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Ouverture de Graffiti, l’exposition Brassaï à Pompidou

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C’est aujourd’hui que vient de s’ouvrir Graffiti, une exposition consacrée à une partie très singulière du travail de Brassaï (1899 – 1984). Le photographe hongrois avait été présenté ici, au centre Pompidou, en 2000 lors d’une grande rétrospective. Plus récemment, c’est à l’Hôtel de ville de Paris que les œuvres de Brassaï ont été exposées au public parisien. Sa série Graffiti, a toujours évoquée, mais jamais exploitée dans on intégralité, hormis en 1956, lors d’une exposition au MoMA de New York. Graffiti est un projet complexe et dense, c’est pour ces raisons que le Centre Pompidou a choisi de le présenter aujourd’hui dans ses murs.

L’exposition nous est présentée par la commissaire, Karolina Ziebinska-Lewandowska, la scénographie est décomposée en cinq parties. Le premier espace introductif nous accueille avec un grand tirage intitulé Le Roi Soleil. Cette image est la couverture de l’ouvrage original Graffiti, édité en 1960, fruit de 30 ans de recherche.

Pour présenter Graffiti, il était essentiel de partir de la genèse du projet, né dans la mouvance surréaliste, Brassaï collaborait alors pour la revue Minautore et c’est en 1933 qu’il réalise ses premières images. Vient ensuite les échanges et le partage artistiques avec d’autres artistes comme Dubuffet, Picasso ou encore Jacques Prevert.

Dans le chapitre de l’exposition Echos de l’Agora, on aborde une partie méconnue de Graffiti, avec un projet d’édition qui devait être le catalogue de l’exposition du MoMA. La maquette présente dès les premières pages, les photographies politiques de Brassaï. Elles ont immortalisé les symboles d’une portée idéologique et politique très fortes, liées aux tensions des années 50. Brassaï observe. C’est ainsi qu’il se rend compte que, lors des tensions socio-politiques, ce sont les murs prennent la parole. C’est l’un des premiers à en parler et à le montrer.

Avec « Des murs aux tapisseries« , on découvre une partie également étonnante de l’exposition. Au moment où s’opère une renaissance dans la tapisserie comme moyen d’expression dans l’art contemporain pendant les années 60, Brassaï a l’idée de transformer certaines de ses photographies en tapisserie.

Et enfin, c’est dans la dernière partie que l’on explore Graffiti même, projet historique du livre avec les tirages issus de la collection du Centre Pompidou, œuvres exposées au MoMA soixante ans auparavant. La scénographie reprend les 9 chapitres du livre (ouvrage qui est présenté en vidéo sur l’un des murs de la salle). On découvre ici tout l’intérêt du photographe pour les traces et les interactions humaines laissés sur les murs.

On imagine la frustration qu’il y a eu à réaliser cette exposition, de part la taille de la galerie, il a fallu opérer des choix drastiques pour évoquer toute l’œuvre de Graffiti. Cependant, pour combler ce manque, le livre « Graffiti – Le Language du Mur » publié aux Xavier Barral, permet d’accompagner l’exposition en apportant d’avantage d’images et de documents à travers une structure différente.

L’exposition qui succèdera à Graffiti de Brassaï, sera consacrée à Jospeh Koudelka, célèbre photographe de l’agence Magnum. Elle ouvrira ses portes le 22 février 2017.

EXPOSITION
Brassaï – Graffiti
Du 9 novembre 2016 au 30 janvier 2017
Centre Pompidou
Galerie de photographies -1
Place Georges-Pompidou
75004 Paris
http://www.centrepompidou.fr

LIVRE
Brassai – Le Language du Mur
Editions Xavier Barral
23 x 28,5 cm, 320 pages
Environ 200 illustrations
123 photographies N&B dont 22 inédites
32 documents dont 22 inédits
Texte (en français) : essai de Karolina Ziebinska-Lewandowska et une sélection de citations de Brassaï accompagnant les photos.
ISBN : 978-2-36511-115-7
http://exb.fr

EVENEMENT PARIS PHOTO
Le Centre Pompidou est présent à Paris Photo avec The Pencil of Culture, une exposition présentant les 10 ans d’acquisitions de photographies du centre.
Du 10 au 13 novembre 2016
Salon d’honneur du Grand Palais
75008 Paris
http://www.parisphoto.com

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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