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Partager Partager OtherSide Rencontre avec Jeanne Briand en pleine préparation du Salon de Montrouge Marie-Elisabeth De La Fresnaye18 avril 2017 Temps de lecture estimé : 7minsRemarquée (et primée) à l’exposition des Félicités 2016 des Beaux Arts de Paris, Jeanne Briand a depuis tracé son chemin en France et à l’international et retenu l’attention à plusieurs reprises. Elle est sélectionnée pour le prochain Salon de Montrouge. Je la retrouve à l’exposition collective « Variables » à la galerie Backslash, elle a répondu à nos questions. 9 lives : Pourquoi ce fil rouge et cette matière de prédilection qu’est la sculpture en verre soufflé ? Jeanne Briand : C’est un projet qui m’a emmenée vers cette matière quand j’avais 18 ans (Random Control). À ce moment-là je m’intéressais beaucoup à la notion de matrice et de genèse. Je cherchais à tisser des liens entre artisanat et technologie génétique, en rejouant certains codes. J’ai donc cherché un artisan verrier, spécialisé dans la fabrication d’alambics de laboratoire qui serait à même de souffler mes dessins dans le verre des tubes à essais laborantins. Puis, j’ai assisté un autre maître verrier quelques mois plus tard. Et à partir de là, j’ai toujours flirté avec cette matière de près ou de loin. Maintenant je souffle mes propres pièces depuis 2 ans, sous la direction de Simon Muller, un maître verrier nantais. J’aime la façon dont la lumière traverse cette substance ou qu’elle rejoue ses contours. Cette matière a une charge optique et sonore. C’est le verre qui a introduit la substance sonore dans mon travail. Et aujourd’hui c’est le son qui introduit la couleur dans mes sculptures qui étaient restées immaculées jusque-là. Je m’intéresse notamment au cercle chromatique proposé par Newton en 1704, qui mettait en lumière les liens entre son et couleurs. Un projet m’emporte toujours vers un autre par déviation. Et ce sont souvent les ratés et les maladresses qui assurent une continuité… D’ailleurs je crois que les formes de verre se dirigent en ce moment vers les vibrations du cuivre. M. : Félicitée des Beaux Arts de Paris, quelles rencontres ont été déterminantes dans votre choix et vocation artistique ? J. B. : Je ne sais pas… Plus jeune, ma mère nous transformait ou nous vieillissait avec mon frère pour ses essais de maquillage effets spéciaux. Je me disais alors qu’on pouvait façonner ce qui nous entourait ou faire et défaire ce qu’on voyait, et donc par extension, donner forme à des idées ou des visions. Ensuite, des livres comme Le meilleur des mondes (1932) de Huxley, Bleuet (2009) de Maggie Nelson, les films de Cronenberg ou Ghost in the Shell (1995, adapté du manga de Masamune Shirow), m’ont amenée à penser des correspondances entre le fond et la forme. Adolescente, je me suis retrouvée au milieu d’une exposition de Lee Ufan, l’un des fondateurs du mouvement Mono-Ha, ça a été mon premier choc esthétique en terme de mise en espace et des rapports de force qu’il y mettait en oeuvre. Puis, plus tard j’ai découvert le verre, et je me suis retrouvée face à une des rares représentations de Harry Partch au Red’Cat de Los Angeles lorsque je résidais au California Institue of the Arts. J’ai découvert son oeuvre et son parcours. Ça a été déterminant. M. : Que représente pour vous l’opportunité d’être exposée à ce moment de votre parcours par la galerie Backslash ? J. B. : Une exposition me donne toujours une forte impulsion génératrice et productrice. La carte blanche que nous a offerte la Backslash Gallery m’a permis de montrer et de tester mon travail dans un nouveau lieu, avec une grande liberté. C’est un très bel espace dirigé par deux galeristes, Séverine de Volkovitch & Delphine Guillaud, totalement investies dans leur projet et très à l’écoute des artistes qu’elles invitent (même très jeunes). M. : Vous tissez des liens entre matière visuelle et sonore, à quelles influences renvoient votre esthétique ? J. B. : Vous voulez parler du projet Gamète Glass ? J’appréhende la sculpture comme un lieu d’expérimentation, de détournements et de flux avant tout. Je fais des formes et donc des ensembles, que j’assemble et compose. Les vibrations d’une matière comme le verre peuvent produire une nouvelle substance, sonore par exemple. Par ailleurs, des éléments manufacturés récupérés et ré-utilisés à contre emploi peuvent devenir des éléments de composition formels sans aucune obligation de réelle utilité fonctionnelle. Gamete Glass est un projet sculptural protéiforme qui se développe autour de ces notions. Les gamètes de verre soufflé (cellules reproductrices transgenres) sont ici produites et productrices. Je les ai façonnées pour qu’elle produisent chacune un son une fois en studio d’enregistrement. Augmentées de micros spécifiques, elles fusionnent entre elles par leur ADN sonore lorsque je souffle dedans afin de générer une nouvelle matière audible. Ensuite, cette substance sonore redevient tangible, c’est à dire gravée dans les sillons d’un vinyle translucide – un objet. Au moment de l’exposition, les « gamètes cyborgs » augmentées de plugs USB / XLR constituent une forme d’ensemble, une gestalt à demi fonctionnelle et fictionnelle, qui interroge le regardeur sur l’artifice ou l’existence réelle de ces formes animées. J’aime jouer avec ces ambivalences et questionnements. J’aime aussi la poésie des choses inutiles et simplement là… Les “gamètes” redeviennent de simples sculptures et les câbles usb/xlr des éléments de composition, comme des lignes noirs sur fond blanc, qui viennent dessiner un ensemble, un tout. Tout ça donne une texture futuriste à l’esthétique de mon travail. Je suis très influencée par les desseins d’anticipation qui nourrissent mon imaginaire plastique. À travers la fiction d’anticipation, l’humain se regarde et s’augmente. Il se projette. C’est un saut dans le vide qui rejoint nos désirs d’augmentation et d’immortalité. Notre mortalité est un repère temporel et existentiel fondamental. Pourtant nous voulons absolument y renoncer. Il n’y a pas d’anticipation sans origine comme il n’y a pas de technologie multimédia sans artisanat. L’idée de manipuler tout cela de manière transversale me captive énormément. Finalement je trouve peu d’intérêt à utiliser de nouveaux médiums sans rejouer les codes d’un héritage séculaire. Il est difficile de parler aujourd’hui de « naturel vs synthétique » étant donné que nous avons construit notre monde à la charnière entre ces deux notions. J’aime penser une esthétique à demi cyborg. Une sorte de fausse anticipation par ce qu’au final je ne fais que reprendre les codes préalablement établis pour les distordre. Un genre de Néo-future déjà Has-Been : tous ces câbles USB dont je me sers sont déjà bien has-been dans la course High-Tech, vous voyez ! M. : Sélectionnée pour le prochain Salon de Montrouge, un nouveau tournant, comment allez vous organiser votre proposition ? J. B. : Au mieux.. enfin on essaie. Venez voir ! ACTUALITÉS : • Avril 2017 > Variables, exposition collective Exposition clôturée (jusqu’au 8 avril 2017) Backslash Gallery 29 Rue Notre Dame de Nazareth 75003 Paris > Sans titre vol.3 : Nothing to hide, exposition collective Jusqu’au 14 mai 2017 sanstitre2016 Project Space 45, Quai De La Tournelle 75005 Paris > Nos Multiples Jusqu’au 6 mai 2017 Galerie Dilecta 49 Rue Notre Dame de Nazareth 75003 Paris > 62e Salon de Montrouge du 26 avril au 27 mai 2017 Beffroi, Montrouge • Mai 2017 > GameteGlass Pavilion(s) Du 18 mai au 2 juin 2017 Shuttle-19 project space, Paris > InnerMatter Du 24 mai au 24 juin Super Flat project space, Paris, • Juin 2017 > Le nid, l’oeuf et la poule, exposition collective A partir du 2 juin 2017 DOC!, Paris > Echo Chamber Du 9 juin au 31 août 2017 Lūznava Manor Rēzeknes Arts Center, Riga, Lettonie > Echo Chamber Du 17 juin au 27 juillet 2017 South Dublin Arts Center, Dublin, Ireland > Echo Chamber Du 24 juin au 5 aout 2017 Gantner Multimedia Arts Center, Belfort, France http://jeannebriand.com Marque-page0
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