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Dans notre édition de mercredi dernier, nous vous annoncions la dégradation d’une exposition en plein air du collectif item dans le cadre de la onzième édition du festival Escale Photo au Pré-Saint-Gervais visant des photographies de couples homosexuels. En avril dernier, nous vous relations l’acte de vandalisme d’un portrait d’une drag queen issu du reportage de Gaëlle Matata, « Discriminé·e·s : le besoin de faire communauté » sur le parvis de la BnF. Depuis, ce portrait a été arraché plusieurs fois. L’heure semble être de plus en plus à la censure…

© Gaëlle Matata / Grande commande photojournalisme

Présenter des œuvres photographiques dans l’espace public c’est s’exposer au regard de l’autre et à la critique. Mais il semblerait que de nombreux sujets qui concernent en particulier la communauté LGBTQIA+ provoquent de plus en plus de réactions violentes. Des photographies tagguées, arrachées dans un festival documentaire de photographies au au Pré-Saint-Gervais (93) ou ici, sur le parvis de la Bibliothèque nationale de France à Paris, qui accueille depuis le 19 mars, l’exposition des lauréat·es de la grande commande photojournalisme lancée en 2021. Une commande historique de 200 photographes contemporains portant leur regard sur un pays traversé par la crise sanitaire. Sur ce parvis une sélection d’images est présentée en grand format sur les vitres de l’édifice. Et c’est une photographie de Gaëlle Matata qui est depuis la cible de vandalisme, celle d’un portrait d’une drag queen issu du reportage de Gaëlle Matata, « Discriminé·e·s : le besoin de faire communauté »

La BnF a choisi ce portrait de la drag queen Clémence Trü, pour la présenter sur le parvis de la bibliothèque. Un portrait qui porte la citation de la personne photographiée : « Quand on est en drag, on attire forcément l’attention. Mon personnage de drag est devenu en quelque sorte un médium, comme un porte-voix, pour me faire entendre et faire résonner des discours. ». Ce portrait attire l’attention par sa composition, ses couleurs vives et sa beauté… mais il attire également les comportements abjects de ceux ou celles qui gardent une vision très étroite.
Gaëlle Matata avait visé juste en réalisant ce reportage. Il est encore aujourd’hui, en 2024, essentiel de visibiliser toutes les minorités, montrer qu’elles existent et qu’elles sont fières ! Encore plus lorsque les dernières élections montrent la montée en puissance de l’extrême droite en France et en Europe. Si les prochains votes placent le RN à l’Assemblée nationale, certains ont annoncé être prêts à « casser du PD »… Il est encore temps pour que l’on agisse en faisant notre devoir de citoyen le 30 juin et le 7 juillet et faire barrage à l’extrême droite !

L’exposition « La France sous leurs yeux » est à voir jusqu’au 23 juin !

INFOS PRATIQUES :

mar19mar(mar 19)9 h 00 mindim23jui(jui 23)20 h 00 minLa France sous leurs yeux200 regards de photographes sur les années 2020BnF - Bibliothèque nationale de France, Quai François Mauriac 75013 Paris

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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