Hervé Castaing, directeur de la galerie Mostra, est notre invité

Portrait d’enfance d’Hervé Castaing

Cette semaine, nous accueillons le photographe, scénographe et depuis 2024, fondateur de la galerie Mostra à Nantes, Hervé Castaing. Avec ce nouveau projet curatorial, notre invité met ses compétences au service de la narration pour construire des expositions qui racontent des histoires. Tout au long de la semaine, il partagera avec nous sa passion pour la photographie, des cartes blanches qui seront plus photographiques que textuelles. Hervé Castaing vous fera voyager et découvrir ses coups de cœur pour des photographes qu’il a exposé ou qu’il présentera au sein de sa galerie, mais aujourd’hui, découvrons le à travers son portrait chinois.

Je suis scénographe, artiste 3D et photographe, avec un parcours atypique fait de détours.

Ma carrière a commencé en 1999, lorsque je suis entré dans l’univers du jeu vidéo en tant qu’Environment Artist. J’ai eu la chance de travailler pour des studios comme Cryo et Kalisto, où j’ai participé à des projets tels qu’*Egypte III* ou *The Secrets of Da Vinci : Le manuscrit interdit*. C’était une époque fascinante, où je créais des environnements virtuels immersifs en 3D, bien avant l’arrivée de l’IA. On pouvait créer des images fantastiques, représenter des mondes imaginaires ou disparus, faire revivre le passé. Mais au fil des années, j’ai ressenti le besoin de me rapprocher du réel, du monde physique.

En 2010, une nouvelle étape s’est ouverte : j’ai commencé à collaborer avec Delphine Castaing Birot, mon épouse, pour des projets de scénographie événementielle. C’était une manière différente de construire des décors et des univers immersifs, mais cette fois dans l’espace concret. Parallèlement, la photographie a pris de plus en plus de place dans ma vie. J’ai toujours été fasciné par la lumière et les émotions qu’elle peut transmettre. Pour moi, la photographie est un moyen de capturer des instants de beauté fugace et d’exprimer mon ressenti sur le monde. C’est un héritage familial : mon grand-père maternel a fait de la photographie argentique très tôt et m’a donné mon premier appareil photo vers l’âge de 16 ans.

Mon approche artistique, que ce soit en 3D, en photographie ou en scénographie, repose sur une idée simple : faire des images qui racontent quelque chose, qui décrivent un ressenti. J’aime raconter des histoires et plonger le spectateur dans une atmosphère, jouer avec la lumière, les perspectives et les textures pour créer des images qui parlent au coeur. Une belle image, pour moi, est celle qui suscite une émotion, qui invite à la contemplation ou à la réflexion. C’est celle qui vous touche parce qu’elle raconte quelque chose sur vous.

En 2024, j’ai ouvert la galerie Mostra à Nantes, un projet qui me tient particulièrement à coeur. J’ai longtemps rêvé d’ouvrir un espace dédié à la photographie, mais je ne me sentais pas légitime. Les aléas de la vie vous amènent un jour à remettre en question vos pensées limitantes. Alors je me suis lancé en me disant : « et pourquoi pas ? »
Je suis totalement novice dans ce monde là, j’arrive comme un enfant, un peu naïf. Mais le plaisir de la rencontre balaie toutes mes réticences.
Mostra est un lieu de rencontres, d’échanges et de partage. En collaborant avec des photographes, je mets mes compétences de scénographe au service de la narration pour construire des expositions qui racontent des histoires. Ces collaborations m’ont aussi permis de progresser dans ma pratique personnelle, en m’incitant à être plus précis, plus exigeant et plus cohérent dans la construction de mes séries.

Pourquoi avoir choisi le nom « Mostra » ? En italien, cela signifie « exposition », et cela vient du verbe *mostrare* : désigner, indiquer, montrer. Montrer, donner à voir, apporter un autre regard, c’est l’ambition de la galerie. Les artistes que j’expose ont une vision à partager, qu’elle porte sur le monde, sur l’intime ou sur ce qui les touche personnellement. À travers leurs photographies, ils nous offrent un récit de leur univers intérieur. Ils nous aident à voir au-delà des apparences, à traverser les ombres pour sublimer la lumière, et à révéler ce qui est caché à nos yeux habitués.

La photographie, pour moi, ce n’est pas seulement un arrêt sur image ou une reproduction esthétique d’un instant. C’est une autre manière de raconter le monde, de représenter une vision, de s’inscrire dans une narration des événements et des émotions. Et le nom « Mostra » est aussi un clin d’oeil à mes racines italiennes et à Nantes, surnommée la « petite Venise de l’ouest ».

https://mostragalerie.fr/
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@herve_was_here

Le portrait chinois d’Hervé Castaing

Si j’étais une œuvre d’art : une toile d’Edward Hopper.
Si j’étais un musée ou une galerie : Le musée d’Orsay.
Si j’étais un·e artiste (tous domaines confondus): Vivian Maier.
Si j’étais un livre : « Veiller sur elle » de Baptiste Andrea.
Si j’étais un film : « The Game » de David Fincher.
Si j’étais un morceau de musique : un morceau d’Olafur Arnalds.
Si j’étais une photo accrochée sur un mur : une photo de Emnet Gowin de sa femme Edith, prise de dos.
Si j’étais une citation : « When it is dark enough, we can see the stars » de Ralph Waldo Emmerson
Si j’étais un sentiment : une mélancolie contemplative.
Si j’étais un objet : un appareil photo.
Si j’étais une expo : une exposition de James Turell.
Si j’étais un lieu d’inspiration : Venise, Italie.
Si j’étais un breuvage : un verre de chenin, Château Putille.
Si j’étais un héros : Ezio Auditore.
Si j’étais un vêtement : un chapeau, une casquette ou un bonnet.

CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉ

• Carte blanche à Hervé Castaing : Destination Lanzarote (mardi 25 mars 2025)
• Carte blanche à Hervé Castaing : Les coups de cœur à la galerie mostra (mercredi 26 mars 2025)
• Carte blanche à Hervé Castaing : Destination Italie (jeudi 27 mars 2025)
• Carte blanche à Hervé Castaing : Destination Venise (vendredi 28 mars 2025)

EN CE MOMENT À LA GALERIE