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Carte Blanche à Ericka Weidmann : L’anamorphose de Georges Rousse

Temps de lecture estimé : 3mins

Chez 9 lives, on garde en tête l’importance des premiers pas, des premiers émois.  C’est aussi ne pas oublier d’où l’on vient, à l’image du personnage de Kipling, notre enfance et ses fondations, qui nous construisent. Même si des années après, ils peuvent paraître désuets. C’est en ce sens que je vais aborder mes cartes blanches tout au long de la semaine…

J’ai découvert le travail de Georges Rousse à mes balbutiements dans le monde de la photographie. C’était il y a presque 20 ans. J’avais alors entre les mains un simple carton d’invitation de vernissage, je dois avouer ne pas y avoir beaucoup prêté attention, au premier coup d’œil, je ne voyais qu’une photographie d’architecture peinte… Et pourtant mon cerveau avait « rangé » cette information quelque part au chaud. En 2004, Georges Rousse exposait au festival des Transphotographiques de Lille. Cette édition était orchestrée pour la première fois par un curateur invité, Jean-Luc Monterosso. L’exposition était présentée à la Maison de la Photographie de Lille, alors encore en travaux. Nous devions emprunter un escalier pour accéder aux expositions; sur les marches et sur les murs, quelques traces de peintures rouges ici et là, ne semblant pas vouloir donner de signification précise. Nous déambulions alors au sein de l’œuvre in situ « Désordre », réalisée spécialement pour l’occasion. C’est à ce moment précis que tout se mis en place : les œuvres ephémères de Georges Rousse se vivaient dans l’espace. En se déplaçant on défie la perspective, jusqu’à ce moment précis où l’on trouve le point de vue parfait, pour voir ce qui nous est donné à voir. Ce « désordre » n’était pas l’œuvre la plus réussie de Rousse, mais c’est celle qui m’a fait découvrir toute l’ampleur de sa réalisation. Dès lors que j’ai envisagé les photographies de Georges Rousse d’un autre œil, ces lieux abandonnés prenaient une autre dimension, et une multitude de facettes…
Aujourd’hui je rencontre toujours cette frustration de ne pas être immergée dans l’œuvre photographiée. Alors à quand une exposition de Rousse en réalité virtuelle ?

La galerie RX (Paris) vient de lui consacrer une exposition avec 12 œuvres monumentales. Jusqu’au 31 décembre, on vous invite à découvrir deux installations in situ à Chambéry et à Lens pour dévoiler une nouvelle dimension des travaux de Rousse.

INFORMATIONS PRATIQUES
• Opération Plastique
Exposition Personnelle et Installation In-situ
Du 26 septembre au 31 décembre 2017
> Centre Hospitalier Métropole Savoie
Atrium du Nouvel Hôpital
73000 Chambéry
> Cité des arts
Jardin du Verney
73000 Chambéry
• Détournement de Fonds
Installation in-situ & Exposition Personnelle
Du 16 septembre au 31 décembre 2017
Ancienne Banque de France
5, rue de la Paix
62300 Lens
http://www.georgesrousse.com/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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