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Le jury de la troisième édition du Prix Viviane Esders dédié aux photographes indépendants de plus de 60 ans s’est réunit pour choisir les 3 candidats finalistes. Sur les 178 dossiers participants, ce sont ceux de la britannique Hannah Collins et des deux photographes français Jean-Claude Delalande et Nicole Gravier qui sont en lice pour le prix qui sera annoncé et remis en octobre prochain au Jeu de Paume. Le ou la lauréate recevra une dotation de 50.000€ (dont 10 000€ seront consacrés à l’édition d’un ouvrage) et les deux finalistes percevront 5.000€ chacun.

Créé en 2022, le Prix Viviane Esders veut récompenser chaque année l’œuvre d’un ou d’une photographe européene professionnelle de plus de soixante ans, indépendante et encore en activité, dont l’importance et la qualité de la carrière méritent d’être mieux révélées ou éclairées dans l’histoire de la photographie.

Le jury, présidé par Viviane Esders, était composé d’Emma de Caunes (comé- dienne et réalisatrice), Antoine de Galbert (collectionneur d’art contemporain et mécène), Marion Hilsen (responsable du fonds de soutien et des ateliers à l’ADAGP), Luce Lebart (historienne de la photographie et commissaire d’exposition), Jean-Hubert Martin (conservateur et commissaire d’exposition) et Nicolas Trèves (collectionneur d’art contemporain et de photographie). Il a choisi de sélectionner trois démarches et approches distinctes de la photographie, reflets des pratiques photographiques de ces quarante dernières années.

Hannah Collins
Née à Londres, Royaume-Uni, en 1956.

Money Death and Industry, silver gelatin print, 1986 © Hannah Collins

Hannah Collins est née à Londres en 1956. De 1989 à 2010, elle a vécu et travaillé à Barcelone et vit aujourd’hui entre Londres et Almeria, en Espagne. Hannah Collins a reçu différents Prix, dont une bourse Fulbright, et a été nominée pour le prix Turner en 1993.
Son œuvre comprend des photographies, des films, des textes écrits et des livres. Elle est connue pour son travail visant à étendre les domaines de la photographie et du cinéma. Ses œuvres s’inscrivent dans des cadres historiques et sociaux avec un large éventail de sujets et de lieux géographiques. Son engagement dans un corpus d’œuvres se déploie souvent sur plusieurs années.
En 2015, une rétrospective de son travail a été présentée au Sprengel Museum d’Hanovre, à l’occasion de la remise du prix Spectrum. L’exposition a été présentée au Camden Art Centre de Londres et au Baltic Centre de Newcastle.
En 2019, son récent diaporama numérique créé avec le musicien Duncan Bellamy a été présenté à la Fondation Tapies de Barcelone et au Musée d’art moderne de San Francisco. En 2020, Hannah Collins a été commissaire de l’exposition « We Will Walk – Art and Resistance in the American South » à Turner Contemporary à Margate, au Royaume-Uni.

Jean-Claude Delalande
Né à Paris, France, en 1962.

Quotidien © Jean-Claude Delalande

Après des études de comptabilité, Jean-Claude Delalande intègre une compagnie d’assurances à 18 ans ; il y travaille pendant 37 ans. Parallèlement il n’a jamais délaissé sa passion pour la photographie. Il réalisait des portraits de sa famille, il photographiait des pay- sages tristes après l’orage et se prenait en photo. Plus tard il met en scène ses proches dans leur quotidien.
En 1993, il suit des cours de photographie dans une école à Montreuil sous Bois en région parisienne. A ce moment là, il a l’idée de combiner autoportraits et mise en scène avec ces mêmes proches.
En couple, c’est son propre quotidien qu’il photographie et quand l’occasion s’y prête il invite famille et amis à y participer. La série « Quotidien » prend corps.
D’autres réalisations photographiques l’occupent, telles Asymétrie, Clair et Obscur, Mortes Natures, En construction, La vie en rose… Certaines de ces séries ont fait l’objet d‘expositions : à la Maison Européenne de la Photographie et à la Bibliothèque Nationale de France François Mitterrand, au MuCEM de Marseille, aux Rencontres photographique d’Arles, à la Galerie Claude Samuel à Paris, au MAMAC de Liège, à l’Imagerie de Lannion… Certaines photographies ont rejoint les collections de la BnF, du musée de la photographie de Bièvres, de l’Imagerie de Lannion.
Il collabore également avec les quotidiens ; La Croix, Le Monde et le magazine Têtu. Plusieurs portfolios ont été publiés dans des revues ; Images Magazine, Réponses Photo, Eyemazing, Photographie magazine.

Nicole Gravier
Née à Arles, France, en 1949

Mythes et Clichés, Publicités ARTE, 1976-1980 © Nicole Gravier

Nicole Gravier étudie à l’Académie des Beaux-Arts d’Aix-en Provence et obtient son diplôme de peinture en 1971 En 1973, elle part vivre en Italie. De 1976 à 1980, son intérêt se porte sur les photoromans. Elle commence à travailler sur des séries de photographies qui interrogent l’art et les problèmes de société. Dans le contexte contestataire- artistique-intellectuel des années 1970, le thème du féminisme est aussi subtile- ment abordé et ironiquement présent dans son œuvre Mythes & Clichés. Ces séries photographiques dénoncent aussi des stéréotypes et des clichés comportementaux de la femme dans les différents médias et dans les revues féminines, notamment dans le domaine de la mode et des publicités.
L’idéologie dominante et le conformisme illustrait encore la société et la culture des années 1970 en Italie.
A partir de 1979, elle expose en France et dans le monde. En 1997, elle est invitée à l’exposition “Vraiment : Féminisme et Art” au Centre International d’Art Contemporain de Grenoble, avec trente artistes femmes actives en Europe et en Amérique au cours des vingt dernières années. En 1999, elle participe à l’exposition “Beyond the Photographic Frame” à l’Art Institute of Chicago, qui acquiert une de ses oeuvres.
Depuis les années 1990, son intérêt se tourne vers des modèles plus intimes et universels. Ses photographies se réfèrent alors aux textes/poésies antiques et à la symbolique d’anciennes cultures. En 2019, Nicole Gravier revient vivre en Arles, sa ville natale où une exposition lui est consacrée en 2023 en collaboration avec les élèves de l’Ecole nationale de la photographie d’Arles.

https://prixvivianeesders.com/


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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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