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Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsDécouvert par le public à l’occasion de l’exposition Au-delà à la Fondation Louis Vuitton en 2023, l’artiste Xie Lei, diplômé des Beaux-Arts de Paris, a franchi un certain nombre d’étapes décisives qui le conduisent à présent à être sélectionné pour le prochain Prix Marcel Duchamp. Comment lorsque l’on est originaire de Chine, construit-on un tel parcours en France et à l’international ? Quel fil rouge relie ces différentes recherches autour de l’image et ses réminiscences, son surgissement et ses ambiguïtés ? Comment la peinture devient le catalyseur et le réceptacle d’une réflexion au long cours qui engage autant les pulsions que l’inconscient, le désir et le néant, le hasard et l’obsession ? Fasciné autant par Bacon que le Romantisme noir, Zurbarán que Freud, le taoïsme que la ruine, sa palette limitée joue sur le registre des camaïeux, et récemment le vert et le bleu, dans des mises en tension qu’il nous révèle à l’occasion de son exposition Mort heureuse à la galerie Semiose. Vue de l’exposition Mort heureuse, Xie Lei, Courtesy Semiose, Paris Crédit Photos Aurélien Mole Que représente pour vous la nomination au Prix Marcel Duchamp 2025 ? À mon arrivée en France en 2006 pour étudier à l’École des Beaux-arts de Paris, j’avais découvert à la FIAC l’exposition du Prix Marcel Duchamp. À l’époque, je n’imaginais pas un jour faire partie des artistes nommés. Aujourd’hui, c’est bien sûr une étape importante dans mon aventure artistique en France et à l’international, mais je ressens surtout cette nomination comme un défi qui m’est adressé. C’est aussi la preuve de la confiance et du soutien de mes galeristes et collectionneurs. Mort heureuse, titre emprunté à Camus, est votre deuxième solo show à la galerie Semiose : qu’est-ce qui se joue dans cette série de nouvelles peintures ? Mort heureuse est un emprunt à l’ouvrage très peu connu d’Albert Camus que j’ai découvert par hasard. Il ne s’agit pas d’illustrer Camus comme avec Chant d’Amour, ma première exposition personnelle à la galerie Semiose, d’après le titre du film de Jean Genet. Dans ces deux cas, il s’agit plutôt d’un stimulus qui permet d’ouvrir une porte et de creuser davantage dans ma démarche de peintre. Une peinture dont le sujet est lié à une représentation de l’ambiguïté de l’être humain que ce soit dans le couple, l’amour, la vie et la mort. De grands sujets qui traversent toute l’histoire de la représentation. La notion d’image revenante ou manquante habite vos scènes : quelles sources d’inspiration traversent votre pratique ? Plus que des sources d’inspiration ou des références que je laisse volontiers aux critiques, je pense que ce sont mes racines culturelles chinoises, là où je suis né et ai grandi, qui m’ont le plus marqué, comme le taoïsme, la relation avec le néant, une vision non-manichéenne… Tout cela est absorbé et traduit dans mes gestes, dans ma peinture. Ce qui se joue est de l’ordre de l’alchimie, tout comme le processus même que j’emploie. Vue de l’exposition Mort heureuse, Xie Lei, Courtesy Semiose, Paris Crédit Photos Aurélien Mole Vos personnages sont comme dans une indécision, un état de flottement, des spectres, des fantômes nimbés d’une lumière phosphorescente. J’ai développé une nouvelle série de peintures à l’occasion de ma résidence à la Casa de Velázquez, qui interrogeait cet entre-deux entre le sommeil et la vie, la puissance et la souffrance. Intitulée Slumber, « sommeil » en anglais, cette série représentait des figures comme des dormeurs. Une traduction relativement banale et déroutante qui révèle en même temps une notion poétique intéressante. Cette série regroupe une trentaine de peintures de petits formats. Vue de l’exposition Mort heureuse, Xie Lei, Courtesy Semiose, Paris Crédit Photos Aurélien Mole Vous avez bénéficié d’une exposition récente à Nantes où vous enseignez aux Beaux-arts, au Lieu Unique, à l’invitation de Claire Staebler et Eli Commins : quelle a été la genèse de ce projet ? quel bilan de cette expérience ? Ce projet est à l’initiative de Claire Staebler, directrice du Frac Pays de la Loire, qui m’a toujours beaucoup soutenu. C’est un projet en commun entre le Frac des Pays de la Loire et le Lieu Unique, un espace patrimonial emblématique et dynamique de la région nantaise. Cette grande exposition était construite autour du sujet du baiser, un sujet très large, également politique et très intéressant dans le contexte actuel. Vue de l’exposition Mort heureuse, Xie Lei, Courtesy Semiose, Paris Crédit Photos Aurélien Mole Vous êtes également représenté par les galeries Meessen à Bruxelles, et Sies + Höke à Düsseldorf : quels facteurs ont permis cette visibilité dans des villes ultra porteuses ? Pour moi, il est très important de nouer des relations de fond avec des galeries, bien au-delà de l’aspect seulement commercial. Des relations qui entrainent des échanges artistiques, intellectuels, voire amicaux. Je dois ressentir un vrai soutien qui me permet alors de me concentrer dans l’atelier. C’est ce qui s’est produit avec Benoît Porcher (Semiose) puis Olivier Meessen (Meessen) et Nina Höke (Sies + Höke), ainsi que leurs équipes. Ce sont des galeries très dynamiques qui font un véritable travail d’équipe. Et puis comme vous le dites, Bruxelles et Düsseldorf sont, comme Paris, des villes riches de nombreuses institutions et de collectionneurs. Tout cela est très stimulant. Quelles personnes ont-elles été décisives dans votre parcours parisien depuis les Beaux-arts ? Je pourrais vous en citer beaucoup et ne voudrais pas en oublier ! Je ne vais donc citer qu’une seule personne, une artiste, mais aussi ma première professeure aux Beaux-Arts de Paris, malheureusement décédée aujourd’hui : Sylvie Fanchon. Sa générosité, son exigence sont inoubliables. Quels conseils pour réussir quand on est un jeune artiste ? Garder l’énergie de l’atelier. Vivre pleinement dans le travail et en tirer une vraie satisfaction, malgré les questionnements, les doutes, et les inquiétudes, c’est ce qui permet d’avancer encore plus. L’enjeu est une construction avec des phases où il faut rester concentré et ne rien voir, et d’autres phases où, au contraire, il faut s’ouvrir et communiquer. C’est comme un équilibre à maintenir. Mais comme je le dis volontiers à l’école des Beaux-arts de Nantes où la question m’est souvent posée, il n’y a pas de recette. Il faut toujours travailler, garder les pieds sur terre, rester humble et sincère et se confronter chaque jour à de nouvelles difficultés, de nouveaux challenges. C’est cette tension qui est intéressante. INFOS PRATIQUES Xie Lei, Mort heureuse Jusqu’au 15 mars 2025 44 R. Quincampoix, 75004 Paris A venir : Apocalypse, exposition collective Bibliothèque nationale de France – François Mitterrand, Paris 4 février – 8 juin 2025 Prix Marcel Duchamp Exposition des artistes nommés : Bianca Bondi, Eva Nielsen, Lionel Sabatté, Xie Lei Musée d’Art Moderne de Paris 26 septembre 2025 – 22 février 2026 Marque-page0
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