L'Invité·e

La revue FemmesPHOTOgraphes est notre invitée de la semaine !

Temps de lecture estimé : 6mins

Portraits d’enfance de Noémi Aubry, Maud Veith Marek Gressier et Kim lan Nguyên Thi. Fondateur·ices de la revue FemmesPHOTOgraphes.

Une fois n’est pas coutume, cette semaine nous n’accueillons pas un·e mais plusieurs invité·es. Pour la sortie de leur tout dernier et ultime numéro, nous recevons les fondateur·ices de la revue FemmesPHOTOgraphes. Un média engagé à donner de la visibilité aux femmes photographes, cis, hommes trans’ et personnes non binaires. Un seul mot d’ordre, l’inclusivité pour une richesse de regard ! Toute la semaine, Noémi Aubry, Marek Gressier, Kim lan Nguyên Thi et Maud Veith vont prendre les rênes de notre rubrique pour partager avec nous un peu de leur univers.

Je suis née en mars 2017.

Mes quatre créateur·ices, Noémi Aubry, Marek Gressier, Kim lan Nguyên Thi et Maud Veith m’ont créé·e pour pallier le manque de visibilité des photographes femmes (cis, femmes et hommes trans’ et personnes non binaires).

Au début de cette aventure collective, elleux ont voulu me montrer au monde au rythme de trois numéros par an, mais étant bénévoles elleux se sont résolu·e·s à ce que je devienne semestrielle.

Elleux se sont partagé·e·s le travail d’iconographes, d’éditeur·ice·s, d’éditorialistes et de maquettistes pendant les huit années de mon existence. Ce sont des personnes qui travaillent l’image de façon différente, par le cinéma, les arts plastiques, le documentaire et la photographie d’auteur·ice·s. Je pense que la confrontation de leurs divers horizons a fait la force de mon contenu.

Mon premier numéro était un paysage de l’association FemmesPHOTOgraphes (l’association regroupait une cinquantaine de photographes. Ne pouvant assumer de façon bénévole la gestion d’une aussi grosse structure, mes créateur·ice·s ont choisi de se concentrer uniquement sur moi).

Dans le deuxième numéro dédié à l’altérité, j’ai recueilli les témoignages et regards de photographes sur leur pratique artistique.

Par la suite, j’ai évolué vers des publications thématiques, explorant chaque sujet plus en profondeur à travers des séries photographiques, des textes, des tracts politiques et bien d’autres supports qui venaient appuyer ces sujets. J’ai dû convenir rapidement qu’un seul numéro ne suffisait pas ; mes thématiques ont alors été développées sur deux numéros annuels à partir de ma quatrième parution.

Dès le deuxième numéro, j’ai été confiée aux mains expertes de l’imprimerie Escourbiac, spécialiste de l’impression d’images. Ce partenariat de sept ans a permis de mettre en valeur la qualité des travaux réalisés par les photographes publié·e·s, grâce à des choix d’impression et de papier d’une grande qualité. Ce fut une très belle aventure de côtoyer les équipes et l’imprimerie Escourbiac, ielles font un superbe travail.

Les 12 numéros de FemmesPHOTOgraphes

J’ai eu au fil de mes pages, 98 photographes publié·e·s venant de 28 pays différents. Durant mes huit ans de vie, j’ai traversé des événements historiques grâce à des photographes engagé·e·s sur le terrain : #MeToo en 2017, les gilets jaunes en 2018, les mouvements féministes chiliens de 2019, les collages féministes en France cette même année, ou encore les révoltes après la mort de George Floyd aux États-Unis en 2020.

En novembre 2024, mon dernier et douzième numéro, GRAPHES, est sorti en librairie. Cette édition spéciale reprend les grands thèmes qui ont marqué mon existence : migrations forcées, représentations des minorités, luttes féministes, réflexion sur l’image et les archives et exploration d’imaginaires nouveaux.

Il a fallu que je double le nombre de mes pages pour pouvoir tout y contenir : au lieu de ma centaine de pages habituelles, il en a fallu deux cents !

Dernier numéro de FemmesPHOTOgraphes #12

Tous ces travaux – photographies, textes, flyers, tracts, poèmes – interrogent des sujets fondamentaux et aspirent à rendre les photographes femmes (cis, femmes et hommes trans’ et non binaires) plus visibles, plus écouté·e·s et reconnu·e·s par un maximum d’individu·e·s, tout en assurant une préservation pérenne de leurs images dans les archives.

Depuis 2018, ma diffusion dans les librairies françaises est assurée par Difpop Pollen. Mes créateur·ice·s, de leur côté veillent à envoyer chaque nouvelle parution à mes abonné·e·s – y compris des facultés et bibliothèques en France, en Suisse, en Belgique et aux États-Unis. Si vous souhaitez me découvrir ou commander mon dernier numéro ainsi que tous les autres, rendez-vous sur mon site : http://www.femmesphotographes.eu.

Je suis la revue FemmesPHOTOgraphes.

Le portrait chinois de la revue FemmesPHOTOgraphes

Si j’étais une œuvre d’art : L’oeuvre d’Harris Marvel – https://www.marvel-harris.com/
Si j’étais un musée ou une galerie : Le Jeu de Paume à Paris.
Si j’étais un·e artiste (tous domaines confondus): Une collective inconnue d’artistes nichées au fond des bois.
Si j’étais un livre : Diane Arbus – une chronologie. D’Arbus Doon et Sussman Elisabeth – Édition de la Martinière. Publié à l’occasion de l’exposition rétrospective au Jeu de Paume à Paris en 2011.
Si j’étais un film : Toute la beauté et le sang versé (All the Beauty and the Bloodshed). Film documentaire américain réalisé par Laura Poitras, sorti en 2022. (Le film a pour sujet la vie et l’oeuvre de la photographe Nan Goldin, ainsi que son combat dans la crise des opioïdes.)
Si j’étais un morceau de musique : Un violador en tu camino, chanson du collectif féministe chilien Las Tesis dénonçant les violences faites aux femmes en 2019
Si j’étais une photo accrochée sur un mur : Je serai un mur de portraits de la communauté des lesbiennes, queer et trans noires sud-africaines de Zanele Muholi (Exposition de Zanele Muholi à la MEP en 2023).
Si j’étais une citation : « On se lève et on se casse ! ». Texte paru en 2020 dans Libération, écrit par Virginie Despentes suite au départ d’Adèle Haenel à la cérémonie des césars, à l’annonce de la récompense décernée à Roman Polanski.
Si j’étais un sentiment : L’insoumission.
Si j’étais un objet : Un carnet rempli de notes.
Si j’étais une expo : La lutte Yanomami de Claudia Andujar à la Fondation Cartier en 2020.
Si j’étais un lieu d’inspiration : Une maison au bord de la mer sur l’ïle d’Yeu.
Si j’étais un breuvage : Du café.
Si j’étais une héroïne : Marsha P. Johnson et Sylvia Rivera, émeutières de Stonewall.
Si j’étais un vêtement : Un plaid zébré.

CARTES BLANCHES DE LA revue FemmesPHOTOgraphes

Carte blanche à Marek Gressier : Révélations (mardi 11 février 2025)
Carte blanche à Kim lan Nguyễn Thị : Le vide et ses résonances (mercredi 12 février 2025)
Carte blanche à Maud Veith : La photographie comme lieu de rencontre (jeudi 13 février 2025)
Carte blanche à Noémi Aubry : Blackboard, Bouchra Khalili (vendredi 14 février 2025)

INFORMATIONS PRATIQUES
Rencontre avec les fondatrices de Femmes PHOTOgraphes

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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