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Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsAprès « Fata Morgana », la 2ème édition du festival du Jeu de Paume confiée cette année à la commissaire Jeanne Mercier propose de réinscrire nos imaginaires dans des paysages débarrassés d’un certain nombre de clichés et inscrits dans une réflexion sous-jacente autour d’enjeux environnements et politiques. « Paysages mouvants » se vit comme une traversée à la fois engagée et fictionnelle d’une histoire marquée par des réalités extractivistes et migratoires qui évolue vers le conte, la fable et le merveilleux, la nature devenant une métaphore à habiter. Ces multiples strates sensorielles repoussent toujours plus les limites de l’image et se poursuivent à l’occasion de trois week-ends festifs autour de performances et expériences multiples. De nombreuses œuvres ont été conçues à l’occasion du festival. Jeanne Mercier revient sur les composantes de ce récit et les partis pris qui l’ont guidé pour réunir les 15 artistes et concevoir la programmation en résonance. Jeanne Mercier photo Baptiste de Ville d’Avray Co-fondatrice de la plateforme Afrique in visu, Jeanne Mercier est commissaire et critique depuis 2006, basée entre l’Europe et l’Afrique. Commissaire d’exposition, Jeanne Mercier, a co-fondé Afrique in visu, plateforme autour du métier de photographes en Afrique en 2006. A travers différentes collaborations, expositions, workshops, projets avec la presse ou l’édition, elle s’est attachée pendant 15 ans à réfléchir à la déconstruction des stéréotypes liés au continent africain avec différents artistes et photographes comme Baudouin Mouanda, Joana Choumali, Nicola Lo Calzo, Omar Victor Diop, Sammy Baloji ou encore Lebohang Kganye. A travers des commissariats en solo ou en collectifs, elle s’attache à l’évolution de la pratique de l’image élargies, photographies, vidéos, installation. Elle a collaboré avec de nombreux festivals et institutions en France comme à l’étranger : l’ENSAD Paris, le 18 à Marrakech, l’Institut des Cultures d’Islam (ICI) à Paris, le Fotofestiwal à Lodz, la Fondation Zinsou à Cotonou, le Festival Kerkennah en Tunisie, le MACAAL à Marrakech… ou différents ouvrages, comme récemment, Une Histoire Mondiale des Femmes Photographes (Ed. Textuel, 2020). Julien LombardiPlaneta, installation : photographies et sculpture, 2025© Julien Lombardi Comment avez-vous accueilli cette proposition du Jeu de Paume ? J’avoue avoir été surprise par la proposition de Quentin Bajac et flattée d’être invitée à imaginer une exposition dans tous les espaces du Jeu de Paume et une programmation festive sur 3 week-ends. J’étais alors dans un tunnel avant la naissance d’un bébé quelques mois après. J’ai donc accepté tout en spécifiant que je n’étais pas immédiatement disponible. Deux mois après tout s’est mis en place ! C’est bien parfois de ne pas trop réfléchir avant de se lancer. Richard PakSoleil vert, tirage photographique, 2023, de la série L’île naufragée© Richard Pak Mónica De MirandaPath to the Stars, installation vidéo, lumière, lettres métalliques, 2022© Mónica De Miranda Quels partis pris scénographiques pour imaginer le parcours ? J’ai imaginé le parcours sur les 2 étages comme une traversée autour d’une histoire à partir d’éléments qui me paraissaient intéressants et de paysages naturels, comme la glace et le feu de l’œuvre de Julian Charrière à l’entrée de l’exposition. L’idée est de se laisser porter, traverser par ces paysages jusqu’à la dernière œuvre qui nous transporte au 26ème siècle. L’idée était d’offrir à chacun des artistes un mini solo show avec un espace défini pour pouvoir déployer des projets inédits pour 8 d’entre eux ou revisités entièrement pour les autres. Nous basculons dans l’imaginaire autour du merveilleux avec notamment l’œuvre de Leonard Pongo : pouvez-vous nous la décrire ? Leonard Pongo est belgo-congolais né en 1988, il basé entre Kinshasa et Bruxelles. Il travaille depuis 5 ans sur le sujet « Tales from the source ». A travers cette installation sous forme d’une projection, de voiles imprimées et d’un textile tissé à partir d’une de ces images, il nous entraine dans une boucle à la fois sonore à travers des musiques et rythmes kasaïens et de la tradition Luba, et sensorielle. L’idée est d’imaginer le Congo, mis en péril par des logiques extractivistes liées au cuivre notamment, non plus comme une ressource mais comme une source du monde. Il invite les spectateurs à imaginer ce lieu non pas uniquement comme une jungle mais avec des volcans, une forêt, des rivières, des cascades comme le nombril et le point de naissance de l’univers. Eliza Levy. Les Hospitaliers, installation immersive : projection, son, fragrance, banc, masques, chêne, ombre, 2025 © Eliza Levy. Avec le soutien du Jeu de Paume et l’aimable contribution de ses Bienfaiteurs. Eliza Lévy avec l’installation « Les Hospitaliers » propose un espace-conte : pouvez-vous nous le décrypter ? L’œuvre s’inscrit dans les projets qui s’apparentent au registre du merveilleux comme avec Leonard Pongo, Yo-Yo Gonthier autour des nuages que l’on traverse pour arriver à ce paysage à habiter d’Eliza Levy. Réalisatrice, Eliza a conçu en 2014 le court métrage « Kairos » avec Reda Kateb dont on voit une image géante projetée. Cette image est composée de photographies prises dans les Cévennes associée avec des images de montagnes du géographe et explorateur allemand Humboldt. L’artiste convoque dans cette sorte de mythologie à la fois des odeurs comme celle du genévrier et ce chêne centenaire mort de sécheresse dans la région de l’artiste à Arles. Elle a vu dans cet arbre comme un dragon qu’elle met en lumière à travers tout un jeu d’ombres projetées au sol et sur les branches. Elle pose la question de notre relation au vivant et d’une possible reconnexion avec ce qui nous entoure. Eliza collabore depuis longtemps avec l’anthropologue Philippe Descola que l’on retrouve lors du week-end du 7-8-9 mars dans le cadre de la programmation festive. Laila HidaLe Voyage du Phoenix – Copie d’une Copie, installation : vidéos, sculptures et photographies, 2025© Laila Hida Mounir AyacheThe Scylla/Charybdis Temporal Rift Paradox, 2025.Installation : soieries, bras robotisé, vidéo, lumières leds et Uvs (détail).© Mounir Ayache L’installation de Mounir Ayache clôt le parcours : qu’est-ce qui se joue au milieu de ces dunes ? Artiste franco-marocain né en 1991 et basé à Marseille, Mounir Ayache revendique l’arabo futurisme. L’œuvre « the Scylla/Charybdis Temporal Rift Paradox » nous plonge au 26ème siècle en guise de conclusion de l’exposition pour imaginer un futur en l’occurrence désertique animé de deux forces contraires l’une progressiste, l’autre conservatrice qui débattent. Cette installation évolutive est constituée à la fois d’un bras de suspension qui sert à la fabrication de moteurs de voitures, de dunes réalisées en collaboration avec les ateliers de la maison Hermès, qui sont rétro éclairées et de tout un jeu avec l’intelligence artificielle. Mounir Ayache propose une performance en complément dans le cadre de la programmation festive. Quels temps forts autour de ces trois week-ends festifs ? Pour le week-end inaugural, le 7 février était notamment proposé : la performance de Mounir Ayache et les projections des films des artistes Driss Aroussi et Yo-Yo Gonthier. Le week-end du 7 mars est organisé autour des sens avec des performances olfactives avec l’artiste Julie C Fortier et des performances culinaires entre l’artiste Prune Phi et la chef Céline Pham dans les salles d’exposition, tandis que le dernier week-end, le 21 mars, plus axé jeune public, propose des séances pour les adultes de mentalisme pour visualiser le paysage et un spectacle céleste pour les enfants. Liste des artistes : Mounir Ayache – Julian Charrière – Edgar Cleijne – Ellen Gallagher – Yo-Yo Gonthier – Laila Hida – Eliza Levy – Julien Lombardi – Andrea Olga Mantovani – Mónica De Miranda – Richard Pak – Mathieu Pernot – Prune Phi – Léonard Pongo – Thomas Struth Catalogue Édition Jeu de Paume Prix de vente : 35 € (disponible à la librairie) Programmation Week-end festifs : De la Terre jusqu’au ciel Éveillez vos sens Nouveaux mythes https://jeudepaume.org/evenement/festival-du-jeu-de-paume-paysages-mouvants À LIRE Jeanne Mercier est notre invitée de la semaine INFORMATIONS PRATIQUES Jeu de Paume1, place de la Concorde 75008 Paris ven07fev(fev 7)10 h 00 mindim23mar(mar 23)19 h 00 minPaysages mouvantsFestival du Jeu de Paume Jeu de Paume, 1, place de la Concorde 75008 Paris Détail de l'événementPhoto : Andrea Olga Mantovani. Cicatrice de la série Racines 2023, Tirage photographique © Mantovani Andrea Après « Fata Morgana » en 2022, le Jeu de Paume dévoile la deuxième édition Détail de l'événement Photo : Andrea Olga Mantovani. Cicatrice de la série Racines 2023, Tirage photographique © Mantovani Andrea Après « Fata Morgana » en 2022, le Jeu de Paume dévoile la deuxième édition de son festival dédié aux métamorphoses de l’image contemporaine, mêlant une exposition, des performances, des projections, des soirées, des ateliers avec les artistes et un livre. « Paysages mouvants », présenté du 7 février au 23 mars 2025, est pensé comme un récit collectif qui déroule une histoire des représentations des environnements naturels et des imaginaires qui les convoquent. La commissaire, Jeanne Mercier a invité la scénariste Loo Hui Phang à collaborer sous la forme d’une voix qui, à travers une narration, parcourt les oeuvres de 15 artistes de la scène artistique actuelle, pour la plupart inédites car spécialement produites pour cet événement. Chaque projet se saisit des espaces naturels aux prises avec des stéréotypes – la jungle, l’oasis, le ciel, le désert, la forêt… – pour en proposer un nouvel imaginaire. Le festival, qui dévoile pas à pas une histoire sensorielle et intime de notre rapport au monde, se veut également un espace de réflexion sur les enjeux contemporains, les oeuvres entrant en résonnance avec les questions environnementales mais aussi d’identité ou de flux migratoires. Conçue comme une expérience immersive et interactive, cette nouvelle édition de ce festival offre au public une fresque artistique où les mondes de la photographie, de la littérature et des sciences se rencontrent et se transforment : le paysage devient alors un territoire vivant et en perpétuel mouvement. Une réflexion sur le monde : l’environnement menacé Les oeuvres du festival abordent, tout au long du parcours, des thématiques phares parmi lesquelles les changements climatiques, invitant à repenser la responsabilité de l’être humain envers son environnement, qu’il soit polaire, insulaire ou forestier. Julian Charrière ouvre ce festival avec Towards No Earthly Pole – Conway (2019), offrant une plongée dans l’Arctique et l’Antarctique, régions caractéristiques des effets du réchauffement climatique. Tirées de son film co-réalisé avec la philosophe Dehlia Hannah, An Invitation to Disappear, les images et oeuvres liées au film, comme la lampe de lave ou le bois carbonisé, explorent les liens entre la nature et la création artistique, en hommage au 200e anniversaire de l’éruption meurtrière du Tambora en Indonésie. Sur une autre île en péril, Richard Pak explore le destin tragique de Nauru, dévastée par l’exploitation du phosphate. Dans son installation photographique, il capture la beauté perdue des paysages en ruines et les altère chimiquement, leur donnant ainsi une dimension mythologique, tel un oracle moderne. Andrea Olga Mantovani propose avec Racines, (2020 à 2025 – oeuvre spécialement produite pour le festival) un voyage introspectif dans le massif des Carpates en Ukraine. À travers ce lieu mystérieux, l’artiste interroge notre relation aux forêts primaires et relie passé familial, mémoire collective et enjeux géopolitiques actuels. Mémoire et migration : des récits de territoires D’autres oeuvres du festival retracent les mémoires migratoires et culturelles. Prune Phi poursuit ce travail mémoriel dans son installation .cóm (2025, oeuvre spécialement produite pour le festival), qui explore l’histoire de sa famille vietnamienne et la politique migratoire coloniale qui a soutenu le développement de la culture intensive du riz en Camargue. L’oeuvre, une installation qui évoque un paysage de rizière, annonce le début d’une fiction qui se joue au pied des plants de riz. Path to the Stars (2022), de Mónica de Miranda, rassemble des biographies complexes qui se chevauchent et interagissent : le passé et les combattants de la liberté anticoloniaux en Afrique centrale, l’incertitude du présent et le désir d’appartenance, la projection vers l’avenir et le désir de symbiose avec l’environnement. Dans sa vidéo, une femme observe attentivement la nature qui l’entoure, métaphore d’un espace féminin qui traverse plusieurs temps et espaces. Mathieu Pernot s’intéresse en particulier à la circulation des savoirs dans L’Atlas en mouvement (2022), une oeuvre réalisée en collaboration avec des réfugiés. Mélangeant astronomie, botanique et cartographie, ce projet collectif retrace les chemins de l’exil et les savoirs partagés de l’humanité. Enfin, l’installation d’Edgar Cleijne et Ellen Gallagher rappelle le paradis perdu dans une forêt submergée dans laquelle les êtres humains parviennent à la conclusion brutale : celle de ne pas avoir d’autre choix que de vivre séparément des animaux. Mythologies contemporaines : réinventer les imaginaires du monde moderne Toujours au fil du récit, les artistes explorent les mythes et les récits imaginaires qui façonnent notre rapport aux paysages et aux cultures. En s’inspirant des traditions congolaises et des cultures kasaïennes, Tales From The Sources (2025, oeuvre spécialement produite pour le festival), de Léonard Pongo, présente le paysage comme un personnage doté d’une volonté et d’un pouvoir propres. Superposition d’images, de couches, de calques et de projections recréent un paysage complexe et vibrant; l’oeuvre est telle un livre ouvert racontant une histoire de l’humanité et de la planète, dont le centre se situe au Congo. Avec The Scylla/Charybdis Temporal Rift Paradox (2025, oeuvre spécialement produite pour le festival), Mounir Ayache puise ses références dans la mythologie grecque, la série animée Ulysse 31 et la figure de Léon l’Africain, explorateur et diplomate nord-africain du XVIe siècle. Projetée au XXVIe siècle, cette oeuvre s’inspire des versions arabes du mythe de Charybde et Scylla, personnifiées par deux figures féminines symbolisant deux pôles politiques. Yo-Yo Gonthier propose avec Le nuage qui parlait (2011 à nos jours – oeuvre spécialement produite pour le festival) qui réunit sculpture, dessin, vidéo et photographie – une oeuvre librement inspirée par l’exploration, la conquête, les découvertes, le voyage physique et fantasmé. Née d’une histoire et d’une expérience commune, elle porte l’engagement collectif des personnes qui l’ont construite, et son envol à différents endroits du monde est une action et un symbole : celui de l’émancipation. Eliza Levy, avec Les Hospitaliers (2025, oeuvre spécialement produite pour le festival), poursuit l’exploration de nos expériences de perceptions des mondes. Elle propose un paysage que l’on habite : un espace-conte multisensoriel pour faire ressurgir de nos mémoires les mondes enfouis. Aventure merveilleuse qui suspend le temps, l’installation est à la fois la continuité et le prélude d’un film et d’une création théâtrale. Vestiges de l’Éden : de la conquête spatiale aux forêts tropicales Le thème du paradis traverse également ce parcours. Julien Lombardi transpose l’Éden dans l’espace à travers Planeta (2025, oeuvre spécialement produite pour le festival), qui, à partir des traces de l’expansion de la conquête spatiale dans le désert de Sonora (Amérique du Nord), jonchés de débris technologiques, tisse un dialogue entre ciel et terre, sciences et imagination. Thomas Struth et Laila Hida poursuivent quant à eux cette exploration et questionnent notre fascination pour les espaces exotiques. Thomas Struth interroge la représentation du paradis et capture la beauté des forêts tropicales et des jungles dans le monde entier. Il en dévoile une image monumentale, Paradise 24, Sao Francisco Xavier, Brazil, 2001, invitant le public à pénétrer dans l’image. Laila Hida retrace quant à elle, avec Le voyage du Phoenix (2025, oeuvre spécialement produite pour le festival), l’exploitation financière d’une part et d’autre part, l’implantation du palmier marocain sur la Riviera française puis en Californie, interrogeant les notions d’exotisme et de loisir depuis l’Orientalisme du XIXe siècle à nos jours. Une expérience multisensorielle, collective et interactive Le festival se déploie dans tous les espaces du Jeu de Paume, multipliant les supports et les formats pour offrir une immersion totale grâce à la voix de la scénariste qui guide les visiteurs. Outre les projections des oeuvres de certains artistes qui transforment les salles en des espaces de méditation visuelle et sonore, l’événement propose une riche programmation de performances, concerts, projections, conférences, ateliers, souvent en dialogue direct avec les artistes. Parmi les temps forts : les performances inédites de Mounir Ayache, Laurie Bellanca, Clara Hédouin, Jeanne Alechinsky et Violaine Lochu, mais aussi une soirée exceptionnelle avec le collectif Disko Zakvas Kolektiv du Fotofestiwal invité par le Jeu de Paume pour célébrer le week-end d’ouverture à travers un DJ set et un mapping. Tout au long du festival, l’expérience se poursuit durant trois week-ends avec la performance olfactive de Julie C. Fortier, l’expérience culinaire signée Prune Phi et Céline Pham, les rencontres avec Eliza Levy et Philippe Descola et des performances de Nicolas Moulin et de Vincent Moon. Des ateliers animés par Yo-Yo Gonthier, Bérangère Cornut et le duo Raffard-Roussel enrichissent ce voyage sensoriel et interactif au coeur de l’art contemporain et interrogent encore davantage nos représentations des paysages. Un livre pour prolonger l’expérience La publication du festival rassemble les contributions d’auteurs et autrices littéraires invités à produire un récit autour des représentations des paysages. Ainsi les textes de la publication sont-ils des fictions allant du conte à l’aventure jeunesse. Dates7 Février 2025 10 h 00 min - 23 Mars 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuJeu de Paume1, place de la Concorde 75008 ParisOther Events Jeu de Paume1, place de la Concorde 75008 ParisEntrée 10€ / Tarif réduit 7,5€ Ouvert le mardi de 11h à 21h et du mercredi au dimanche de 11h à 19h. Jeu de Paume Get Directions CalendrierGoogleCal AUSSI Jeu de Paume1, place de la Concorde 75008 Paris ven07fev(fev 7)10 h 00 minven28(fev 28)19 h 00 minKourtney Roy et Mathias DelplanquePrix Swiss Life à 4 mainsJeu de Paume, 1, place de la Concorde 75008 Paris Détail de l'événementDu 7 au 28 février 2025, le Jeu de Paume – Paris expose Last Paradise, œuvre conçue par la photographe Kourtney Roy et le compositeur Mathias Delplanque. Ils sont lauréats Détail de l'événement Du 7 au 28 février 2025, le Jeu de Paume – Paris expose Last Paradise, œuvre conçue par la photographe Kourtney Roy et le compositeur Mathias Delplanque. Ils sont lauréats du 6e Prix Swiss Life à 4 mains de la Fondation Swiss Life, seul prix en France réunissant deux domaines artistiques qui dialoguent habituellement peu : la photographie et la musique. Avec Last Paradise, le duo d’artistes nous embarque dans un road trip hors saison à Rimini, station balnéaire italienne située sur la côte Adriatique. Les images de l’artiste canadienne mettent en scène un personnage féminin fantasque, en errance dans la ville et sur des kilomètres de plages vidées de toute présence humaine. Fidèle à ses autofictions, Kourtney Roy incarne une héroïne égarée dans son dernier paradis. Son personnage haut en couleurs, actrice sans public, promène ses talons aiguilles, ses perruques et sa solitude dans un univers très cinématographique, magnifié par la bande-son de Mathias Delplanque. Pour cette œuvre conçue à 4 mains, l’artiste s’est inspiré des musiques de films giallo (thrillers horrifiques italiens) et de série Z, de la disco baléarique et de l’easy listening. Mathias Delplanque interprète sa partition sur des synthétiseurs « made in Rimini », livrant une version vaporeuse et décalée de Last Paradise, comme diffusée par un juxe-box d’un club abandonné. Dates7 Février 2025 10 h 00 min - 28 Février 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuJeu de Paume1, place de la Concorde 75008 ParisOther Events Jeu de Paume1, place de la Concorde 75008 ParisEntrée 10€ / Tarif réduit 7,5€ Ouvert le mardi de 11h à 21h et du mercredi au dimanche de 11h à 19h. Jeu de Paume Get Directions CalendrierGoogleCal BIENTÔT AU JEU DE PAUME Jeu de Paume1, place de la Concorde 75008 Paris ven11avr(avr 11)10 h 00 mindim21sep(sep 21)19 h 00 minLe monde selon l’IAJeu de Paume, 1, place de la Concorde 75008 Paris Détail de l'événementPhoto : Érik Bullot, Cinéma vivant, série photographique, 2024 © Erik Bullot Le Jeu de Paume présente, du 11 avril au 21 septembre 2025, une exposition explorant les liens entre intelligence artificielle Détail de l'événement Photo : Érik Bullot, Cinéma vivant, série photographique, 2024 © Erik Bullot Le Jeu de Paume présente, du 11 avril au 21 septembre 2025, une exposition explorant les liens entre intelligence artificielle et l’art , qui sera la première au monde de cette ampleur. Développées à vitesse accélérée dans tous les champs de la société, les intelligences artificielles suscitent aujourd’hui étonnement, frayeur, enthousiasme ou scepticisme. Le monde selon l’IA présente une sélection d’œuvres d’artistes qui, au cours de ces dix dernières années, se sont emparés de ces questions en art, photographie, cinéma, sculpture, littérature… Elle dévoile des œuvres –pour la plupart inédites – d’artistes de la scène française et internationale tels Julian Charrière, Grégory Chatonsky, Agnieszka Kurant, Christian Marclay, Trevor Paglen, Hito Steyerl, Sasha Stiles,… De l’« IA analytique », qui analyse et organise des masses de données complexes, à l’« IA générative », capable de produire de nouvelles images, sons et textes, l’exposition traite de la manière dont ces technologies bouleversent les processus créatifs, redéfinissent les frontières de l’art, sans oublier d’en interroger les enjeux sociaux, politiques et environnementaux. Des capsules temporelles jalonnent par ailleurs le parcours, sous forme de vitrines suggérant des liens historiques et généalogiques entre ces phénomènes contemporains et différents objets issus du passé. Au-delà de toute fascination technophile ou de rejet technophobe, le Jeu de Paume propose, à travers cette exposition, une réflexion sur la manière dont l’IA transforme notre rapport visuel et sensible au monde, comme nos sociétés. L’intelligence artificielle, notion introduite en 1955, désigne de nos jours l’apprentissage automatique qui transforme tous les domaines de la société, avec des applications remplaçant l’action humaine sur la détection, la prise de décision ou la création de contenus textuels et visuels. Ces avancées soulèvent des enjeux éthiques, économiques, politiques et sociaux, entre autres en matière de vie privée et de discrimination, tout en bouleversant notre rapport aux images et aux textes. Dans le domaine artistique, l’IA redéfinit les processus de création, de production et de réception, mettant en crise les notions de créativité, d’originalité et de droits d’auteur. Les artistes de l’exposition mobilisent ces technologies aussi bien pour interroger leurs conséquences sur l’art et la société que pour expérimenter de nouvelles formes possibles d’expression. Le parcours thématique de l’exposition s’ouvre sur la dimension matérielle et environnementale de l’IA, trop souvent passée sous silence. Il s’agit, avec cette introduction, d’en dresser une cartographie dans le temps comme dans l’espace et de comprendre l’enchevêtrement complexe que recouvre l’appellation, difficile à définir, d’IA. Les œuvres de Julian Charrière, telles que Buried Sunshines Burn, soulèvent la question des ressources matérielles nécessaires aux industries numériques et de leur impact environnemental tandis que Metamorphism met en scène la dimension matérielle des technologies numériques, trop souvent présentées comme «dématérialisées» alors qu’elles dépendent de phénomènes géologiques et physiques spécifiques. Le diagramme géant Calculating Empires de Kate Crawford et Vladan Joler retrace quant à lui cinq siècles d’inventions et d’expérimentations techniques, scientifiques et culturelles ayant permis de donner naissance aux IA actuelles. L’exposition se poursuit avec la thématique de l’IA analytique, abordant la vision par ordinateur et la reconnaissance faciale, centrées sur la classification et la catégorisation des données et objets. Différents artistes interrogent les effets de ces processus sur notre perception du monde et leurs conséquences économiques, politiques et sociales. Parmi les œuvres phares de cette section, Faces of ImageNet de Trevor Paglen met en scène la manière dont les systèmes de reconnaissance faciale apprennent à identifier des visages à travers des catégories humaines simplifiées, qui nient la complexité et la diversité du monde réel. Une nouvelle œuvre de Hito Steyerl, créée spécialement pour l’exposition, examine comment les systèmes d’IA transforment la perception visuelle en outils de contrôle et de standardisation. Dans une même visée critique, le parcours aborde la question de l’exploitation humaine que nécessite l’IA. Agnieszka Kurant ou Meta Office mettent en lumière les contributions invisibles des “travailleurs du clic” – personnes qui effectuent des tâches en ligne sur Internet de manière invisible et sous-rémunérée, via des portraits collectifs ou la documentation de leurs conditions de travail. Ces œuvres révèlent le fossé entre l’idéologie de la dématérialisation du cloud et les ressources réelles qui sont nécessaires au bon fonctionnement des IA. Le suivant grand chapitre de l’exposition concerne l’IA générative, qui explore la capacité de l’intelligence artificielle à créer de nouvelles données, textes ou images, à partir de vastes quantités de données trouvées sur internet et utilisées pour l’entraînement des modèles. Cette section met en lumière les œuvres qui illustrent les multiples possibilités ainsi offertes, de la génération d’images à la création de textes et de sons. Nombreux sont les artistes à s’emparer de ce sujet pour combler des manques dans l’histoire (Egor Kraft, Alexia Achilleos et Theopisti Stylianou-Lambert), pour questionner les biais de l’IA (Nora AlBadri, Nouf Aljowaysir) ou pour écrire des histoires alternatives (Grégory Chatonsky, Justine Emard et Gwenola Wagon). Centrale est la question des nouveaux liens qui peuvent s’établir entre mots et images à l’heure de l’IA, comme le démontrent les travaux de Taller Estampa ou d’Erik Bullot. Dans cette section, le cinéma offre également une porte d’entrée pour réfléchir aux transformations amenées par l’IA sur la perception et la narration visuelle, comme l’illustrent les œuvres d’Inès Sieulle, d’Andrea Khôra ou encore de Jacques Perconte. Toute une section est également consacrée à la littérature générative, à la production de textes à l’aide d’algorithmes, qu’il s’agisse de poèmes, de romans ou encore d’alphabets inédits. L’exposition s’achève sur le thème de la musique, un volet illustré magistralement par The Organ de Christian Marclay où un piano connecté active des combinaisons de vidéos circulant sur l’application Snapchat en vertu exclusivement de leur fréquence Tout au long de l’exposition, des “capsules temporelles” inspirées des cabinets de curiosités offrent un contrepoint historique aux œuvres contemporaines. Elles abordent des sujets tels que l’histoire des dispositifs d’automatisation du calcul et de la production, les relations entre les systèmes actuels de vision artificielle et les tentatives passées d’automatiser la perception visuelle, les origines des systèmes de reconnaissance faciale comme des émotions, ou encore la généalogie des prompts. Ces vitrines se proposent ainsi comme des incursions généalogiques permettant d’inscrire des phénomènes contemporains dans une histoire culturelle, artistique et scientifique élargie. Pour accompagner l’exposition, le Jeu de Paume propose un riche programme d’événements autour de l’intelligence artificielle, comprenant un cycle de cinéma, des conférences animées par des artistes et spécialistes du sujet, des colloques scientifiques mais également une mise en scène théâtrale d’un « procès » fictif de l’IA. Enfin, un catalogue en français et en anglais, comprenant des contributions de spécialistes des liens entre IA, culture visuelle et art contemporain vient compléter cette exploration. Après l’exposition Supermarché des images (2020) qui avait interrogé la profusion d’images dans notre société, Le monde selon l’IA prolonge cette réflexion en mettant en lumière un nouveau paradigme, celui de l’intelligence artificielle, qui révolutionne en profondeur la création, la diffusion et la réception des images, bouleversant ainsi notre rapport visuel au monde. Commissaire général : Antonio Somaini Commissaires associés : Ada Ackerman, Alexandre Gefen, Pia Viewing Dates11 Avril 2025 10 h 00 min - 21 Septembre 2025 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuJeu de Paume1, place de la Concorde 75008 ParisOther Events Jeu de Paume1, place de la Concorde 75008 ParisEntrée 10€ / Tarif réduit 7,5€ Ouvert le mardi de 11h à 21h et du mercredi au dimanche de 11h à 19h. Jeu de Paume Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page0
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