Marionnettes
Carte blanche (…)

Activités jeune public : parcours en famille, ateliers..

INFOS PRATIQUES :
Exposition Malick Sidibé,
Mali Twist
Jusqu’au 25 février 2018
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261, boulevard Raspail
75014 Paris
Plein tarif : 12€ / Tarif réduit : 8€50
https://www.fondationcartier.com

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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