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Partager Partager Temps de lecture estimé : 4minsL’exposition est une coproduction avec la Cité de la dentelle et de la mode de Calais qui en a présenté une première occurrence en 2023. A l’occasion de cette version parisienne, Elsa Janssen, directrice du musée Yves Saint Laurent Paris, invite la curatrice Anne Dressen (Musée d’art moderne de Paris), en tant que conseillère artistique, à porter son regard sur la transparence chez Yves Saint Laurent. La grande force de cet opus est le dialogue opéré avec des artistes modernes et contemporains et des pièces iconiques du vestiaire du créateur. Robe portée par Ewa Meissner, collection haute couture automne-hiver 1993 Photographie de Claus Ohm © Yves Saint Laurent © Claus Ohm – DR Parmi la quarantaine de pièces textiles présentées se retrouvent des créations iconiques de l’histoire de la révélation du corps féminin chez Yves Saint Laurent, telle que la première blouse seins nus du printemps–été 1968 ou la Nude Dress de la collection suivante, ainsi que des pièces plus inédites, pour certaines issues des collections SAINT LAURENT rive gauche. En regard, des éléments inédits du processus créatif sont présentés, tels que les patrons sur calque et une série de dessins d’Yves Saint Laurent inspirés par les peintures de Goya. L’exposition, articulée en 5 sections, rend visible la poésie artistique et sensible d’Yves Saint Laurent: sa rébellion créative contre les interdits mouvants de la société reste plus que jamais inspirante aujourd’hui. Robe portée par Tracy Trinita, collection haute couture printemps-été 1999Photographie de Guy Marineau © Yves Saint Laurent © Guy Marineau Pour les œuvres modernes et contemporaines : des dessins d’Anne Bourse, des photographies de Man Ray, un film des frères Lumière figurant une chorégraphie de Loïe Fuller, et une peinture de Francis Picabia – ponctuent aussi le parcours. Yves Saint Laurent qui n’hésita pas à se dévêtir lui-même pour une campagne publicitaire en 1971, travaille au plus près du corps des femmes qu’il révèle dans des jeux de transparence audacieux, mais respectueux. Cette entrée en matière de l’exposition décline plusieurs tissus de prédilection du couturier, comme autant d’instruments du dévoilement de la puissance et de la beauté des femmes. L’organza est caractérisé par sa texture fine et son aspect rigidifié légèrement brillant. Ce voile de soie est notamment employé comme support des créations brodées à l’image de la robe de la collection printemps-été 1966. La Cigaline® est une étoffe très fine, à l’aspect crêpé assez raide, voire crissant, en référence aux ailes de cigale, utilisée par Yves Saint Laurent depuis 1968, notamment pour le smoking-bermuda. Robe du soir Collection haute couture printemps-été 1966 Photographie de Richard Avedon, parue dans Vogue (Etats-Unis), mars 1966 © Yves Saint Laurent La dentelle, appréciée pour ses effets ajourés et la délicatesse de ses dessins, mêle érotisme et élégance dans la collection automne-hiver 1970. Le tulle est un tissu plus ou moins souple, à la maille apparente qui peut former de véritables volumes lorsqu’il est utilisé en épaisseurs cumulées. La mousseline, enfin, fascine Yves Saint Laurent pour sa finesse et son tombé vaporeux. Déjà essentielle dans la Nude Dress de 1968, il s’en sert aussi en 2002 pour sa dernière collection, de même que dans ses collections prêt-à-porter, à l’instar du modèle «Je suis Belle» de la collection automne-hiver 1988. Ainsi, ces étoffes créent chacune des effets de transparence spécifiques et participent de l’expression du génie créatif d’Yves Saint Laurent Relire mon interview avec Anne Dressen au Musée d’art moderne à l’occasion de l’exposition « You, Œuvres de la collection Lafayette Anticipations » en 2019. INFOS PRATIQUES : Yves Saint Laurent Transparences Le pouvoir des matières Jusqu’au 25 août 2024 Musée Yves Saint Laurent 5 avenue Marceau 75008 Paris Musée Yves Saint Laurent Paris (museeyslparis.com) Marque-page0
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