Carte blanche à Lise Bruyneel : Litterature et photographie – La photographie comme objet de fiction 9 heures ago
Anna Katharina Scheidegger, lauréate de la 5ème édition du programme de Résidence Picto Lab / Expérimenter l’image 9 heures ago
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 6 jours ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 6) 1 jour ago
Salon du dessin 2025, Galerie Larock-Granoff : Interview Gabrielle Larock « Donner la parole aux femmes fait partie de ma ligne directrice » 4 jours ago
Interview Stéphanie Pécourt, Centre Wallonie Bruxelles : « Un manifeste dissident pour un cosmopolitisme renouvelé. » 25 mars 2025
Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsPortrait d’enfance de Lise Bruyneel, 1989 © Jean Frère Cet hiver, la Galerie Les Filles du Calvaire invitait Lise Bruyneel pour curater l’exposition transversale « Dans tes brumes » mêlant photographie, littérature et musique autour des œuvres de 9 photographes belges. Que vous ayez vu l’exposition ou non, on vous propose de jouer les prolongations toute la semaine avec notre nouvelle invitée Lise Bruyneel, Fondatrice de La fabrique des regards, laboratoire créatif qui explore les interactions entre images et musique. Dans ses cartes blanches, elle partagera avec nous tout son univers, mais aujourd’hui découvrons-là à travers son portrait chinois. Lundi matin, dans un café plein de vinyles et de bonnes vibes, c’est l’heure de ma réunion hebdomadaire avec moi-même. Chaque lundi, le feedback de celle d’avant, le planning de celle qui arrive. Prendre le temps de réfléchir quelques minutes. J’étais qui encore ? Qu’est-ce que c’est que cet enchevêtrement de projets sur la table ? A-t-il un sens quelconque ? Justement, aujourd’hui, c’est la question que me pose 9 Lives, donc je peux creuser. Des années d’hésitations entre le visuel et le sonore m’ont incitée à explorer des chemins de traverse, à inventer des métiers qui n’existent pas forcément. Après avoir étudié le violoncelle à Bruxelles et à Berlin, j’ai commencé ma vie active en tant que violoncelliste — de soliste devant un grand orchestre à chambriste en petit comité, en passant par l’expérience ultime du son, calée au milieu de l’orchestre. Puis, trop tôt, une blessure, définitive, qui m’oblige à arrêter cette première vie et me poser la question douloureuse : et maintenant ? D’autres études, histoire de l’art à Bruxelles et Rome puis un démarrage dans le lieu historique de mélange entre musique et arts visuels : l’opéra. Ce sera comme dramaturge, de texte d’abord, puis enfin d’images, surtout à l’Opéra de Paris. Mon métier ? Ecouter de la musique, et imaginer un univers visuel qui pourrait inviter le spectateur par la métaphore, chercher les images qui deviendront des affiches, brochures, programmes ou sites web. Uniquement avec des plasticiens et photographes, principalement contemporains. En 2009, j’ai fondé la fabrique des regards, un laboratoire créatif qui réfléchit à différentes combinaisons possibles de sons et d’images : au-delà du monde de l’opéra, il était temps d’en explorer d’autres. Je travaille surtout comme dramaturge de l’image et iconographe dans l’édition et la communication pour les arts de la scène (tout ce qui est musical, donc danse, concerts, festivals et opéra, de la Ruhrtriennale à l’Opéra de Paris, j’y reviendrai cette semaine). Mais, en édition, on est toujours prêts bien avant la première d’un spectacle, et je voulais renouer avec la scène. A force d’admirer les performances de VJ électro, j’ai appris leur technique et l’ai transposée vers le classique. Avec des projections en mapping, sur des textures singulières, du mixage en live, c’est aujourd’hui l’activité qui monte, tout comme la demande de concerts augmentés ou immersifs. Et puis autre chose s’est développé. J’avais été membre de Fetart puis Circulations, j’avais déjà travaillé à quelques expos, mais le silence des rues lié à la pandémie de 2020 a fait naître une autre envie, un projet photographique collectif en espace public : ce sera EXI(S)T, dans les rues de Bruxelles. Et puis, parce qu’il est si beau de placer l’art là où on ne l’attend pas et de le rendre accessible à tous, j’ai continué, avec Échappées belles, la Biennale du Condroz, Brussels, Dance ! J’en reparlerai. Le lien entre ces pratiques qui ont l’air tellement hétéroclites est l’interprétation créative. Qu’il s’agisse de mon ancien parcours de violoncelliste, de trouver quelle image transmettra le mieux un spectacle ou quel concept pourra parler au passant dans la rue, la démarche est similaire : me placer au service des créateurs et transmettre leurs œuvres au public, d’une manière créative et émotionnelle, souvent rythmée. Je viens d’assurer le commissariat de l’exposition Dans tes brumes à la galerie Les Filles du Calvaire qui, bien que située dans un lieu plus classique (la première fois que j’acceptais les murs blancs !), a déployé une expérience transdisciplinaire autour de 9 photographes belges, mêlant photographie, littérature et musique. J’en reparlerai aussi. https://www.lafabriquedesregards.eu/ Le portrait chinois de Lise Bruyneel Si j’étais une œuvre d’art : Ann Veronica Janssens, Green Yellow and pink, 2017. Si j’étais un musée ou une galerie : Un bon vieil accrochage en tapisserie comme au château de Chantilly ou à la Galleria Doria Pamphilj à Rome. S’il y a une oeuvre contemporaine au milieu c’est encore mieux (là, c’est souvent au KMSKA d’Anvers). Si j’étais un·e artiste (tous domaines confondus): un mélange entre Pipilotti Rist, Tacita Dean, Rebecca Horn, Birgit Jürgenssen et Fujiko Nakaya. Si j’étais un livre : Cartographie des nuages de David Mitchell. Si j’étais un film : Les Ailes du désir de Wim Wenders. Si j’étais un morceau de musique : Prélude de Parsifal de Richard Wagner. Si j’étais une photo accrochée sur un mur : celle qui se révèle toujours différemment — comme un Dirk Braeckman. Si j’étais une citation : « people will forget what you said, people will forget what you did, but people will never forget how you made them feel. » – Maya Angeloun Si j’étais un sentiment : l’inattendu. Si j’étais un objet : l’éventail en plumes d’autruche de ma grand-mère. Si j’étais une expo : L’Opéra, un chant d’étoiles, La Monnaie, 2000, commissariat Laurent Busine — mon inspiration pour le mélange entre art contemporain et opéra. Si j’étais un lieu d’inspiration : Une ambiance de nuit berlinoise du début des années 2000, mélange de musique, liberté, VJing, performances et arts visuels (les Tillmans au Panoramabar !). Si j’étais un breuvage : le gin de prunes de ma ruine, macéré pendant des mois, envolé en une soirée. Si j’étais une héroïne : mon voisin centenaire, mon modèle, mon héros. Si j’étais un vêtement : une jupe turquoise. CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉE • Carte blanche à Lise Bruyneel : Litterature et photographie – La photographie comme objet de fiction (mardi 1er avril 2025) • Carte blanche à Lise Bruyneel : Dans tes brumes (et d’abord, a Bruxelles, il ne pleut pas) (mercredi 2 avril 2025) • Carte blanche à Lise Bruyneel : Envahir L’espace Public. Projets Photographiques Collectifs Bruxellois (jeudi 3 avril 2025) • Carte blanche à Lise Bruyneel : Détourner la Photographie, Chasser les images. L’iconographie, ou l’écriture en Images (vendredi 4 avril 2025) INFOS PRATIQUES Galerie Les filles du calvaire17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris sam07déc(déc 7)11 h 00 min2025sam22fev(fev 22)18 h 30 minDans tes brumesExposition collective sous le commissariat de Lise BruyneelGalerie Les filles du calvaire, 17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris Détail de l'événementPhoto : Renée Lorie, Through binoculars, Série Shelter, 2020, Photographie analogique, impression numérique sur une sculpture. Courtesy Renée Lorie C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et Détail de l'événement Photo : Renée Lorie, Through binoculars, Série Shelter, 2020, Photographie analogique, impression numérique sur une sculpture. Courtesy Renée Lorie C’est une exposition qui parle de l’énergie d’une ville, de l’effacement et de l’oubli, du surgissement et de l’inattendu. C’est une exposition sur les conditions météorologiques de la disparition : un espace blanc, envahi par la brume, au sein duquel les visiteurs peuvent jouer à disparaître et rêver au monde qui continue sans eux. Alors que l’on nous somme perpétuellement d’être disponibles, c’est une exposition qui nous rend indisponibles. C’est une exposition où les artistes jouent eux aussi à s’absenter de leurs œuvres en intégrant dans leur processus de création le hasard et l’accident. C’est une exposition sur la frontière entre les arts, sur des photographies qui ressemblent à de la peinture et des peintures qui sont presque de la photographie, des photographies sur pierre, des photographies sans appareil, des photomontages aux ciseaux de corps volés dans des magazines. C’est une exposition où l’on utilise pour lentilles des bulles d’air vieilles d’un million d’années, où l’on ouvre grand la focale pour laisser entrer la lumière jusqu’à brûler le film. C’est une exposition qui se demande ce que nous emportons des paysages que nous avons regardés, ce que nous gardons des gestes de celles et ceux que nous avons aimés, ce qui demeure en nous du monde quand nous fermons les yeux. Face à l’urgence de la crise climatique, c’est une exposition qui interroge notre désir de reproduire l’image avec exactitude en étant incapables de préserver sa source. C’est une exposition qui nous confronte au spectre de notre propre disparition. C’est une exposition où la science flirte avec la science-fiction, qui nous plonge au coeur des océans et des glaciers, où la glace crée des dégradés de couleurs fabuleux, où des cartes postales apparaissent à la chaleur de nos mains, où l’on visite des îles fantômes et des communautés si petites que les relations humaines y semblent grossies à la loupe. C’est une exposition qui libère l’espace de stockage, qui laisse la place aux visiteurs pour recevoir les œuvres, qui ouvre l’expérience sensorielle aux odeurs et aux sons, qui fait apparaître des arcs-en-ciel, des images holographiques et autres mirages. C’est une exposition où le temps est nuageux et les températures légèrement au-dessus des normales saisonnières. Et d’abord, à Bruxelles, il ne pleut pas. L’exposition réunit le travail des photographes Dirk Braeckman, Julie Calbert, Katrien De Blauwer, Antoine De Winter, Renée Lorie, Stéphanie Roland, Dries Segers, Lore Stessel et Laure Winants, accompagnés de sons pianistiques brumeux et autres incursions transdisciplinaires. Dates7 Décembre 2024 11 h 00 min - 22 Février 2025 18 h 30 min(GMT-11:00) LieuGalerie Les filles du calvaire17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 ParisOther Events Galerie Les filles du calvaire17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 ParisLa galerie Les Filles du Calvaire, fondée en 1996 à Paris, a pour vocation de montrer et de défendre la création contemporaine. Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h30 Galerie Les filles du calvaire Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page0
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 6)
L'Invité·e Carte blanche à Lise Bruyneel : Litterature et photographie – La photographie comme objet de fiction Pour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine Lise Bruyneel – Fondatrice du laboratoire créatif La fabrique des regards, nous parle ...
L'Invité·e Carte blanche à Hervé Castaing : Destination Venise Pour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invité de la semaine, Hervé Castaing – fondateur de la galerie Mostra à Nantes, ...
L'Invité·e Carte blanche à Hervé Castaing : Destination Italie Pour sa troisième carte blanche, notre invité de la semaine, Hervé Castaing – fondateur de la galerie Mostra à Nantes, nous embarque ...
L'Invité·e Carte blanche à Nathalie Bocher-Lenoir : Des associations pour la reconnaissance des photographes
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria)
Carte blanche à Lise Bruyneel : Litterature et photographie – La photographie comme objet de fiction 9 heures ago
Anna Katharina Scheidegger, lauréate de la 5ème édition du programme de Résidence Picto Lab / Expérimenter l’image 9 heures ago
S’élever au milieu des ruines, danser entre les balles de Maryam Ashrafi par Brigitte Trichet (éditions Hemeria) 6 jours ago
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 6) 1 jour ago
Salon du dessin 2025, Galerie Larock-Granoff : Interview Gabrielle Larock « Donner la parole aux femmes fait partie de ma ligne directrice » 4 jours ago
Interview Stéphanie Pécourt, Centre Wallonie Bruxelles : « Un manifeste dissident pour un cosmopolitisme renouvelé. » 25 mars 2025
Anna Katharina Scheidegger, lauréate de la 5ème édition du programme de Résidence Picto Lab / Expérimenter l’image