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Merignac Photographic Festival, une manifestation qui relie les communautés (1ère partie)

Temps de lecture estimé : 3mins

La volonté politique de faire se rencontrer la vie locale et l’expérience du monde, inscrite par toutes les expositions, était sans aucun doute une des préoccupations  de François Cheval, dont la thématique, déclinée ici a valeur de Manifesto: relier les communautés, les expériences dans ce qu’elles ont de plus fondamental, humainement parlant, dans la plus large acceptation et de promouvoir une réflexion politique, humaine, psychologique, propre à défaire toute idée de communautarisme et à forger des liens ouverts, de partage et de compréhension.

Merignac Photo Festival

La seconde édition du Mérignac Photo Festival a ouvert le 5 Octobre dernier et dure jusqu’au 17 Décembre 2017 à Mérignac, ville de 70 000 habitants, aux portes de Bordeaux.

D’un budget, hors personnel, d’environ 300 000 €, sous le commissariat de François Cheval, selon les mots même d’ Alain Anziani, Maire de Merignac, le Mérignac.Photo.Festival (MPF) s’inscrit dans une action culturelle d’ampleur afin de créer, à travers la photographie, un lien pérenne avec «  chaque mérignacais(e) dans ce qu’il a de plus intime: « son coeur, ses émotions, son jugement. »

Singularité des programmations, le BAL, lui, parle de communauté impossible, à travers l’exposition de Clément Cogitore « Braguino, ou la communauté impossible », en ce moment jusqu’à fin Décembre. Faut il considérer ce festival comme une réponse heureuse aux questions assez idéologiques – une dystopie amorale cachée sous des motifs créatifs incertains: voyez la violence est consubstantielle à l homme, la communauté même réduite à deux familles, est impossible, sans plus d’analyses – qui coure sous l’oeuvre exposée au Bal?  Moralement déprimant, aux antipodes de toutes les oeuvres présentées au Merignac Photo Festival.

Ou, n’est ce là, après tout qu’un heureux hasard, tant la puissance positive et extrêmement interpellantes des propositions développées par François Cheval, à travers sa programmation donne une réponse claire et large sur la nécessité fondamentale des échanges et des partages, afin de refonder une société juste et ouverte, en proie à ses vieux démons. Il y a urgence.

La marraine du festival, Isabel Munoz expose « Album de Famille » la communauté des grands singes du Congo, Andrea Santolaya, « Waniku ou l’eau gronde, une tribu indienne sur les berges de l’Orénoque, reliée par un mythe cosmogonique fondateur, Jake Verzosa, « les dernières femmes tatouées du Kalinga », Anna Malagrida, « Cristal House », Eric Pickersgill, « No Show », Meyer, « Nuit debout », Joshua Benoliel « Revoluçao », Mark Nevil, « Port Glasgow », Karlheinz Weinberger, « Hells Angels », Quian Haifeng, « The Green Train », Madeleine de Sinety « Poilley, un village en Bretagne », Pierre Wetzel « La vérité, fille du temps »… soit une quinzaine d’expositions.

Tous dévoilent un panorama où, ethnies, groupes, classes sociales, communautés, existent sur la base d’expériences topiques, liées aux lieux et à l’espace politique, témoignent. Combat moral. Les photographes dévoilent à travers leur sujet, une face cachée du réel, soit que celui ci induise une prise de conscience,  No Show, Port Glasgow,, un propos politique (sens étymologique, ce qui intéresse la cité) un retour de sens du refoulé, l’homosexualité de Weinberger, la restitution d’un combat, Nuit debout, la découverte, même fascinante, d’une réalité tenue en dehors des espaces médiatiques, je pense à Green Train et le petit peuple de Chine…un retour au mythe fondateur, Andrea Santolata, une lecture des liens anthropomorphiques qui nous relie aux grands singes, Isabel Munoz….

A suivre dans l’édition de demain : Merignac Photographic Festival, sélection d’expositions (2nd partie)

INFORMATIONS PRATIQUES
2ème Edition du Merignac Photographic Festival
Commissariat : François Cheval
du 5 octobre au 17 décembre 2017
33700 Merignac
Nouvelle-Aquitaine
http://merignac-photo.com

Pascal Therme
Les articles autour de la photographie ont trouvé une place dans le magazine 9 LIVES, dans une lecture de ce qui émane des oeuvres exposées, des dialogues issus des livres, des expositions ou d’événements. Comme une main tendue, ces articles sont déjà des rencontres, polies, du coin des yeux, mantiques sincères. Le moi est ici en relation commandée avec le Réel, pour en saisir, le flux, l’intention secrète et les possibilités de regards, de dessillements, afin d’y voir plus net, de noter, de mesurer en soi la structure du sens et de son affleurement dans et par la forme…..

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