Cette nuit la lune était pleine. Elle accouche d’une photographie de Fabien Voileau et d’une poésie de Thomas Deslogis pour accompagner cette nuit d’un berceau de lumière.
Le pouvoir d’évocation d’un paysage états-unien est toujours d’une puissance formidable. Culture globalisée oblige, les références picturales, d’un art à l’autre, étant aujourd’hui aussi populaires qu’infinies. La fâcheuse et récente tendance à y voir Trump dès que l’esprit met un pied là-bas ne doit évidemment pas sur-nager l’image, l’élection du bonhomme n’était que la conséquence d’un des éléments qui font que ces décors sont uniques.
Tel que celui de Palm Springs, Californie, photographié par Fabien Voileau le 12 mars dernier. Typique, presque vide quand on le voit pour la première fois, mais noyé sous les symboles dès lors qu’on le regarde.
On dirait nous, me suis-je dit en écrivant le poème ci-dessous et me dis-je encore en y pêchant ce making-of. On dirait cet hôtel intérieur (les hôtels américains, ce ne peut pas être un hasard, sont d’ailleurs ce qu’on fait de plus salement introspectif), cet endroit que l’on cache à soi-même sous un ciel gris, et où l’on fourre tout ce qu’on a de plus vrai, de plus simple.
Ce seul endroit où nos secrets, soudainement ni beaux ni laids, demeurent en paix après tempête.
La photographie présentée est extraite de la série « La Californie » de Fabien Voileau.
Seizième assemblage de fragments donc à retrouver ici.
Pleine Lune est une publication du studio Hans Lucas, à chaque pleine lune, elle associe une photographie d’une ou d’un de ses membres à un poème de Thomas Deslogis. Le magazine en ligne est née d’une collaboration entre Caroline Cutaia, Thomas Deslogis et Wilfrid Estève.
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