Co-fondatrice et directrice, avec Marina Schiptjenko, de la galerie Andréhn Schiptjenko, Ciléne Andréhn nous partage ses engagements, ses défis et les tournants de sa carrière. La galerie participe pour la première fois à la 40e édition de Art Brusels, ce qui est à la fois passionnant et stimulant ! Cela s’inscrit de plus dans l’internationalisation du programme artistique de la galerie, comme elle le souligne. Être à Paris depuis 5 ans, une ville très dynamique en termes d’approche artistique, est un grand accomplissement pour le duo. Cilène nous dévoile la sélection des artistes à l’occasion de leur entrée officielle sur le marché belge, » une volonté de s’engager localement » comme elle le résume.
Formée en Suède, au Swaziland et en France, Ciléne Andréhn a fait partie des comités de sélection de certaines des plus grandes foires d’art, examinant et sélectionnant ses pairs. Elle a également été membre du conseil d’administration de l’Association des amis du Moderna Museet, le principal musée national suédois, ainsi que du Konsthall Marabouparken, un espace public d’art contemporain. Elle a également cofondé et présidé Sthlm Sthlm Sthlm, une initiative de collaboration avec des musées et des institutions dont l’objectif est de promouvoir la scène artistique de Stockholm en invitant d’importants collectionneurs et directeurs de musées de l’étranger. Elle a souvent donné des cours à l’Académie royale des arts de Stockholm ainsi qu’au programme de maîtrise en études curatoriales de l’université de Stockholm, dont elle fait également partie du conseil consultatif. Elle dirige désormais principalement Andréhn-Schiptjenko à Paris, où la galerie a ouvert ses portes en 2019, tout en conservant son espace à Stockholm.

Lena Johansson Sense and Sensibility, Clean Girl (Short Story), 2023Oil on MDF70 x 55 cm(27 1/2 x 21 5/8 in.) Courtesy of the artist and Andréhn-Schiptjenko, Stockholm, Paris
Andréhn-Schiptjenko participe à Art Brussels 24 : quels seront les incontournables présentés ?
Nous présentons toujours assez peu d’artistes dans les foires d’art, afin que chacun soit un point fort :). Pour Art Brussels, nous avons choisi de présenter deux artistes suédois, Lena Johansson, une jeune peintre figurative qui traite du glamour et du désir, et Matts Leiderstam, un artiste confirmé qui traite de la peinture et de l’histoire de l’art d’une manière très conceptuelle. Nous présentons également des œuvres exceptionnelles, des objets et des photographies de l’artiste mexicain Martin Soto Climent, ainsi que de nouvelles sculptures remarquables de l’artiste français Xavier Veilhan. Ensemble, ils reflètent le programme de la galerie, le dénominateur commun de leur pratique étant une approche conceptuelle de leur médium.
Quelle est votre vision de la scène belge ?
Nous sommes très enthousiastes à l’idée de nous rendre à Bruxelles, car nous entretenons de nombreux liens avec cette scène depuis plusieurs années. Les collectionneurs sont très impliqués, les institutions sont curieuses et les Belges voyagent beaucoup. Et beaucoup de gens vont à Bruxelles qui est devenue une plaque tournante.
Quels sont les principaux défis et ambitions d’Andréhn-Schiptjenko à Paris ?
Nous fêterons nos cinq ans de présence à Paris à la fin du mois de mai et le temps a passé vite, mais il s’est aussi passé beaucoup de choses. Après trois ans dans un petit espace, nous avons maintenant une galerie plus grande, ce qui témoigne de notre engagement accru envers la ville. La position de Paris en tant que centre majeur pour les arts contemporains s’est encore confirmée, comme en témoignent l’établissement de nombreuses autres galeries internationales et l’arrivée d’Art Basel. Cela dit, je pense qu’il est important de ne pas se contenter d’un esprit international, mais de s’engager également au niveau local – la scène française est très riche ! Tout en continuant à présenter au public parisien des artistes étrangers confirmés, nous nous engageons également davantage avec de jeunes artistes vivant et travaillant ici, comme Sabine Mirlesse, Ranti Bam et Cecilia Bengolea, qui exposeront tous en 2024. Notre décision de participer à Art Brussels découle également d’un souhait d’engagement local au sein d’un contexte européen plus large.
Êtes-vous confiante en ce qui concerne le marché de l’art cette année ?
Je pense qu’il faut toujours rester prudent en ce qui concerne le marché. Nous vivons une époque de guerres, de décalage croissant entre les ultra-riches et les autres, de troubles sociaux et de dérèglement climatique, ce qui crée une incertitude générale. Cependant, dans notre expérience, le marché de l’art fluctue, mais qu’un travail de qualité est toujours apprécié.
Pourquoi avez-vous décidé de vous concentrer à l’art et de devenir galeriste ?
Parce qu’il y avait des choses que j’estimais importantes et qui devaient être montrées, et parce que j’aime l’esprit d’activisme et de générosité qui caractérisent une galerie.
Quels ont été les personnes et les moments décisifs pour votre carrière ?
Tout d’abord ma grand-mère, qui était une grande passionnée d’art et m’emmenait dans les musées et les galeries, puis ma mère, qui menait sa carrière avec une vraie indépendance d’esprit, et mais surtout ma partenaire commerciale mon associée Marina Schiptjenko. Nous nous sommes rencontrées alors que nous travaillions ensemble au début de l’année 1991, nous avons été licenciées toutes les deux virées au début de l’été et nous avons ouvert Andréhn-Schiptjenko à l’automne de la même année – cela fait 33 ans et nous gardons toujours une complicité et une énergie intacte!
INFORMATIONS PRATIQUES :
Art Brussels 2024
On Line
(Événement terminé)
https://www.artbrussels.com/en/
City Guide/Actualité des galeries :
https://www.visit.brussels/fr/visiteurs
Actuellement à la galerie à Paris :
Ridley Howard Skylight
Jusqu’au 18 mai 2024
56, rue Chapon
75003 Paris
https://www.andrehn-schiptjenko.com