
« Photographié à La Réunion par mon père l’année de ma naissance en 1953.
Pas étonnant que j’ai voulu mettre nu tout mon entourage trente ans plus tard ! »
Cette semaine, nous confions les rênes de notre rubrique ‘L’Invité·e’ au photographe Arnaud Baumann. Il y a 50 ans, ses images sont publiées pour la première fois dans la presse suite à sa rencontre avec l’équipe d’Hara Kiri et de Charlie Hebdo. Cinq décennies plus tard, le parcours d’Arnaud est vaste et pluriel. Aujourd’hui, la galerie du Studio Idan à Paris réunit pour la première fois, une grande partie de ses portraits réalisés tout au long de sa carrière dans une exposition intitulée : « Iconic portraits ». À voir jusqu’au 11 mars prochain !
Formé aux Beaux-Arts de Paris, section architecture, Arnaud Baumann est devenu photographe.
Sa rencontre avec l’équipe de Hara Kiri et Charlie Hebdo en 1974 lui offre sa première parution dans la presse.
En 1979, il reçoit la bourse de la Fondation nationale de la Photo.
Il aborde le numérique en 1992 avec ses « Vidéocaptures » lors du Festival de Cannes, couvert caméra au poing pour Libération.
Diffusé par l’agence Sipa, son travail est publié dans la presse internationale.
Il expose depuis 40 ans en galeries ou lors de festivals (Agathe Gaillard, Fondation Cartier, Galerie W, Visa pour l’Image, Paris Photo, Rencontres d’Arles…).
Auteur de plusieurs livres : « Carnet d’Adresses » en 1984, « L’Âge du Siècle » en 1994, « Projections privées » en 2002, « Eau Secours » en 2010, « Dans le ventre de Hara Kiri » en 2015, il publie « Fête au Palace » en 2023 et « Iconic Portraits » en 2024.
En 2018, sous le titre de Total Baumann, deux expositions lui sont consacrées simultanément à Paris, à la Galerie Corinne Bonnet et aux Showrooms du Marais sur 450 m2, soit plus de 300 titrages retraçant son parcours photographique.
En 2022, « Total Baumann » devient « Baumann Collections » pour la Médiathèque de Fontenay-aux-Roses.
En 2022/2023, la Galerie du Studio Harcourt accueille son exposition « Fête au Palace ».
En 2023, la Galerie du Studio Idan invite « Insouciance et Liberté » une exposition revisitée de ses photographies du Palace.
En 2024, pour la première fois, une grande partie de ses portraits réalisés au cours des 4 dernières décennies, sont réunis dans une exposition : « Iconic portraits », à la galerie du Studio Idan à Paris.
Avec « Artistes peints », sa série la plus récente, il invite des artistes, peintres ou dessinateurs, à se faire « tatouer » de l’une de leurs œuvres.
Depuis 2020, en collaboration avec une sociologue de formation, il travaille à « Comment ça va ? », une collection d’essais documentaires vidéo qui visent à sonder l’état mental et moral de notre société, soumise à un avenir incertain pour cause de réchauffement climatique et de crises mondiales.
Le portrait chinois d’Arnaud Baumann
Si j’étais une œuvre d’art : Un mobile de Calder ou une araignée géante de Louise Bourgeois, pour voir et photographier de haut les passants et leurs ombres au sol.
Si j’étais un musée ou une galerie : L’institut du Monde arabe. L’une des plus belles signatures architecturales de Jean Nouvel. L’esthétique de ce bâtiment vieillit si bien, avec ses centaines d’obturateurs qui filtrent la lumière du sud.
Si j’étais un·e (autre) artiste (tous domaines confondus): Van Gogh. En toute simplicité.
Si j’étais un livre : « Les amis », d’Emmanuel Bove.
Si j’étais un film : « Element of Crime » de Lars von Trier.
Si j’étais un morceau de musique : Les Gymnopédies d’Éric Satie.
Si j’étais une photo accrochée sur un mur : mon « Autoportrait à l’essence » où je suis une torche vivante, une sorte de flamme olympique pour 2024.
Si j’étais une citation : Je ne retiens pas les citations. Je pourrais en inventer une, inspirée de Jean-Louis Barrault qui m’a confié un jour où je le prenais en photo « Faites mal mais vite ». Ou bien, une citation lue récemment me conviendrait aussi : « L’échec n’entache pas la sincérité de la tentative » Paul Auster.
Si j’étais un sentiment : le besoin d’équité.
Si j’étais un objet : un aimant, ce bloc de métal chargé d’une énergie qui attire et peut aussi repousser.
Si j’étais une expo : celle de Gérard Garouste au Centre Pompidou en 2023.
Si j’étais un lieu d’inspiration : le train d’avant le TGV.
Si j’étais un breuvage : celui de la Fontaine de Jouvence qui pourrait bien se tarir un jour.
Si j’étais un héros : encore à inventer, qui parviendrait à installer durablement la paix dans le monde.
Si j’étais un vêtement : une écharpe. En voyage elle protège du froid et aussi du soleil.
CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉ
• État des lieux par Arnaud Baumann : Photographe, un métier de rêve qui s’est changé en calvaire (mardi 5 mars 2024)
• Carte blanche à Arnaud Baumann : Les Rencontres (mercredi 6 mars 2024)
• Carte blanche à Arnaud Baumann : Héritages (jeudi 7 mars 2024)
• Les coups de cœur d’Arnaud Baumann (samedi 9 mars 2024, exceptionnellement pas d’édition le 8 mars, à l’occasion de la grève féministe)
INFORMATIONS PRATIQUES